Restauration écologique dans les monts Făgăraş
La fondation Conservation Carpathia et son partenaire,
l’association Ocolul Silvic Carpathia ont donné le coup d’envoi du programme de
reboisement des monts Făgăraș, situés au centre de la Roumanie. Les initiateurs
visent d’achever le reboisement de 100 hectares avant le mois de juin, dans le
cadre du programme LIFE, soutenu par la Commission européenne. Pas moins de 435
milles jeunes arbres seront ainsi plantés dans les 4 zones visées par le
programme de restauration écologique : Groapele (qui avait été affecté
tant par des coupes sauvages que par un incendie d’origine criminelle), Dobroneagu,
Valea Dâmboviței et Lerești. Les jeunes arbres, tous d’espèces autochtones,
proviennent soit des pépinières propres de la fondation Conservation Carpathia,
soit des producteurs locaux.
Eugen Coroianu, 26.08.2022, 12:23
La fondation Conservation Carpathia et son partenaire,
l’association Ocolul Silvic Carpathia ont donné le coup d’envoi du programme de
reboisement des monts Făgăraș, situés au centre de la Roumanie. Les initiateurs
visent d’achever le reboisement de 100 hectares avant le mois de juin, dans le
cadre du programme LIFE, soutenu par la Commission européenne. Pas moins de 435
milles jeunes arbres seront ainsi plantés dans les 4 zones visées par le
programme de restauration écologique : Groapele (qui avait été affecté
tant par des coupes sauvages que par un incendie d’origine criminelle), Dobroneagu,
Valea Dâmboviței et Lerești. Les jeunes arbres, tous d’espèces autochtones,
proviennent soit des pépinières propres de la fondation Conservation Carpathia,
soit des producteurs locaux.
Mihai Zota, directeur
des programmes au sein de la fondation, détaille au micro de Radio Roumanie les
étapes à franchir pour que l’on retrouve de vraies forêts aux endroits soumis à
la restauration écologique : « Je peux vous dire d’emblée que ça
prendra du temps, d’autant plus que nous essayons de reconstituer tout
l’écosystème forestier d’origine. Il faut savoir qu’à l’époque du communisme, bien
que ce soit une pratique importée d’Occident, les espèces d’origine, le hêtre
par exemple, ont été remplacées par d’autres, tel l’épicéa commun, considéré
comme plus productif et dont le bois était utilisé de façon extensive dans la
construction, ou dans la production du mobilier. Alors, ce que nous tentons de
faire c’est d’essayer d’identifier, sur la base des documents d’archive ou en
étudiant les forêts avoisinantes, à quoi ressemblait la forêt d’origine. Pour
nous, c’est un élément essentiel, c’est le défi que nous nous sommes donné.
Parce que c’est toujours la nature qui doit faire cet arbitrage, au sujet des
espèces présentes sur une aire spécifique. L’intervention volontariste de
l’homme s’est depuis toujours avérée peu inspirée car, tôt ou tard, ces espèces
importées d’ailleurs sont victimes des tempêtes, des attaques d’insectes et
ainsi de suite. »
La fondation de
Mihai Zota ne vise pas seulement de reboiser l’aire affectée par les coupes sauvages,
mais de réaliser véritable restauration écologique. Et cela demande bien plus
que de planter simplement de jeunes arbres.
Mihai
Zota : « Dans les zones affectées, nous commençons par faire
l’inventaire des jeunes arbres présents sur place. Parce qu’à la suite des
coupes, la forêt se régénère naturellement, mais de façon insuffisante. Des
espèces survivent, des espèces pionnières pour ainsi dire, et il faut les
connaître et les préserver. Par la suite, nous procédons à une estimation des
besoins, en nous appuyant sur ce que nous connaissons sur la forêt d’origine. Ce
n’est qu’ainsi que nous connaîtrons le nombre d’arbres à planter, la proportion
des espèces, pour que la forêt, qui naîtra de notre action, soit viable. Nous
essayons par ailleurs de prévoir. Parce que, voyez-vous, il y a des études qui
montrent que, dans 50 ans, la limite en altitude de la forêt aura monté d’au
moins 100 mètres. Cela veut dire qu’il y aura une sorte de migration des
espèces en altitude, à cause, bien évidemment, du réchauffement climatique
global. Si, aujourd’hui, nous retrouvons le hêtre commun jusqu’à une altitude
de 1.440/1.500 mètres, dans 50 ans il devrait être présent à des altitudes de 1.550
ou 1.600 mètres. Alors, nous essayons d’ores et déjà d’acclimater ces espèces à
des altitudes où, selon les estimations, elles devraient se retrouver d’ici
quelques années. Enfin, dans le processus de reboisement proprement dit, nous
travaillons en deux étapes, à deux époques de l’année : au printemps et en
automne. C’est que, toujours à cause du changement climatique, la fenêtre
d’opportunité pour planter de jeunes arbres dans les régions de montagne se
rétrécit d’année en année. »
Les jeunes
arbres qui seront plantés sont actuellement élevés dans les meilleures
conditions possibles, sans apport d’engrais et d’autres substances chimiques. Il
faut par ailleurs savoir qu’une forêt restaurée de la sorte appelle à un suivi
et à des soins appropriés pendant les sept premières années
de son existence, avant qu’elle ne devienne capable de se prendre en charge et
de se développer sainement en autonomie. A défaut de cela, la forêt a peu de
chances de retrouver son état d’origine.
Mais les
travaux de réhabilitation des forêts des monts Făgăraş constituent sans doute
des opportunités pour les communautés locales. En effet, 120 ouvriers
forestiers y sont embauchés seulement durant ce printemps, alors que d’autres
postes seront à pourvoir dans les saisons à venir. (Trad. Ionuţ Jugureanu)