Projets pour Bucarest
La Plateforme environnementale pour Bucarest, initiative de la Fondation communautaire Bucarest, avait récemment annoncé avoir choisi de
soutenir trois nouveaux projets et d’en financer quatre autres, tous portant
sur l’amélioration des espaces verts présents dans la capitale roumaine. Une
capitale qui, si l’on en croit les initiateurs, s’avère de plus en plus recouverte
par le béton, affectée par la pollution, le stress, la hausse des températures,
et la diminution des espaces communautaires. Aussi, l’un des projets retenus
envisage d’améliorer la qualité de l’air.
Eugen Coroianu, 25.11.2022, 16:22
La Plateforme environnementale pour Bucarest, initiative de la Fondation communautaire Bucarest, avait récemment annoncé avoir choisi de
soutenir trois nouveaux projets et d’en financer quatre autres, tous portant
sur l’amélioration des espaces verts présents dans la capitale roumaine. Une
capitale qui, si l’on en croit les initiateurs, s’avère de plus en plus recouverte
par le béton, affectée par la pollution, le stress, la hausse des températures,
et la diminution des espaces communautaires. Aussi, l’un des projets retenus
envisage d’améliorer la qualité de l’air.
Alexandru Oprița, coordinateur de la
Plateforme, explique :
« Au sujet
de la qualité de l’air, il faut savoir qu’avant de lancer le travail à l’intérieur
de notre Plateforme, nous avions commandité un état des lieux au sujet de la situation
environnementale à Bucarest. Et les résultats ont confirmé ce que l’on
soupçonnait déjà : la qualité de l’air souffre à cause de la multitude des
sources de pollution bien connues, telle la gestion des déchets, ou encore la
densité du trafic auto, mais aussi à cause de la qualité précaire des espaces
verts. Et alors, il faut se demander dans quelle ville voudrait-on vivre à l’avenir.
Parce que force est de constater que la croissance économique ne suffit plus à nous
satisfaire, elle n’assure plus la qualité de vie que l’on désire avoir. Nous
avons tous le désir de vivre dans un milieu plus propre, plus sain, alors que l’on
constate que ce sont nos actions à nous, nos activités économiques, nos choix
de vie qui, par leur impact, diminuent cette qualité de vie. Et alors ce 21e
siècle, dans lequel l’on est rentré de plein pied, arrive avec ces deux grands
changements de paradigmes. Le premier c’est notre rapport à la nature. Il faut
que l’on arrive à travailler de concert avec la nature, et non plus de jouer
contre elle. Le second changement vise le rapport entre l’intérêt individuel et
l’intérêt collectif. Il faut pouvoir
commencer à réfléchir le développement à l’aune de l’intérêt collectif, du bien
commun, de l’intérêt communautaire. Car l’intérêt individuel passe forcément
par l’intérêt collectif. Il importe peu le confort cossu de son chez soi lorsqu’on
respire le même air pollué, lorsqu’on attend des heures dans des embouteillages
sans fin, lorsque l’espace commun s’avère hostile et invivable ».
Alexandru
Oprița, le coordonnateur de la Plateforme environnementale pour Bucarest nous explique encore les phases que la mise
en route du projet va impliquer :
« Le projet
que nous finançons et qui est censé améliorer la qualité de l’air à Bucarest s’appelle
aerlive.ro, et sera implémenté par l’association
Ecopolis. Ce qu’ils avaient proposé est qu’avant de pouvoir bâtir des
politiques publiques censées améliorer la qualité de l’air, nous avons besoin
de disposer des données fiables, nous avons besoin de comprendre ce qu’il faut
changer dans notre approche pour que cela ait un maximum d’impact. Il s’agit
donc de mettre sur pied un réseau indépendant de monitoring, censé mesurer en
continu la qualité de l’air. Parce que le monitoring réalisé par les pouvoirs
publics demeure sujet à caution. Grâce au projet, leur réseau de capteurs va
compter 20 nouvelles unités. Un processus en cours, qui visera non seulement la
ville de Bucarest, mais encore trois communautés de sa couronne périurbaine ».
Pour décupler l’impact
de ses initiatives, la Plateforme environnementale pour Bucarest entend réunir
sous une même bannière associations et initiatives locales, autorités publiques
et compagnies, tous les acteurs censés être réunis autour de ce sujet majeur que
constitue l’amélioration de la qualité de vie dans la capitale roumaine.
Développer l’esprit civique demeure dans le contexte l’arme principale de l’initiative.
Alexandru Opriţa rajoute:
« En créant
cette Plateforme, nous entendons renverser la vapeur, et tenter de travailler
ensemble, dans une communauté formée par la société civile, l’administration
publique, le milieu d’affaires, pour enclencher cette culture du bien commun.
Parce que ce qui nous fait cruellement défaut, c’est la confiance. Nous, qui
sommes issus de la société civile, nous avons appris à faire du plaidoyer de
sorte à contrer les initiatives venues de la part de l’administration publique.
Cette dernière avait à son tour appris à se méfier de la société civile. Or, ce
qu’il nous faut maintenant, c’est d’apprendre à travailler de concert. Parce
que les défis environnementaux sont si ardus et si complexes, que nous ne pouvons
espérer les résoudre qu’en travaillant de concert. Il faut qu’on apprenne cela,
qu’on puisse bâtir ensemble sur la base d’un vrai dialogue, qu’on esquisse des
solutions, endossées par l’ensemble des acteurs concernés, qu’on cesse de
tenter de transformer l’autre en ennemi. Il faut arrêter de devoir toujours
repartir à 0. Il faut qu’on puisse construire ensemble. Parce que, voyez-vous,
si l’on prend la qualité de l’air, il y a des choses qui relèvent de la
compétence des autorités, mais d’autres qui relèvent de notre responsabilité
commune, de chacun de nous. Renoncer à prendre sa voiture pour aller faire les
moindres trajets, il s’agit d’une décision personnelle. Mais pour cela, pour que
chacun de nous puisse prendre sa décision en âme et conscience, il faut que l’on
dispose des données fiables, il faut disposer des sources fiables et accessibles
d’information, il faut que l’on dispose aussi d’alternatives. Et c’est pareil
lorsqu’on aborde la question des espaces verts. On voit bien qu’ils manquent,
que certaines zones en sont privées, que dans d’autres ils sont mal entretenus ».
Durant ses 11
années d’existence, la Fondation communautaire Bucarest,
membre du réseau national des fondations communautaires, a financé plus de 700
projets, grâce à un fonds de plus de 4 millions d’euros. (Trad. Ionut Jugureanu)