Les défrichements illégaux en Roumanie continuent, selon un rapport
La superficie couverte de forêts a encore diminué en Roumanie, jusqu’à 28,95% de la surface du pays (environ 7 millions d’hectares), bien en dessous de la moyenne de l’Union européenne qui est de 43%. Environ 415.000 hectares de cette surface appartiennent à des petits propriétaires de lots inférieurs à 100 hectares, lots qui ne sont pas administrés et qui sont ainsi exposés au risque de défrichage. Seulement 3% de la superficie du pays est aujourd’hui couverte de forêts vierges et quasi-vierges, c’est-à-dire des zones où la nature s’est développée sans l’intervention de l’homme. Ce pourcentage était de 12% en 1974. Beaucoup de ces forêts centenaires de hêtre ont été inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.
Selon le dernier rapport de l’ONG Greenpeace sur les déforestations illégales en Roumanie en 2017, les autorités ont identifié 12.487 cas de défrichements illégaux au niveau national. On parle donc d’environ 34 cas identifiés par jour, un chiffre supérieur de 32% à celui de l’année précédente. Cela signifie qu’en Roumanie, plus de 3 hectares de forêt sont abattus toutes les heures. Ciprian Găluşcă, le coordinateur de la campagne « Forêts et biodiversité » de Greenpeace Roumanie, présente les détails de ce rapport : « Les départements avec le plus de coupes sont Mureş, Braşov et Olt. La gravité des faits est nettement plus importante par rapport à 2016. 8.000 infractions ont été enregistrées en 2017, soit une augmentation de 62% par rapport à l’année précédente. Au total, il existe 200.000 mètres cubes de bois découverts comme abattus illégalement au niveau national. Les données officielles indiquent qu’entre 2008 et 2014, il y a eu 8 millions de mètres cubes de bois coupés de façon illégale par an. Sur cette quantité, les autorités font état de défrichages illégaux pour 200.000 mètres cubes, ce qui représente 2% du phénomène. En regardant ces chiffres nous pouvons constater que les pouvoirs publics ne sont malheureusement pas très efficaces pour stopper ce phénomène. »
Les départements de Cluj, Maramureș et Sibiu cumulent 54% du volume national de bois coupé illégalement en 2017. Plus de 20.000 cas de défrichements illégaux ont été enquêtés l’année dernière, en hausse de 15% par rapport à 2016. En ce qui concerne la finalisation des dossiers, on remarque une augmentation de 26% par rapport à 2016, les procureurs ayant traité presque 5.500 dossiers et seulement 605 dossiers sont arrivés en justice. Aussi, 1.465 moyens de transport utilisés pour le transport du bois coupé illégalement ont été saisis. Là aussi c’est une progression d’environ 28% par rapport à l’année précédente. Ciprian Găluşcă, Greenpeace Roumanie : « Quand nous allons sur le terrain pour faire des observations, on voit que ceux qui pratiquent des déforestations illégales sont extrêmement bien équipés. Ce sont des opérateurs économiques avec des outils performants qui leur permettent d’exploiter le bois et de quitter les lieux au plus vite. En parlant des véhicules saisis par les pouvoirs publics en 2017, on constate qu’il y a encore beaucoup de charrettes. On ne peut pas dire clairement qui défriche et combien d’arbres sont abattus en Roumanie. »
Ces dernières années, les autorités roumaines ont mis en application une série de systèmes et de protocoles entre les institutions visant à combattre le phénomène des arbres abattus illégalement et à accroître la transparence dans ce domaine. Malgré cela, le phénomène continue. Les associations essayent elles aussi de trouver des solutions. Ciprian Găluşcă : « Les ONGs actives dans le domaine de l’environnement remplissent leur mission, elles attirent l’attention vers ce problème et proposent des solutions pour impliquer les citoyens. Greenpeace Roumanie fait de même. Nous allons bientôt lancer une application pour les téléphones portables, à l’aide de laquelle les gens puissent s’impliquer dans la protection des forêts en Roumanie et spécialement dans la protection des forêts vierges. L’application offrira la possibilité aux citoyens de rapporter en temps réel les cas potentiellement illégaux. Prenons le cas d’une personne qui traverse une zone boisée et qui découvre des défrichements suspects. Il y aura un questionnaire à l’intérieur de l’application qui guidera la personne pour découvrir s’il s’agit d’une exploitation illégale ou pas. Elle nous enverra ultérieurement le formulaire renseigné, accompagné par des photos et par la position géographique exacte. De notre côté, nous analyserons les données et nous les enverrons aussi, si besoin, aux gardes forestiers pour investigation. Dans le même temps, l’application utilisera des images satellitaires récentes et, évidement, elle permettra aux utilisateurs de vérifier la légalité des transports de bois. »
Le rapport Greenpeace montre aussi le rôle important de la société civile dans l’identification et le signalement des cas de défrichages illégaux. D’ailleurs, les Roumains sont très inquiets au sujet de l’état de l’environnement, selon une étude réalisée par la compagnie de sondages Ipsos dans 28 pays du monde entier. Sept sur dix Roumains indiquent les déforestations comme le principal problème d’environnement au niveau local. Le traitement des déchets est deuxième sur la liste des priorités d’environnement en Roumanie, 34% des sujets questionnés le mentionnant. La pollution de l’air arrive juste après dans les préoccupations des Roumains, avec 32% des personnes qui s’en inquiètent. (Trad Elena Diaconu)
Selon le dernier rapport de l’ONG Greenpeace sur les déforestations illégales en Roumanie en 2017, les autorités ont identifié 12.487 cas de défrichements illégaux au niveau national. On parle donc d’environ 34 cas identifiés par jour, un chiffre supérieur de 32% à celui de l’année précédente. Cela signifie qu’en Roumanie, plus de 3 hectares de forêt sont abattus toutes les heures. Ciprian Găluşcă, le coordinateur de la campagne « Forêts et biodiversité » de Greenpeace Roumanie, présente les détails de ce rapport : « Les départements avec le plus de coupes sont Mureş, Braşov et Olt. La gravité des faits est nettement plus importante par rapport à 2016. 8.000 infractions ont été enregistrées en 2017, soit une augmentation de 62% par rapport à l’année précédente. Au total, il existe 200.000 mètres cubes de bois découverts comme abattus illégalement au niveau national. Les données officielles indiquent qu’entre 2008 et 2014, il y a eu 8 millions de mètres cubes de bois coupés de façon illégale par an. Sur cette quantité, les autorités font état de défrichages illégaux pour 200.000 mètres cubes, ce qui représente 2% du phénomène. En regardant ces chiffres nous pouvons constater que les pouvoirs publics ne sont malheureusement pas très efficaces pour stopper ce phénomène. »
Les départements de Cluj, Maramureș et Sibiu cumulent 54% du volume national de bois coupé illégalement en 2017. Plus de 20.000 cas de défrichements illégaux ont été enquêtés l’année dernière, en hausse de 15% par rapport à 2016. En ce qui concerne la finalisation des dossiers, on remarque une augmentation de 26% par rapport à 2016, les procureurs ayant traité presque 5.500 dossiers et seulement 605 dossiers sont arrivés en justice. Aussi, 1.465 moyens de transport utilisés pour le transport du bois coupé illégalement ont été saisis. Là aussi c’est une progression d’environ 28% par rapport à l’année précédente. Ciprian Găluşcă, Greenpeace Roumanie : « Quand nous allons sur le terrain pour faire des observations, on voit que ceux qui pratiquent des déforestations illégales sont extrêmement bien équipés. Ce sont des opérateurs économiques avec des outils performants qui leur permettent d’exploiter le bois et de quitter les lieux au plus vite. En parlant des véhicules saisis par les pouvoirs publics en 2017, on constate qu’il y a encore beaucoup de charrettes. On ne peut pas dire clairement qui défriche et combien d’arbres sont abattus en Roumanie. »
Ces dernières années, les autorités roumaines ont mis en application une série de systèmes et de protocoles entre les institutions visant à combattre le phénomène des arbres abattus illégalement et à accroître la transparence dans ce domaine. Malgré cela, le phénomène continue. Les associations essayent elles aussi de trouver des solutions. Ciprian Găluşcă : « Les ONGs actives dans le domaine de l’environnement remplissent leur mission, elles attirent l’attention vers ce problème et proposent des solutions pour impliquer les citoyens. Greenpeace Roumanie fait de même. Nous allons bientôt lancer une application pour les téléphones portables, à l’aide de laquelle les gens puissent s’impliquer dans la protection des forêts en Roumanie et spécialement dans la protection des forêts vierges. L’application offrira la possibilité aux citoyens de rapporter en temps réel les cas potentiellement illégaux. Prenons le cas d’une personne qui traverse une zone boisée et qui découvre des défrichements suspects. Il y aura un questionnaire à l’intérieur de l’application qui guidera la personne pour découvrir s’il s’agit d’une exploitation illégale ou pas. Elle nous enverra ultérieurement le formulaire renseigné, accompagné par des photos et par la position géographique exacte. De notre côté, nous analyserons les données et nous les enverrons aussi, si besoin, aux gardes forestiers pour investigation. Dans le même temps, l’application utilisera des images satellitaires récentes et, évidement, elle permettra aux utilisateurs de vérifier la légalité des transports de bois. »
Le rapport Greenpeace montre aussi le rôle important de la société civile dans l’identification et le signalement des cas de défrichages illégaux. D’ailleurs, les Roumains sont très inquiets au sujet de l’état de l’environnement, selon une étude réalisée par la compagnie de sondages Ipsos dans 28 pays du monde entier. Sept sur dix Roumains indiquent les déforestations comme le principal problème d’environnement au niveau local. Le traitement des déchets est deuxième sur la liste des priorités d’environnement en Roumanie, 34% des sujets questionnés le mentionnant. La pollution de l’air arrive juste après dans les préoccupations des Roumains, avec 32% des personnes qui s’en inquiètent. (Trad Elena Diaconu)