Les déchets marins
Des quantités de plus en plus importantes de résidus plastiques finissent dans les océans. D’ici 2050, la quantité de déchets plastiques y dépassera celle des poissons. Des tonnes de tels déchets flottent sur l’océan, 85% des déchets marins étant des déchets plastiques, qui forment par endroits de véritables îlots. De nombreuses espèces marines prennent les microparticules de plastique pour de la nourriture et le plastique se retrouve finalement dans les aliments que nous mangeons. Les écologistes tirent la sonnette d’alarme, exigeant l’élaboration de mesures efficaces pour réduire la quantité de déchets marins. Luis Popa, le directeur général du Musée national d’histoire naturelle « Grigore Antipa », explique l’impact du plastique sur le milieu marin :
România Internațional, 29.03.2019, 13:57
Des quantités de plus en plus importantes de résidus plastiques finissent dans les océans. D’ici 2050, la quantité de déchets plastiques y dépassera celle des poissons. Des tonnes de tels déchets flottent sur l’océan, 85% des déchets marins étant des déchets plastiques, qui forment par endroits de véritables îlots. De nombreuses espèces marines prennent les microparticules de plastique pour de la nourriture et le plastique se retrouve finalement dans les aliments que nous mangeons. Les écologistes tirent la sonnette d’alarme, exigeant l’élaboration de mesures efficaces pour réduire la quantité de déchets marins. Luis Popa, le directeur général du Musée national d’histoire naturelle « Grigore Antipa », explique l’impact du plastique sur le milieu marin :
« C’est dans les années 1960 que la fabrication du plastique a commencé. Une cinquantaine d’années après, nous sommes arrivés à plus 300 millions de tonnes sur l’ensemble de la planète. C’est le pétrole qui constitue, à 90%, la matière première des plastiques. L’industrie du plastique utilise pratiquement autant de pétrole que toute l’industrie aéronautique. Cette matière plastique de synthèse est peu dégradable, c’est d’ailleurs l’avantage qui nous a déterminés à l’utiliser. Après l’utilisation, cet avantage devient un énorme inconvénient : arrivé dans l’environnement, le plastique résiste des centaines ou des milliers d’années — et dans les océans même davantage. Le plastique a tout d’abord un impact direct sur les animaux, mais ses effets peuvent être aussi indirects. Par exemple, les particules de plastique qui arrivent sur les plages en diminuent la température, ce qui affecte les tortues, qui ont besoin d’une température suffisamment élevée pour se reproduire. La moitié de la masse de déchets plastiques arrivés en milieu aquatique est flottante, l’autre moitié sombre au fond des eaux et là, il modifie la composition de la flore et de la faune, déclenchant des effets en cascade sur l’ensemble de l’écosystème marin. »
Depuis 2009, l’Organisation « Mare Nostrum » de Constanţa assure le suivi des plages de la mer Noire, elle y retire des tonnes de déchets. 2018 a été l’année la plus « sale », pour ainsi dire, au cours de laquelle les plus grandes quantités de déchets marins ont été enregistrés sur le littoral roumain. Depuis 2014, plus de 100.000 restes en tout genre ont été ramassés sur les plages du littoral, pour être ensuite détruits. La ville de Constanța se situe en tête de ce classement négatif, avec 22.612 restes. La station de Costinești occupe la dernière place, avec 4.096, et la localité de Corbu l’avant-dernière avec 4.182. Marian Paiu, écologiste au sein de l’ONG Mare Nostrum :
« Malheureusement, l’année dernière nous avons enregistré la plus grande quantité de déchets. Au début, il nous a semblé que c’était une année plus « propre », pourtant, elle s’est avérée la plus sale, avec plus de 38.000 restes identifiés seulement lors de notre action d’automne. C’est beaucoup. Au printemps 2015 nous avons ramassé un peu plus de 2.000 restes, en 2016 — 3.885 éléments, en 2017 il y avait déjà 18.000 et en 2018 — 24.000. La quantité n’était pourtant pas importante, car, en général, la plupart des déchets sont de petites dimensions. Ces dernières années, les mégots ont été les déchets les plus fréquents. Par exemple, l’automne dernier, sur la plage « Trei papuci » de Constanţa, qui a une superficie de 10.000 m² seulement, nous avons ramassé plus de 6.000 mégots. »
L’ONG écolo « Mare Nostrum » de Constanţa mène actuellement un projet visant à améliorer l’accès du public aux données sur la gestion des déchets marins, dans une tentative de réduire la pollution marine de la mer Noire. Le but du projet est d’assurer une meilleure intégration transfrontalière des informations, du savoir-faire et de l’expertise dans le domaine de la gestion des déchets marins dans le bassin de la mer Noire. Marian Paiu explique:
« Par ce projet, nous tentons de centraliser les données existantes, de les rendre accessibles, non seulement aux chercheurs et aux institutions qui pourraient les utiliser en vue d’une meilleure gestion des déchets, mais aussi à l’ensemble de la population, pour qu’elle prenne conscience de l’envergure du problème. Nous avons déjà organisé un atelier pour voir quelles sont les institutions qui recueillent les informations sur la situation des déchets marins, quelles sont les informations recueillies et de quelle façon on peut diminuer la quantité de déchets marins sur le littoral roumain. Nous avons constaté que très peu d’institutions recueillent de telles données. Finalement, presque personne ne tient compte de la quantité de déchets produits ou collectés annuellement. »
4 ateliers consacrés au problème des déchets marins et à leur impact sur l’écosystème de la mer Noire seront organisés début mai en Roumanie, Turquie, Bulgarie et Ukraine, dans le cadre du projet européen ANEMONE.
(Aut. : Teofilia Nistor ; Trad. : Dominique)