Les dauphins de la Mer Noire
Cela, grâce à un projet unique en Roumanie, appelé « Dauphins et hommes, un exemple de développement durable », mis en oeuvre par la Société d’Explorations océanographiques et de protection du milieu marin « Oceanic Club » de Constanta. Le projet se déroulera dans le sud du littoral roumain, entre le Cap Midia et la commune de Vama Veche. Les touristes pourront donc prendre différentes embarcations de pêcheurs pour découvrir les endroits où vivent les dauphins.
România Internațional, 30.01.2015, 14:16
Cela, grâce à un projet unique en Roumanie, appelé « Dauphins et hommes, un exemple de développement durable », mis en oeuvre par la Société d’Explorations océanographiques et de protection du milieu marin « Oceanic Club » de Constanta. Le projet se déroulera dans le sud du littoral roumain, entre le Cap Midia et la commune de Vama Veche. Les touristes pourront donc prendre différentes embarcations de pêcheurs pour découvrir les endroits où vivent les dauphins.
C’est un type de tourisme très profitable, qui existe déjà dans nombre de pays, et qui sera inclus dans le paquet de services offert par les hôtels du bord de mer roumain, affirme le directeur d’«Oceanic Club» de Constanta, Răzvan Popescu Mirceni: « Le but du projet est de promouvoir en Roumanie la pratique de « Dolphin watching » — observation des dauphins, une activité éco touristique existant dans de nombreux pays – Islande, Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Afrique du Sud, Australie, Etats — Unis. L’idée est d’impliquer les communautés locales, notamment les pêcheurs, les conducteurs d’embarcations et les tours-opérateurs dans des activités proposées comme services touristiques, à savoir des excursions en mer qui permettront aux visiteurs de découvrir les dauphins dans leur habitat naturel. C’est une initiative apparue dans les années ’90, qui s’est développée au début des années 2000 et qui a connu un essor fulminant en l’espace de 10 ans, entre 2000 et 2010, selon les statistiques du WWF (World Wildlife Fund, le Fonds mondial pour la nature) qui font état de recettes allant de quelques dizaines de millions de dollars jusqu’à plus d’un milliard de dollars. Ce sont les communautés locales qui ont bénéficié de tout cet argent, notamment les pêcheurs qui ont commencé à manifester un vif intérêt pour l’élevage et la protection des dauphins. Et ce parce qu’ils ont commencé à les considérer aussi comme une source de revenus. Cela a également aidé à réduire la pêche au niveau local ».
Les volontaires d’Oceanic Club surveillent depuis 8 ans déjà les dauphins du sud du littoral roumain de la mer Noire. Ainsi, ils ont identifié plusieurs familles de dauphins vivant à des distances allant de 300 m à 7 — 8 km au large des côtes entre les stations de Vama Veche et Navodari. Un déplacement au large coûte entre 30 et 200 euros, en fonction du type d’embarcation. Les touristes peuvent prendre des photos ou filmer les dauphins à au moins 100 mètres de distance. Răzvan Popescu Mirceni : «Nous avons instruit 25 personnes qui sont devenues guides professionnels d’observation des dauphins. Nous avons également réussi à attirer plusieurs tours-opérateurs et à créer une plate-forme destinée au dialogue et à l’échange d’informations entre ceux qui peuvent offrir directement ce service et ceux qui peuvent faire venir les touristes. Nous souhaitons que ce soit du tourisme organisé, qui respecte de hauts standards et avoir un flux permanent de visiteurs. Pratiquement, tous ces paquets de services doivent être organisés de manière responsable, tant par rapport à l’environnement que pour ce qui est du développement d’une affaire locale. Ce projet nous a permis d’offrir plusieurs instruments utiles pour toutes les parties concernées. Il s’agit d’un guide de bonnes pratiques accessible à tous. Il est gratuit, en ligne et sur papier. De plus, en février nous allons finaliser un film documentaire sur les manières de pratiquer l’observation des dauphins dans les meilleures conditions de sécurité pour l’environnement, pour les touristes et pour les personnes qui souhaitent mettre sur pied une telle affaire».
3 espèces de dauphins vivent actuellement en mer Noire. Bien qu’ils soient protégés par la loi et que la Roumanie soit signataire de plusieurs conventions internationales, le nombre des dauphins a baissé de 2 millions dans les années ’50 à quelques dizaines de milliers seulement à présent. Le plus souvent ils meurent dans les filets de pêche. Răzvan Popescu Mirceni: « A cause de la baisse de la pêche industrielle, plusieurs espèces pélagiques qui vivent dans la profondeur la plus proche de la surface ont pu multiplier leurs effectifs, ce qui attire les dauphins. C’est vrai, la pêche d’autres types de poissons est beaucoup plus répandue, notamment pour ceux qui vivent au fond de la mer, tels que le turbot ou le gobie. A l’heure actuelle l’on pratique la pêche industrielle utilisant des cages, ce qui n’est pas bien du tout… Mais d’autres espèces, comme le sprat, le chinchard ou l’athérine ont commencé à se multiplier, et cela attire une bonne partie de la population de cétacés du bassin ouest de la mer Noire vers les eaux marines roumaines, surtout en été. Je dois vous dire aussi qu’en 2012 — 2013 nous avons organisé plusieurs expéditions marines et que nous avons rencontré des dauphins dans 65 des plus de 70 missions que nous avons entreprises. A présent nous avons cartographié nombre de régions où les dauphins vont pour se nourrir, pour socialiser ou pour se reposer. Nous connaissons donc les horaires et les conditions météo ainsi que les périodes de l’année où l’on peut les rencontrer. Bref, nous savons quel est le meilleur moment pour faire un tel voyage et nous le recommandons à tous ceux qui pratiquent cette activité, avec une certitude de 98% d’y trouver des cétacés ».
Notons pour terminer que le 1er mai 2015 sera le premier jour officiel de l’observation des dauphins en mer Noire. (Trad. Valentina Beleavski)