Les bisons d’Europe des Monts Făgăraş
Il est à retrouver également dans très peu dendroits à létat sauvage. Lun de ces endroits, cest le site des Monts Făgăraș, situé au centre de la Roumanie, où la Fondation Conservation Carpathia sattache à mener un programme censé réintroduire les majestueux herbivores, si présents dans les contes traditionnels roumains et les légendes historiques. Le bison dEurope demeure à coup sûr un animal fascinant, qui frappe limagination. Adrian Aldea, biologiste et responsable du projet de la Fondation Conservation Carpathia de réintroduction du bison dEurope dans les Monts Făgăraş, précise :
Eugen Coroianu, 29.01.2021, 13:23
Il est à retrouver également dans très peu dendroits à létat sauvage. Lun de ces endroits, cest le site des Monts Făgăraș, situé au centre de la Roumanie, où la Fondation Conservation Carpathia sattache à mener un programme censé réintroduire les majestueux herbivores, si présents dans les contes traditionnels roumains et les légendes historiques. Le bison dEurope demeure à coup sûr un animal fascinant, qui frappe limagination. Adrian Aldea, biologiste et responsable du projet de la Fondation Conservation Carpathia de réintroduction du bison dEurope dans les Monts Făgăraş, précise :
« La région des Monts Făgăraş est demeurée à létat sauvage dans sa majeure partie. Dailleurs, il ny a que le castor et le bison qui manquent à lappel de lhistoire. Cest à partir de ce constat que nous nous sommes proposé de les réintroduire, tout cela grâce au projet « Life », qui entend créer une région naturelle, préservée à létat sauvage, dans la partie du sud-est des Monts Făgăraş. Nous avons établi trois zones à partir desquelles les bisons seront libérés. Le projet sest déroulé dores et déjà, comme prévu, dans deux de ces trois zones. Nous introduisons dabord un groupe initial puis, progressivement, tous les ans, lon y rajoute un petit groupe, qui ne compte pas plus de 5 exemplaires. Notre objectif, cest quà la fin du projet, lon puisse avoir au moins 75 bisons en liberté. Le bison dEurope est ce que lon appelle une espèce parapluie, soit une espèce dont l’habitat doit être sauvegardé pour que soient conservées d’autres espèces, parmi lesquelles certaines sont rares et menacées. En effet, il endosse ce rôle grâce à son régime alimentaire dabord, parce quil a besoin de paître ; il se nourrit d’herbe, mais aussi de branchages, de feuilles, d’écorces. Et la préservation de ces pâturages est une aubaine pour le maintien de la diversité de la flore de la région. Puis, il se crée dans les cours deau des endroits où il se baigne, et ces lieux deviennent des lieux de vie pour bon nombre despèces de batraciens et de reptiles. »
Par ailleurs, par sa présence, en se déplaçant sur de longues distances, dun endroit à lautre, le bison dEurope crée des sentiers, qui seront par la suite empruntés par dautres mammifères, de plus petite taille, tels les biches, les blaireaux et les martres. Ensuite, il a lhabitude de prendre des bains de poussière, ce qui fait quil arrive à transporter ainsi, dans sa fourrure, des graines de différents types, aidant de la sorte à préserver la richesse des espèces végétales. Il endosse en vérité un rôle très important dans la préservation de lécosystème naturel, mais aussi dans le développement des communautés humaines, sa présence dans la région devenant très vite une attraction touristique, et pas des moindres. Nous avons interpellé à cet égard Andrei Aldea, pour comprendre comment les choses se passent dans les Monts Făgăraş :
« Il est certain que le tourisme a le vent en poupe dans les pays et dans les zones où le bison dEurope a été réintroduit. En témoigne la situation en Pologne, mais aussi, plus près de chez nous, la région de Neamţ, située dans notre Bucovine. A Braşov aussi, comme à Vama Buzăului. Là, les bisons ne vivent pas en liberté, mais dans une réserve. Malgré tout, leur présence constitue une attraction de choix. Les exemplaires de bison dEurope viennent de différents centres de reproduction ou dautres réserves similaires, situées en Roumanie même ou ailleurs en Europe. Maintenant, il y a toujours la question de la gestion des coûts dune telle réserve, et là chacun procède comme il lentend. Pour notre part, nous sommes tenus dobserver le budget prévu dans notre projet. Mais, dun autre côté, nous avons aussi reçu en don des exemplaires gratuits de la part de certains centres qui résonnent à lidée de lâcher les bisons en liberté. »
La Fondation bénéficie dune subvention européenne pour mener à bien son projet, ce qui ne lempêche pas de puiser également dans ses propres fonds. Cela dit, si le bison dEurope nest pas a priori une espèce agressive à légard de lhomme, il peut savérer dangereux lorsquil se sent agressé ou menacé. Il est dès lors recommandé aux touristes de maintenir une distance de sécurité dau moins 100 mètres, évitant également de nourrir les bisons. Ces gros mammifères peuvent néanmoins savérer nuisibles aux cultures et aux terrains agricoles, cest pourquoi ils sont lâchés dans des zones bien éloignées de tout habitat humain.
Par ailleurs, les gardiens de la Fondation suivent au quotidien le déplacement des bisons, tout comme leur état de santé et leurs interactions avec dautres espèces sauvages, se tenant prêts à intervenir à tout moment, si le besoin se faisait sentir. Enfin, pour les aider à surpasser des conditions météos extrêmes, un stock de nourriture est tenu en réserve, étant déposé le cas échéant dans les endroits quils fréquentent habituellement. Et si, malgré toutes les précautions prises, les locaux se sentaient menacés, Conservation Carpathia mettra à disposition de ces derniers des clôtures électriques censées protéger hommes et propriétés. A lautomne 2020, les Monts Făgăraş ont assisté à lapparition du premier nouveau-né en liberté de la colonie. Un petit qui na pas encore de nom.
(Trad. Ionuţ Jugureanu)