Le rapport Planète Vivante 2018
20 ans sont passés depuis la première édition du rapport Planète Vivante, publié tous les deux ans par l’association internationale de protection de l’environnement, le Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Le rapport détaille l’état de santé de la planète et, d’une édition à l’autre, les résultats sont de plus en plus alarmants, dévoilant l’impact de l’homme sur la Terre. Les populations globales de vertébrés sauvages décroissent d’année en année, les forêts sont défrichées, les sols dégradés, les océans et les rivières sont de plus en plus pollués. On détruit progressivement les écosystèmes et la vie sauvage. Les écologistes ont souligné de nombreuses fois la nécessité d’arriver à un accord global pour la protection de la biodiversité, pour reconstituer les habitats et la nature en général. Le rapport de cette année illustre le même tableau sombre de la dégradation de la nature, selon Adriana Trocea, experte en communication externe pour WWF Roumanie. « Le rapport Planète Vivante est une étude qui compare l’état de santé de la planète avec le niveau de consommation et de pression que nous lui faisons subir. Il compare l’évolution des populations d’espèces vertébrées avec notre empreinte carbone globale. C’est une étude d’amplitude qui couvre plus de 16.000 populations de 4.000 espèces de vertébrés : mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles. Le rapport 2018 montre qu’entre 1970 et 2014 l’effectif des populations de vertébrés sauvages a baissé de 60%. Le déclin le plus important concerne les espèces aquatiques, notamment celles des zones tropicales, c’est ce qu’indiquaient déjà les rapports précédents. Prenons le triste exemple des coraux des eaux de petite profondeur. Pour ces espèces nous avons perdu environ la moitié de la population en seulement 30 ans, c’est une dégression très rapide. Ceci alors que la Grande Barrière de Coraux assure environ 70.000 emplois en Australie et apporte presque 6 milliards de dollars annuellement à l’économie australienne. Il est évident que chaque espèce a un impact très important pour nous et ceci sur tous les plans. Sans ces espèces sauvages la planète ne serait pas habitable, nous dépendons de la biodiversité pour l’eau, la nourriture ou les loisirs. »
România Internațional, 28.12.2018, 13:00
20 ans sont passés depuis la première édition du rapport Planète Vivante, publié tous les deux ans par l’association internationale de protection de l’environnement, le Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Le rapport détaille l’état de santé de la planète et, d’une édition à l’autre, les résultats sont de plus en plus alarmants, dévoilant l’impact de l’homme sur la Terre. Les populations globales de vertébrés sauvages décroissent d’année en année, les forêts sont défrichées, les sols dégradés, les océans et les rivières sont de plus en plus pollués. On détruit progressivement les écosystèmes et la vie sauvage. Les écologistes ont souligné de nombreuses fois la nécessité d’arriver à un accord global pour la protection de la biodiversité, pour reconstituer les habitats et la nature en général. Le rapport de cette année illustre le même tableau sombre de la dégradation de la nature, selon Adriana Trocea, experte en communication externe pour WWF Roumanie. « Le rapport Planète Vivante est une étude qui compare l’état de santé de la planète avec le niveau de consommation et de pression que nous lui faisons subir. Il compare l’évolution des populations d’espèces vertébrées avec notre empreinte carbone globale. C’est une étude d’amplitude qui couvre plus de 16.000 populations de 4.000 espèces de vertébrés : mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles. Le rapport 2018 montre qu’entre 1970 et 2014 l’effectif des populations de vertébrés sauvages a baissé de 60%. Le déclin le plus important concerne les espèces aquatiques, notamment celles des zones tropicales, c’est ce qu’indiquaient déjà les rapports précédents. Prenons le triste exemple des coraux des eaux de petite profondeur. Pour ces espèces nous avons perdu environ la moitié de la population en seulement 30 ans, c’est une dégression très rapide. Ceci alors que la Grande Barrière de Coraux assure environ 70.000 emplois en Australie et apporte presque 6 milliards de dollars annuellement à l’économie australienne. Il est évident que chaque espèce a un impact très important pour nous et ceci sur tous les plans. Sans ces espèces sauvages la planète ne serait pas habitable, nous dépendons de la biodiversité pour l’eau, la nourriture ou les loisirs. »
Le rapport Planète Vivante, en même temps qu’il alerte sur la surexploitation des ressources, met en évidence l’importance de la nature pour l’économie mondiale, comme l’explique Adriana Trocea. « La nature nous fournit des emplois et nous offre des services. A l’échelle globale, on parle de services pour 125 trillions de dollars par an. Les pollinisateurs par exemple ont un impact énorme sur la production agricole. Mais leurs populations sont en déclin, il nous faudrait intervenir. Par exemple, les agriculteurs des Etats-Unis ont investi presque 300 millions de dollars l’année dernière pour installer des ruches dans les vergers d’amandiers pour la pollinisation des fleurs. La pression est énorme pour toutes les espèces. L’activité humaine a affecté de manière significative les habitats et les ressources naturelles. Concrètement, notre manière de consommer, celle d’utiliser l’énergie et, finalement, tout ce que nous faisons a un impact négatif sur les espèces sauvages. 20% de la surface de l’Amazonie a disparu en seulement 50 ans, mais la perte est énorme car l’Amazonie est un noyau de biodiversité avec énormément d’espèces sauvages. La cause de cette disparition : en grande partie l’agriculture intensive. Nous avons défriché massivement pour planter, par exemple, les palmiers utilisés pour produire l’huile de palme, ce sont eux qui ont remplacé les forêts. »
Les auteurs de cette 12ème édition du rapport Planète Vivante avertissent que cette perte de la biodiversité représente un danger au moins aussi important pour la Terre que les changements climatiques. Ils soulignent aussi le temps court qui nous reste et le besoin urgent de repenser et de redéfinir au niveau global notre manière de protéger et d’aider la nature à se reconstituer. WWF incite surtout la communauté mondiale à établir un accord global pour enrayer la décroissance rapide de la vie sauvage, note Adriana Trocea. « Nous avons encore la possibilité d’agir. Les spécialistes affirment que nous sommes peut-être la dernière génération qui pourrait influencer le cours de l’histoire du point de vue environnemental. Il y a aussi quelques résultats positifs ces dernières années. Par exemple, nous avions presque fait disparaître les tigres au niveau global. Les populations avaient baissé de plus de 90% au cours des 100 dernières années, pour arriver à une population mondiale de moins de 4.000 tigres vivant à l’état sauvage. Néanmoins, les efforts cumulés des gouvernements des pays qui ont des tigres sauvages sur leur territoire donnent des résultats visibles. Au Népal, par exemple, on a constaté une augmentation de la population de tigres. Un autre exemple est celui des bisons qui avaient disparu de Roumanie depuis 200 ans. Mais à travers les efforts de conservation qui ont été faits, voilà que nous pouvons à nouveau profiter d’une population de bisons à l’état sauvage, et celle-ci continue à augmenter. En ce moment, il y a environ 50 bisons dans les Carpates de Roumanie. » D’autres espèces, menacées et presque disparues, ont vu leurs effectifs augmenter à nouveau grâce aux programmes de réintroduction, comme le chamois, l’élan, le cerf, le chacal, le castor, le faucon sacre ou l’aigle royal.
Trad : Elena Diaconu