Le Parc naturel Cozia
Le Parc National Cozia s’étale sur 17 000 hectares dans les Carpates Méridionales, de part et d’autre de la rivière Olt. C’est un véritable musée naturel aux écosystèmes inaltérés par l’activité humaine. Le défilé de l’Olt, d’une beauté sans égale, se fait remarquer par sa végétation et les versants escarpés et majestueux.
România Internațional, 30.08.2013, 13:22
Le Parc National Cozia s’étale sur 17 000 hectares dans les Carpates Méridionales, de part et d’autre de la rivière Olt. C’est un véritable musée naturel aux écosystèmes inaltérés par l’activité humaine. Le défilé de l’Olt, d’une beauté sans égale, se fait remarquer par sa végétation et les versants escarpés et majestueux.
La présence dans cette contrée d’une des plus pittoresques collections de plantes alpines, subalpines, thermophiles, endémiques et de plantes rares a amené les spécialistes à appeler cet endroit «le parc des fleurs». Déclaré comme tel en 1990, Cozia est le plus jeune parc national aménagé de Roumanie. Quelque 7 mille hectares de sa superficie totale sont destinés à la recherche scientifique.
Le directeur du parc, Pavel Prundurel, nous dévoile quelques-unes des attractions que cette aire protégée offre aux touristes dans la saison estivale: «Un véritable tapis s’étend sous nos pieds, un tapis de fleurs multicolores, uniques par leur aspect, coloris et parfum. Parmi elles, l’edelweiss, le glaïeul, les orchidées, le lys martagon, le daphné blagayana, le serpolet. Le paysage est vraiment mirifique! Quiconque passe par le Défilé de l’Olt en voiture ou à pied ne manque pas de remarquer les rochers impressionnants. Ceux qui choisissent les trajets balisés, les sentiers pédestres qui s’enfoncent au cœur du parc, sont encore plus près de ces beautés naturelles».
L’Administration du Parc National Cozia déroule depuis quelques années déjà plusieurs projets à travers le Programme opérationnel sectoriel pour l’environnement. Et ce parce que l’éco région carpatique est exposée à des risques tels les déboisements excessifs, la décimation des espèces de grands mammifères ou la destruction des habitats consécutive à l’élargissement de l’infrastructure. Un des projets a visé la protection des espèces d’oiseaux, vu que le Défilé de l’Olt est un corridor de migration de ceux-ci depuis l’Europe centrale vers la Mer Egée et vice versa. Quelques-unes des plus de 65 espèces qui ont trouvé dans le Défilé de l’Olt y passent l’hiver.
Pavel Prundurel : « Un premier projet a porté sur les oiseaux sauvages du Parc national Cozia. Le désir de connaître ces espèces a été au centre de toutes nos activités. Nous assurons le suivi des oiseaux protégés et nous avons trouvé 23 espèces qui figurent dans la Directive Oiseaux de l’UE. En dehors de cet objectif, de protéger les oiseaux sauvages, nous avons complété notre logistique de surveillance, d’observation avec des équipements, nous avons élaboré des études, rédigé des guides à offrir au public, à la société scientifique, aux musées, aux institutions d’enseignement… Ce projet a été beau ; nous l’avions conçu plutôt comme un projet didactique et souhaitions vraiment le mener à bonne fin… »
On retrouve là un patrimoine faunistique de valeur dont font partie le chamois et le lynx. Sur les rochers ensoleillés on peut rencontrer la vipère à corne protégée par la loi parce que rare, et le petit scorpion, espèce thermophile d’origine méditerranéenne.
Pavel Prundurel : « Un deuxième projet a porté sur l’intérêt d’assurer le suivi et de conserver l’espèce de lynx des parages. Nous avons consenti à aborder quelque chose d’extrêmement difficile à réaliser parce que la déontologie de suivi présuppose des techniques particulièrement amicales. On n’a pas le droit de stresser les animaux, ni de les provoquer; il faut tout simplement les capturer sans les blesser. Nous avons réussi, nous leur avons passé des colliers GPS, et maintenant nous avons la carte réelle de leur comportement, soit des déplacements de ces exemplaires. Nous disposons aussi d’un centre de visite assez moderne et intéressant ».
L’ours brun vit en Roumanie depuis des temps reculés. Jusqu’il y a 200 ans, cet animal vivait sur l’ensemble du territoire actuel du pays. A compter de la deuxième moitié du XIXe, il a été exterminé des zones de plaine parce que les surfaces agricoles ont été élargies. Les ours se sont alors retirés vers les montagnes. Avec le temps, ils sont devenus plus nombreux et nous avons aujourd’hui les effectifs européens les plus importants d’ours, après la Russie. Et ce grâce aussi aux projets de protection tels ceux du Parc national Cozia: « Un troisième projet est ciblé sur la protection et le suivi de l’ours brun des Carpates. Nous savons que la Roumanie continue d’être un refuge pour les grands carnassiers d’Europe. Les évaluateurs ont considéré que, pour mieux comprendre le niveau de consanguinité des exemplaires d’ours et peut-être les éventuels conflits entre les touristes et les animaux, entre la population locale et les ours, il était préférable de suivre 3 exemplaires d’ours. Le projet sera finalisé le 31 décembre prochain. Nous avons déjà mis des colliers GPS à deux d’entre eux et nous connaissons la carte de leur activité, ce qu’ils ont fait et surtout les études génétiques que nous menons nous diront beaucoup de choses sur la santé des populations, sur les relations de parenté… »
En mai, 35 parcs nationaux et naturels de 5 pays carpatiques (Hongrie, Roumanie, Serbie, Slovaquie et Ukraine) ont célébré la diversité naturelle des aires protégées des Carpates, qui abritent les dernières zones sauvages d’Europe. La Roumanie est forte de 28 parcs nationaux et naturels où se retrouvent les écosystèmes de grande valeur du point de vue de la diversité biologique.