La stratégie nationale pour les forêts
România Internațional, 28.10.2022, 13:36
Conçue par le ministère de l’Environnement,
des Eaux et des Forêts, la stratégie a bénéficié de l’apport des experts
indépendants, mais aussi des spécialistes de la Faculté de silviculture de l’université
Transylvanie de Brasov, ainsi que des ceux de l’université de Timisoara. Par
cette stratégie, la Roumanie voudrait assurer l’intégration équilibrée des
fonctions sociales, écologiques et économiques des forêts roumaines, harmoniser
le rôle des différents acteurs, et améliorer les instruments de gestion et de
contrôle utilisés. L’universitaire Mihai Enescu, de la Faculté d’Agriculture de
Bucarest, explique :
« Il y a plusieurs pistes d’action concrètes
qui ont été élaboré. Toutes ont leur importance. Prenez par exemple le rôle social
et culturel des forêts. Ou, encore, la gestion des forêts, de sorte à assurer
la sauvegarde de la biodiversité. Ensuite, l’on souhaite accroître la superficie
du territoire occupé par les forêts. Or, pour cela, il faudrait identifier tout
d’abord les terrains agricoles que l’on puisse transformer en terrains forestiers.
Il faut ensuite redéfinir le rôle du propriétaire privé. Il faut savoir qu’à l’heure
actuelle près de deux tiers de la surface forestière se trouvent en propriété
publique, soit aux mains de l’Etat et des pouvoirs publics locaux ou régionaux.
Mais un tiers est propriété privée. La Roumanie compte 700 mille propriétaires
de forêts. Voilà quelques-uns des points abordés par la stratégie. »
Pour ce qui est de la problématique des
coupes illégales, les officiels entendent l’adresser par l’implémentation intégrale
du système SUMAL, censé suivre à la trace le chemin du bois exploité, mais
aussi en renforçant le dispositif des sanctions. Car la situation n’est pas
rose. La Roumanie aurait, en effet, perdu 400 mille hectares de forêts, soit 5%
de sa superficie boisée, entre 2001 et 2021, selon la Global Forest Watch. Mais
une question demeure : qui sera
chargé de la mise en place de la stratégie arrêtée, et en quelle mesure cette
stratégie suit les exigences de sa grande sœur européenne. Mihai Enescu :
« La réponse correcte serait, je
crois, de dire que la responsabilité de la mise en œuvre de la stratégie relève
du secteur tout entier. Chaque acteur a sa place dans ce mécanisme, c’est la
philosophie même du document. La stratégie est d’ailleurs le résultat d’un
large processus de consultation. Théoriquement, l’on est parvenu à identifier
tous les points d’achoppement, et qu’on va essayer de résoudre avant 2030, en
suivant un calendrier précis. Certes, les autorités publiques demeurent le
principal acteur du volet monitoring. Mais la mise en œuvre de la stratégie va
impliquer tous les acteurs, depuis les gestionnaires des forêts et jusqu’à l’industrie
du bois. Dans la rédaction de notre stratégie, nous avons puisé de plusieurs
sources : la stratégie de l’Union européenne sur les forêts, la stratégie
pour la biodiversité, et ainsi de suite. Nous avons ainsi fait nôtres les objectifs
ambitieux de l’Union européenne, en les adaptant au contexte roumain. Pour moi,
mais aussi pour bien d’autres spécialistes, notre stratégie est en fait une
sorte de plan de mise en œuvre de la stratégie européenne sur les forêts, et
poursuit les mêmes objectifs. »
Le ministre de l’Environnement, des Eaux
et des Forêts, Barna Tánczos, se félicite, affirmant que la stratégie constitue
une étape historique pour assurer un bel avenir aux forêts roumaines. Et le
ministre n’a de cesse de mettre en avant les atouts de la forêt roumaine dans
le contexte européen, considérant par ailleurs que la Stratégie nationale pour
les forêts assurera la sauvegarde, le développement et l’exploitation durable de
la forêt roumaine.