La campagne «Appréciez la nature»!
En Roumanie, les Carpates abritent une des populations de loups, ours, chamois et lynx les plus nombreuses d’Europe. La Roumanie est d’ailleurs le seul pays européen à couvrir 5 régions biogéographiques, sur les 11 identifiées sur le continent. N’empêche. Les aires protégées des Carpates sont sous-financées. Selon une étude élaborée par la Régie Nationale des Forêts en partenariat avec le Fonds Mondial pour la Nature, les 25 prochaines années, la Roumanie risque de perdre près de 9 milliards d’euros, en l’absence de mesures en vue d’une meilleure gestion des aires protégées. L’étude a été réalisée dans le cadre d’un projet visant à accroître le financement du système d’aires protégées des Carpates, mis en place par le Programme des Nations Unies pour le développement. Selon cette étude qui repose sur des données et des chiffres recueillis dans 5 parcs pilotes, les aires protégées représentent un bien économique important et productif, mais le sous-financement peut entraîner un déclin de la biodiversité et la perte d’importants bénéfices pour l’économie du pays.
România Internațional, 29.11.2013, 12:19
En Roumanie, les Carpates abritent une des populations de loups, ours, chamois et lynx les plus nombreuses d’Europe. La Roumanie est d’ailleurs le seul pays européen à couvrir 5 régions biogéographiques, sur les 11 identifiées sur le continent. N’empêche. Les aires protégées des Carpates sont sous-financées. Selon une étude élaborée par la Régie Nationale des Forêts en partenariat avec le Fonds Mondial pour la Nature, les 25 prochaines années, la Roumanie risque de perdre près de 9 milliards d’euros, en l’absence de mesures en vue d’une meilleure gestion des aires protégées. L’étude a été réalisée dans le cadre d’un projet visant à accroître le financement du système d’aires protégées des Carpates, mis en place par le Programme des Nations Unies pour le développement. Selon cette étude qui repose sur des données et des chiffres recueillis dans 5 parcs pilotes, les aires protégées représentent un bien économique important et productif, mais le sous-financement peut entraîner un déclin de la biodiversité et la perte d’importants bénéfices pour l’économie du pays.
Et c’est toujours dans le cadre de ce projet qu’a été lancée la campagne « Appréciez la nature » qui appelle à la protection de la nature et à un meilleur financement de ce secteur. Dragos Mihai, chef service Aires protégées dans le cadre de la Régie nationale des forêts Romsilva : « On estime que la diversification des sources de financement est un but à défendre à l’avenir aussi. Il est difficile pour un seul financeur d’assurer les montants nécessaires à une gestion adéquate de ces aires protégées. En 2014, hormis les sources de financement provenant de Romsilva, et destinées aux 22 administrations sur un total de 29 à l’heure actuelle, on considère comme utile le financement par le gouvernement roumain d’une partie des besoins dans ces aires protégées. De même, on s’attache à convaincre le secteur privé d’accorder une attention accrue et en même temps un appui financier à la gestion de ces zones. Et ce justement parce qu’une partie de leurs recettes est due à la bonne gestion et à la conservation de la nature dans les régions concernées ».
Romsilva investit chaque année près de 3 millions d’euros dans la gestion des 22 aires et parcs naturels, soit 2 millions de moins par rapport au montant nécessaire. Selon la Fédération des Patronats du Tourisme et des services, les aires protégées de Roumanie ont un potentiel incroyable et pourraient entraîner des recettes substantielles si une taxe d’accès y était mise en place. Bien qu’elles ne bénéficient pas de promotion, ces aires accueillent chaque année près de deux millions de touristes. Les auteurs de l’étude affirment que les opérateurs économiques qui déroulent des activités dans le domaine touristique ou celui des eaux minérales devraient faire leur devoir envers les ressources qui permettent à leurs affaires d’exister. Par exemple, une partie des fonds obtenus par un tour opérateur pourrait être investie dans l’infrastructure nécessaire à la visite de l’aire protégée ou encore dans sa promotion.
D’autre part, une partie des fonds nécessaires à la conservation des espèces d’intérêt communautaire pourrait être assurée par le budget de l’Etat ou à travers des projets financés par le Fonds destiné à l’environnement, opine le chef service Aires protégées, Dragos Mihai: «La Roumanie doit rendre compte périodiquement du statut de conservation des espèces d’intérêt communautaire et des habitats. La Roumanie a pris cet engagement et c’est pourquoi je pense qu’un certain montant du budget de l’Etat pourrait être alloué à ce secteur. De même, les projets sont très importants mais ils visent pour la plupart des aspects ponctuels de surveillance d’une espèce, d’un habitat, d’identification de l’aréal d’une espèce à l’intérieur d’une aire protégée. »
Plusieurs ressources issues de mécanismes de financement internationaux, en l’occurrence le Fonds Global de l’Environnement, sont arrivées en Roumanie à travers le PNUD, fait savoir la directrice des programmes PNUD Roumanie, Monica Moldovan. Le Fonds Global d’environnement est le mécanisme financier de plusieurs conventions des NU sur l’environnement, dont celle sur la biodiversité. Monica Moldovan : « Ce projet est une suite naturelle du partenariat avec la Régie des forêts, Romsilva, et le ministère de l’Environnement. Ce partenariat a commencé il y a plus de 8 ans. Plusieurs initiatives et projets ont vu le jour dans certains parcs nationaux et naturels. L’occasion de tester plusieurs mesures que nous mettons à présent en œuvre à l’échelle nationale. En 2007-2008 on a procédé à une évaluation économique des services dans les écosystèmes du Parc national les Monts Macinului et du Parc naturel les Monts Maramures. A présent on se propose d’aller plus en profondeur et d’élargir notre travail à l’échelle nationale. De même, on souhaite partager les résultats obtenus avec d’autres pays carpatiques. L’actuel financement des aires protégées assure seulement la moitié des besoins des parcs gérés par la Régie nationale des forêts. Or, les sources de financement devraient être doubles, voire triples ».
La campagne «Appréciez la nature» s’ouvrira sur une action de marketing direct destinée aux parlementaires et aux membres du gouvernement, lesquels pourraient mettre en place des solutions pour la diversification des sources de financement de ces zones. Et c’est toujours dans le cadre de cette campagne qu’a été lancé le site www.punepretpenatura.ro contenant entre autres des informations sur la législation en vigueur… (trad. : Alexandra Pop)