« Epaces verts »
La Fondation pour le partenariat et la société MOL Roumanie ont décidé de poursuivre, cette année encore, leur programme intitulé « Espaces verts ». Il s’agit d’un programme d’appel à projets, ouvert aux organisations non gouvernementales dans le cadre de partenariats avec des institutions publiques et des écoles. En effet, le programme se donne pour ambition de créer ou de réhabiliter des parcs publics, mais également les jardins et les terrains de jeu des écoles et des maternelles, en impliquant la communauté.
România Internațional, 29.05.2020, 00:50
Lancé en 2006, le programme s’est d’abord concentré sur la réhabilitation des espaces verts situés dans les zones urbaines. Puis il s’est élargi dès 2009, englobant une nouvelle composante, celle des aires naturelles protégées. Les associations environnementales ont eu jusqu’au 20 février dernier pour déposer leur candidature pour l’un ou l’autre programme. Enfin, depuis 2018, le programme a développé une troisième composante, finançant des projets faisant la promotion de la semaine européenne de la mobilité, qui a lieu en septembre.
László Potozky, directeur de la Fondation pour le partenariat précise : « Pour l’année 2020, nous avons décidé d’augmenter la somme allouée aux organisations non gouvernementales, et de poursuivre notre engagement sur les deux premières composantes du programme. Le budget total s’élève cette année à près de 800 000 lei, soit un peu plus de 160 000 euros. Nous avons également augmenté le budget destiné à chaque projet. Ainsi, un projet visant la réhabilitation des espaces verts urbains pourra être financé à hauteur de 11 000 lei, soit 2.300 euros, alors que les projets visant la réhabilitation des aires naturelles protégées pourront obtenir jusqu’à 26 000 lei, soit 4400 euros ».
En outre, la situation de Bucarest est particulièrement préoccupante. Les militants écologistes soutiennent à cor et à cri que l’air de la ville est très pollué. Entre la pollution engendrée par la circulation et celle engendrée par les chantiers, sans compter les effets nocifs des centrales thermiques, le résultat est désastreux. Et l’absence d’espaces verts n’arrange rien. Selon la mairie de la capitale roumaine, Bucarest compterait aujourd’hui 23 mètres carrés d’espaces verts par habitant, alors que les législations nationale et européenne en la matière prévoient un minimum de 26 mètres carrés. D’autres sources, comme la Cour des Comptes, affirment que Bucarest ne compterait pas plus de 9,86 mètres carrés d’espaces verts par habitant. C’est dire s’il y a urgence.
László Potozky : « Dès le début des années 2000, la presse avait tiré la sonnette d’alarme. Elle mettait en exergue le processus intensif d’urbanisation au détriment des espaces verts. Elle comparait déjà la situation de la capitale roumaine avec celle des autres capitales européennes, et l’on n’était pas les mieux nantis. Nous sommes donc partis de ce constat. Il fallait agrandir ou améliorer la qualité des espaces verts existants, lorsque cela était possible. Et le résultat est là. Suite aux projets financés grâce à ce programme, 14 ans plus tard, nous avons réussi à créer ou à réhabiliter 550 000 mètres carrés d’espaces verts. Plus de 80 000 arbres et plus de 85 000 arbustes ont été plantés. C’est déjà beaucoup ! Sans parler de l’aspect éducatif de ces projets ! ».
En effet, l’éducation des jeunes demeure elle aussi une préoccupation constante du programme. Les enfants, les adolescents, parfois les étudiants et les bénévoles, s’impliquent activement, car ce sont souvent les écoles primaires ou les maternelles qui sont porteuses de ce type de projets. Et c’est l’occasion de les sensibiliser aux questions environnementales : l’éducation écologique, la nécessité de la protection du vivant, des eaux, des forêts, de la biodiversité. C’est aussi l’occasion d’aborder la question de la gestion des déchets, et des règles à suivre dans les aires naturelles protégées.
Laszlo Potozky : « J’adore me rappeler qu’il existe quand même un domaine où la Roumanie rafle la palme au sein de l’UE. Il s’agit de la biodiversité. Dans ce domaine, on fait mieux que quiconque. Malheureusement, les budgets publics alloués à la conservation de la nature et à la protection de la biodiversité sont nuls. Nous avons alors décidé d’investir ce domaine, et nous pouvons nous enorgueillir d’avoir financé des centaines d’interventions nécessaires pour la protection et la réhabilitation des espaces naturelles protégées de toutes dimensions, aussi bien les parcs d’intérêt national que les aires protégées de dimensions plus modestes. Voici quelques exemples : nous avons soutenu 141 colonies de vacances de type Junior Ranger où, pendant plusieurs jours, les enfants apprennent ce qu’est la nature, comment y évoluer tout en la respectant, ce qu’est une aire protégée, une espèce protégée et comment interagir avec tous ces éléments. Les projets ont en outre permis l’aménagement de plus de 100 sentiers à thèmes à l’intérieur de ces aires protégées. En tout, à travers les deux composantes développées, nous comptons 1270 activités de sensibilisation à l’écologie ».
Durant ses 14 années d’existence, le programme « Espaces verts » a vu naître 620 projets, impliquant 235 000 personnes, des enfants et des jeunes pour la plupart. En 2019, deux projets ont été récompensés. Le premier, intitulé « La montre florale », s’est déroulé dans le collège national Petru Rares, situé dans la ville de Piatra Neamţ (nord-est). Le second, intitulé « L’harmonie à la récré, entre jeu et joie de vivre », a été proposé par l’association Piticot de la ville de Dej, en Transylvanie. Le projet a fait naître l’allée des sens, un labyrinthe et un jardin des plantes aromatiques dans la cour d’une des maternelles de la ville. 150 plantes et 200 arbres et arbustes ont été plantés à cette occasion. (Trad. Ionut Jugureanu)