Combien verte est l’énergie éolienne?
En matière de politiques énergétiques de l’UE, la Roumanie se porte très bien au chapitre énergies renouvelables. L’objectif établi pour 2020, à savoir couvrir 24% de la consommation finale d’énergie par des sources renouvelables, a déjà été atteint. L’énergie éolienne a joué un rôle important en ce sens, même si cette source s’est imposée relativement tard en Roumanie puisque la majorité des capacités de production ont été inaugurées ces 10 dernières années. Le rythme de développement du secteur éolien a été extrêmement rapide et à présent, l’énergie éolienne arrive à compter pour 12,3% du total de la production d’énergie de Roumanie.
Florin Orban, 26.08.2016, 13:10
En matière de politiques énergétiques de l’UE, la Roumanie se porte très bien au chapitre énergies renouvelables. L’objectif établi pour 2020, à savoir couvrir 24% de la consommation finale d’énergie par des sources renouvelables, a déjà été atteint. L’énergie éolienne a joué un rôle important en ce sens, même si cette source s’est imposée relativement tard en Roumanie puisque la majorité des capacités de production ont été inaugurées ces 10 dernières années. Le rythme de développement du secteur éolien a été extrêmement rapide et à présent, l’énergie éolienne arrive à compter pour 12,3% du total de la production d’énergie de Roumanie.
La plupart des turbines éoliennes ont été construites dans la région de Dobroudja, dans le sud-est, une région délimitée par le Danube et la mer Noire, où le potentiel du vent est particulièrement important. Cette région est également caractérisée par une riche biodiversité, protégée par le biais des deux aires naturelles : la réserve de la biosphère du Delta du Danube et le parc national des Monts Macin. C’est pour cette raison que l’installation massive des turbines éoliennes n’a pas été saluée avec enthousiasme par les experts en protection de la nature.
Marina Druga, responsable de la Société ornithologique roumaine :« A présent, certains parcs éoliens roumains ne sont pas en règle. Ils sont situés sur les itinéraires de migration des oiseaux et certains habitats d’intérêt communautaire de la région de Dobroudja ont été détruits. Ces habitats sont à retrouver uniquement en Roumanie. Chaque projet doit être analysé séparément puisque parfois ils ne sont pas en règle. Mais pour cela il faut réaliser des études minutieuses. »
Les effets sur la vie des oiseaux sont déjà visibles, affirme Marina Druga : « Certaines ONGs ont identifié des exemplaires d’espèces d’oiseaux de proie morts. Il s’agit notamment de l’aigle pomarin. Ces cas particuliers ont été découverts par hasard par des spécialistes qui se trouvaient sur le terrain pour des projets qui n’avaient rien en commun avec l’énergie éolienne. Ce qui est clair, c’est que ces exemplaires d’oiseaux sont morts précisément à cause des éoliennes ».
Les organisations environnementales ne disposent pourtant pas de données statistiques qui puissent illustrer complètement les effets négatifs des turbines éoliennes sur les oiseaux et notamment combien d’oiseaux heurtent les pales des centrales éoliennes. Les représentants des producteurs d’énergie éolienne arrivent même à contester cette possibilité.
Catalina Dragomir, présidente du Comité directeur de l’Association roumaine de l’énergie éolienne : « Ce qui est sûr, c’est que les parcs en train d’être installés, ainsi que ceux déjà mis en service, sont constamment suivis. Nous n’avons vu aucun rapport, aucun document qui puisse identifier des impacts négatifs sur l’environnement. »
Combien dangereuses sont les turbines éoliennes si elles sont érigées le long des couloirs de migration des oiseaux ? Catalina Dragomir, représentante des producteurs d’énergie éolienne :« Par définition, ces machines ne sont pas dangereuses. Dans la mesure où il y a des problèmes ou bien des risques, ces investissements ne recevront pas les avis environnementaux nécessaires. Cela signifie l’arrêt net de tout investissement dans la région en question ou bien un changement de l’emplacement de l’investissement. Il n’y a aucune autre alternative. Il y a eu pas mal de cas où des projets n’ont pas reçu des avis d’environnement. Parfois ces avis prévoyaient des mesures de suivi, tellement coûteuses et qui avaient un impact si important sur l’investissement que la décision finale a été d’annuler le projet ».
Les organisations de protection de l’environnement affirment qu’elles suivront plus attentivement les données relatives aux parcs éoliens afin de produire leurs propres informations et études. Marina Druga, de la Société ornithologique roumaine : « La plupart des parcs éoliens de la région de Dobroudja ont été développés entre 2013 et 2014. Or, à l’époque, nous n’avons pas réussi à collecter assez de données. Entre temps, un projet de collecte de données a été mis au point et les infos sont envoyées directement à la Commission européenne. Il faut préciser clairement qu’au moins la Société ornithologique roumaine ne s’est jamais prononcée contre le développement de l’énergie éolienne. Mais nous voulons que celle-ci se développe selon une stratégie, conformément à des études, dans des régions où les turbines n’ont aucun impact négatif sur les espèces d’oiseaux, sur les habitats des chauves-souris par exemple. »
Catalina Dragomir, présidente du Comité directeur de l’Association roumaine de l’énergie éolienne, assure que cette source s’est développée en Roumanie après des études d’impact environnemental solides : « Toute cette partie de développement des investissements dans l’énergie renouvelable a été très bien étudiée par les différentes autorités avec des compétences dans le domaine. L’évaluation de l’impact environnemental est une des étapes les plus importantes dans l’évaluation de la faisabilité d’un parc éolien. Je peux vous dire que tous ces investissements sont réalisés avec des fonds mis à la disposition des entrepreneurs par des institutions financières locales, nationales et même internationales. Elles demandent toutes à l’entrepreneur de garantir les revenus produits à l’avenir par le parc éolien pour qu’elles puissent récupérer leur investissement. Tout délai, toute interruption du fonctionnement pour des raisons environnementales ne fait que produire des risques aux investisseurs. C’est pourquoi ceux-ci vérifient attentivement la qualité des études d’impact environnemental et les décisions qui sont prises par la suite. Des avis d’environnement sont demandés dès la phase initiale de développement d’un projet éolien. Des rapports sont réalisés par des sociétés autorisées qui ont aussi une riche expérience dans le domaine. Confirmées ensuite par l’Agence d’environnement de l’Etat, ces études sont ensuite utilisées pour adopter ou pas des mesures supplémentaires de protection de la nature ou de suivi du projet durant les différentes périodes : développement, construction et exploitation. Cela veut dire qu’après la mise en service d’un parc éolien, celui-ci est constamment suivi par des entreprises spécialisées et leurs rapports sont régulièrement envoyés aux agences de l’Etat qui évaluent son impact sur l’environnement. Les autorités identifient des risques ou des problèmes potentiels. »
Les objectifs ambitieux de l’UE visant la production d’énergie de sources renouvelables ne peuvent pas se réaliser avec des effets négatifs sur la nature. L’impact environnemental des projets de parcs éoliens doit être attentivement évalué pour que les risques soient réduits au minimum. Ce n’est qu’ainsi que ces technologies vertes seront vraiment propres. (Trad. Alex Diaconescu)