SOS les bébés de Roumanie
L’Hôpital clinique des urgences pédiatriques Marie Curie de Bucarest dispose de l’unité de soins intensifs néonatals (USIN) la plus moderne aussi bien de Roumanie que de toute l’Europe du sud-est. Malheureusement, les 27 places existantes s’avèrent insuffisantes par rapport au nombre de bébés prématurés ou malades qui naissent à travers la Roumanie. Faute de couveuses en nombre suffisant, beaucoup de nouveau-nés prématurés ou souffrants perdent la vie même avant que les médecins ne les prennent en charge. Concrètement, chaque année, des dizaines de bébés meurent en attendant qu’une place se libère à cette unité. Voilà pourquoi le chef de cette section, le médecin Cătălin Cîrstoveanu, appuyé par l’Association « Inima Copiilor » (Le cœur des enfants) ayant à sa tête Alexandru Popa, consent depuis des années des efforts considérables pour accroître les capacités de l’unité de soins intensifs néonatals de l’hôpital Marie Curie.
Roxana Vasile, 13.01.2021, 11:12
L’Hôpital clinique des urgences pédiatriques Marie Curie de Bucarest dispose de l’unité de soins intensifs néonatals (USIN) la plus moderne aussi bien de Roumanie que de toute l’Europe du sud-est. Malheureusement, les 27 places existantes s’avèrent insuffisantes par rapport au nombre de bébés prématurés ou malades qui naissent à travers la Roumanie. Faute de couveuses en nombre suffisant, beaucoup de nouveau-nés prématurés ou souffrants perdent la vie même avant que les médecins ne les prennent en charge. Concrètement, chaque année, des dizaines de bébés meurent en attendant qu’une place se libère à cette unité. Voilà pourquoi le chef de cette section, le médecin Cătălin Cîrstoveanu, appuyé par l’Association « Inima Copiilor » (Le cœur des enfants) ayant à sa tête Alexandru Popa, consent depuis des années des efforts considérables pour accroître les capacités de l’unité de soins intensifs néonatals de l’hôpital Marie Curie.
Surnommé « l’ange gardien des enfants », le docteur Cîrstoveanu bataille de toutes ses forces pour que chaque bébé ayant besoin de soins intensifs bénéficie d’une prise en charge correcte:« La Roumanie a besoin d’une centaine de couveuses tout au moins afin que de telles situations qui perdurent depuis des années déjà et qui n’ont jamais trouvé de solution systématique, organisée et ordonnée ne se répètent plus. Voilà pourquoi, il y a sept ans, nous avons décidé d’élargir notre unité de soins intensifs néonatals, en majorant le nombre de couveuses de 8 ou 10 à 27. Tout cela grâce aux efforts de la communauté – sociétés, personnes privées, associations, fondations… On a répété cette démarche à Constanta aussi et là, on essaie de continuer à élargir encore une fois l’unité de Bucarest. Pourquoi ? Parce que cette unité fonctionne dans un hôpital pluridisciplinaire censé soigner beaucoup plus d’affections que les autres hôpitaux de Roumanie, donc la pression est énorme. Tout en essayant de rester modeste, on a décidé de s’inspirer des meilleurs et de mettre en place des modèles connus, fonctionnels, efficaces et ultra-performants. Par exemple, presque toute la section que je dirige a fait des stages aux Etats-Unis auprès du Professeur Edward Bell d’Iowa. Devenu depuis notre ami, il nous a montré, nous a conseillés, nous a fait part des erreurs faites par lui et ses collègues afin que nous, on ne les répète plus. Du coup, cela nous a permis d’avancer plus vite dans un domaine médical au sein duquel la Roumanie commence à peine à se repérer. »
A Londres, par exemple – ajoute le docteur Cătălin Cîrstoveanu, on a demandé à des experts de chez Ferrari de moderniser les moyens de transfert des bébés entre le bloc opératoire et la section de réanimation. Si ces professionnels arrivent à changer en quatre secondes les quatre pneus d’une voiture, pourquoi ne réussiraient-ils pas à trouver une solution censée assurer le transfert, le plus rapidement possible, en unité de soins intensifs d’un bébé fraichement opéré ? D’autres hôpitaux pédiatriques du monde ont même décidé de mettre en place un scanner ou même d’aménager une salle d’opération au sein même de l’unité de soins intensifs néonatals.
Or, à force de regarder autour de lui pour découvrir les dernières tendances en matière de prise en charge des bébés malades ou prématurés, le docteur Cătălin Cîrstoveanu souhaiterait que l’unité qu’il dirige en bénéficie aussi. Les projets s’avèrent impressionnants, tout comme la cause à laquelle ils sont censés servir. Un nouvel espace hospitalier sera construit afin de doter l’unité de soins intensifs d’une vingtaine de places supplémentaires disposées dans des chambres individuelles. S’y ajoutera une salle d’opération néonatale et des conditions meilleures à la disposition des parents et du personnel soignant. Bref, tout ce qu’il y a de mieux pour les bébés roumains, affirme le docteur Cătălin Cîrstoveanu : « Il s’agit d’un corps de bâtiment beaucoup plus grand que celui qui existe déjà. On a décidé de rêver grand et de prévoir des choses non pas pour un an ou deux ou trois, mais pour les vingt ou trente années à venir. On souhaite être comme les meilleurs ! Et nous avons aussi un autre problème. Chez nous, les médecins et les infirmières manquent d’entrainement suffisant censé leur permettre d’utiliser non seulement leurs capacités de jugement, mais aussi leurs mains. Ils n’ont pas de dextérité et du coup, on s’est dit qu’il faudrait mettre en place un centre de formation en ce sens. Avec mes collègues, on a fait le tour des hôpitaux de Roumanie et on y a découvert que le personnel médical se confronte à de graves problèmes de manualité. Il faudrait qu’ils apprennent sur des mannequins aussi similaires que possible au corps d’un bébé avant de faire tous ces gestes sur un nouveau-né. C’est pourquoi nous ferons construire aussi un centre de formation. »
Tout le projet pourrait devenir fonctionnel d’ici deux ans à condition de disposer des fonds nécessaires, à savoir quelque 5 millions d’euros. Pour cela, l’Association « Le cœur des enfants » mettra en place une collecte de fonds. Connue pour sa contribution à l’ouverture, il y a quelques années, de la première section de chirurgie cardiaque néonatale, l’Association est dirigée par Alexandru Popa qui passe en revue les modalités par lesquelles les citoyens peuvent contribuer à faire agrandir unité de réanimation pour enfants de l’hôpital Marie Curie : « Pour ceux habitant la Roumanie, il suffit d’un texto au numéro 8844, avec le texte BINE (bien en français) censé leur permettre de transférer une fois par mois la somme de 2 euros. Sinon, ils peuvent faire une sponsorisation ou encore transférer de l’argent sur nos comptes bancaires dont les numéros figurent sur le site inimacopiilor.ro. Une fois sur le site, ils trouveront un lien pour des transactions en ligne parfaitement sécurisées. On a aussi des amis qui ont décidé d’offrir leurs anniversaires en cadeau ou d’organiser des collectes de fonds sur galantom.ro. Malheureusement, nous sommes contraints de demander de l’argent aux gens… Mais il faut comprendre que ces fonds ne sont pas pour nous, mais pour les enfants que nous aidons. Et malheureusement, tout cela coûte pas mal, surtout si on veut bénéficier d’équipements de qualité. Généralement, les sommes véhiculées par nous sont inférieures à celles déboursées par l’Etat roumain. D’une part, parce que nous, on sait bien négocier, et de l’autre, parce que les fournisseurs nous aiment bien et acceptent de faire partie d’un projet humanitaire où les choses bougent vraiment et qui permet de sauver des bébés que personne d’autre n’aurait pu sauver ailleurs. Voilà pourquoi on demande de l’argent. »
Chaque année, quelques 300 nouveau-nés atteints de maladies graves sont hospitalisés dans l’unité de soins intensifs néonatals de l’Hôpital Marie Curie. Une fois agrandie, 200 autres auront la chance d’y être soignés. A condition, bien sûr, que les Roumains y contribuent. (trad. Ioana Stancescu)