Quelles sont les priorités des adolescents?
Le 20 novembre, le monde entier a célébré la Journée internationale des droits de l’enfant, des droits qui doivent être respectés. A l’occasion, l’Autorité nationale pour la protection des droits de l’enfant, le Conseil national des élèves et l’UNICEF ont organisé un débat où les discussions ont été ciblées sur les priorités de la Stratégie du Conseil de l’Europe pour les droits de l’enfant, à laquelle tous les Etats ont contribué, ainsi que la Stratégie de la Roumanie en matière de droits de l’homme. La Stratégie du Conseil de l’Europe a identifié sept domaines importants qui constituent des défis pour les droits de l’enfant : la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion, mais aussi un système juridique approprié aux besoins des enfants, la violence, la migration, le racisme et l’instigation à la haine.
România Internațional, 07.12.2016, 14:47
A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, une lettre de partenariat entre l’UNICEF et le Conseil des élèves de Roumanie a été signée, afin de promouvoir et d’impliquer plus d’enfants et d’adolescents dans la prise de décisions les concernant, nous disait Despina Andrei, directrice de communication à UNICEF Roumanie : « Tant l’UNICEF en Roumanie que le Conseil national des élèves ont des préoccupations communes quant à promouvoir et à respecter les droits de l’enfant. D’autre part, nous avons une vision commune dans la sphère des droits de l’enfant dans le sens où les élèves aussi bien que nous-mêmes considérons que chaque enfant de Roumanie a le droit à une éducation inclusive de qualité. Cela ressort d’un questionnaire en ligne que nous avons promu de manière à voir, au delà de ce que nous pensons être important pour les enfants, ce qu’ils croient eux-mêmes des priorités pendant la période à venir. Et nous avons les réponses de plus de 6900 enfants qui ont dit très clairement que la priorité numéro un pour eux, c’est l’accès à une éducation inclusive et de qualité. La priorité n° 2, ce sont les services de santé amicaux, ainsi qu’une vie dépourvue de violence. Autrement dit, nous avons des priorités communes et travaillant ensemble nous pouvons donner aux enfants le droit d’exprimer leur opinion en ce qui concerne leur avenir. Nous voulons voir si les décisions que nous prenons les représentent. Nous souhaitons leur donner la possibilité d’avoir leur mot à dire et de voir ensemble quelle est la meilleure stratégie pour aller de l’avant. »
La même étude indique que les jeunes considèrent prioritaires l’accès à des programmes de volontariat, l’orientation de carrière, l’apprentissage et des activités récréatives, mais aussi la protection contre la discrimination. Daniela Gheorghe est la directrice de la Fédération des ONGs pour les enfants. Ecoutons-la: « Je vais vous dire ce que les enfants avec lesquels la Fédération travaillent ont dit au dernier rapport alternatif au sujet du respect des droits de l’homme en Roumanie. Les enfants ont dit : nous voulons que les droits de l’enfant ne soient pas seulement quelque chose d’écrit sur le papier, mais que cela soit quelque chose de réel. Nous voulons que ce rêve des enfants, que leurs droits soient respectés, s’accomplisse. Un autre enfant a dit une chose extrêmement importante. Il a dit que la participation des enfants ne doit pas être un signal dans l’agenda politique et public, mais que cela doit être une réalité. La participation des enfants doit faire partie des valeurs et des principes de chaque institution qui travaille avec et pour les enfants. La participation des enfants, c’est l’implication directe dans la prise de décisions, tant au sein de la famille que dans le cadre des institutions. Donner du pouvoir aux enfants, c’est avoir le courage et la foi que les enfants savent prendre des décisions lorsqu’il s’agit de leur destinée, de l’école, de la famille. Conférer du pouvoir aux enfants, c’est les aider à devenir autonomes, et là je pense aussi aux les enfants inclus dans le système de protection. Créer des enfants autonomes et à pouvoir de décision, je crois que c’est créer un avenir meilleur pour la Roumanie. Les enfants qui ont écrit le rapport alternatif ont dit : « L’école ne répond plus à nos besoins. C’est pourquoi nous ne sommes pas heureux à l’école… nous ne sommes pas heureux. » Si les enfants nous demandent de les aider à être heureux, je pense que nous avons cette responsabilité. »
En Roumanie, plus de la moitié de la population d’enfants est exposée au risque de pauvreté. Le faible accès aux services de santé, sociaux et d’éducation, à quoi s’ajoutent les connaissances limitées au sujet des droits et des opportunités, mènent à l’exclusion sociale des familles vulnérables et de leurs enfants. La crise économique a affecté les familles vulnérables par les pertes d’emplois et la réduction des revenus. Dans ce contexte, l’UNICEF a mis en place un projet dans le département de Bacău (est), par lequel 45 communautés bénéficient de l’amélioration des services de santé, d’éducation et de protection pour tous les enfants. Despina Andrei précise : « Nous travaillons avec les professeurs de manière à ce qu’ils améliorent leurs méthodes d’enseignement, mettant les besoins de l’enfant au premier plan – donc une éducation centrée sur l’élève. Nous donnons des cours d’éducation parentale, et conseillons les parents, et nous donnons accès à des micro financements aux écoles, de manière à stimuler la créativité, à stimuler les jeunes à écrire des projets, à leur apprendre à se consulter entre eux et à trouver des solutions aux problèmes locaux. »
Le modèle de paquet minimum de services de l’UNICEF pour les communautés du département de Bacău prévoit en même temps une composante importante de prévention. Il s’agit de la nécessité d’assurer, dans chaque localité, la présence d’au moins un assistant social, un assistant médical communautaire et un conseiller scolaire, qui peuvent en étroite collaboration établir les besoins des enfants vulnérables et de leur famille, et les services leur seront ultérieurement accordés en conséquence. Le projet de Bacău bénéficie d’un financement de 5,3 millions d’euros et peut devenir un modèle pour l’ensemble du pays, de manière à ce que tous les enfants de Roumanie bénéficient du paquet d’éducation inclusive de qualité et du paquet minimum de services. (trad. Ligia Mihaiescu)