Médecine des urgences en Roumanie
« La Roumanie assure un des plus hauts niveaux européens de qualité des soins durgence » ont conclu les participants à la première édition du Congrès de médecine d’urgence déroulé fin juin, à Cluj. L’explication en est bien simple: notre pays figure parmi les seuls cinq pays européens où la médecine d’urgence est une spécialité dans le cadre de la Faculté de médecine. En plus, la mise en place d’un programme national de modernisation des unités d’accueil des urgences et des ambulances a donné un nouveau visage à l’aide médicale d’urgence en Roumanie.
Ana-Maria Cononovici, 24.09.2014, 16:04
« La Roumanie assure un des plus hauts niveaux européens de qualité des soins durgence » ont conclu les participants à la première édition du Congrès de médecine d’urgence déroulé fin juin, à Cluj. L’explication en est bien simple: notre pays figure parmi les seuls cinq pays européens où la médecine d’urgence est une spécialité dans le cadre de la Faculté de médecine. En plus, la mise en place d’un programme national de modernisation des unités d’accueil des urgences et des ambulances a donné un nouveau visage à l’aide médicale d’urgence en Roumanie.
Pourtant, si l’on veut des services irréprochables, des choses restent encore à faire. Sur l’ensemble des problèmes auxquels le système se confronte, notons en tout premier lieu le fait que trop peu d’hôpitaux de Roumanie couvrent toutes les spécialités en matière d’urgences. Du coup, les gens se voient souvent trimbalés d’un hôpital à l’autre sans très bien comprendre ce qui se passe. Heureusement que le Ministère de la santé fait des efforts soutenus pour assurer une médecine d’urgence de qualité et donc il se prépare à allouer des fonds supplémentaires aux services ambulanciers. Les sommes seront utilisées tant pour le dégel des postes et la promotion du personnel déjà existant, que pour des investissements pour l’infrastructure et la réparations des ambulances. Depuis le début de l’année, le ministère a débloqué 160 nouveaux postes dans le système des services médicaux d’urgence et ce processus va continuer.
Alexandra Tanase, bénévole depuis deux ans des services d’ambulance de Bucarest, témoigne de son expérience: « La situation s’améliore d’une année à l’autre et je constate que nos coordinateurs s’efforcent de nous offrir un confort accru pour nous aider à remplir notre devoir le mieux possible. Le service d’ambulance dispose de trois types de véhicules. Ceux du type A assurent uniquement le transport des patients. Les ambulances du type B ont à bord un infirmier et souvent un bénévole. Enfin, les ambulances du type C disposent d’une équipe complète, formée d’un infirmier, d’un médecin et d’un bénévole. Ces derniers interviennent en cas de problèmes très graves, tels l’arrêt cardiorespiratoire ou l’accident. Plus le cas est sévère, plus l’équipe a des compétences accrues. Par contre, en cas de problème de santé sans risque majeur, ce sont notamment des ambulances du type B qui s’en chargent. Si l’on constate que le problème est plus sévère, alors on peut demander une équipe du type C. »
Puisque l’édition de cette année du Congrès interdisciplinaire sur les urgences a aussi abordé l’absence de certains services médicaux nécessaires dans un même établissement hospitalier, Alexandra Tănase nous a expliqué la procédure suivie par les ambulanciers pour décider de l’hôpital qui accueillera le patient: «Nous sommes en contact permanent, par le système de communication à distance, nous expliquons l’état du patient et on nous dirige vers un certain hôpital. Sinon, nous l’emmenons à l’établissement le plus proche. Il m’est arrivé d’avoir un patient décompensé que nous avons emmené, pour sa propre sécurité, à l’hôpital le plus proche, au lieu de celui requis par sa maladie. »
Alexandra nous a également raconté que chaque patient reçoit le traitement dont il a besoin, malgré une attente parfois longue, à cause du grand nombre de malades emmenés aux urgences. Quelles améliorations s’imposeraient encore? Alexandra Tănase: « La modernisation des ambulances, l’augmentation de leur nombre ainsi que du nombre d’ambulanciers, car c’est un problème visible. Il faudrait aussi impliquer tout le monde, parce que la réaction des gens en cas d’accident est vitale. Il existe un programme national intitulé « Il y a un héros en chacun de nous » qui repose exactement sur cette idée :chacun peut aider, en appliquant les procédures correctes, car, les premières minutes qui suivent l’accident ou un traumatisme sont essentielles pour la vie du patient. »
Pour ce qui est des équipements, des améliorations ont eu lieu. Ainsi, par exemple, à l’Hôpital départemental des urgences « Sf. Ioan cel Nou » (Saint Jean le Nouveau) de Suceava (au nord de la Roumanie), sera-t-il installé un équipement de tomographie de dernière génération, financé par le ministère de la santé et par le Conseil départemental. De même, le service d’ambulance du département de Brăila dont les véhicules dataient de 2007, s’est enrichi de trois véhicules neufs du type B, achetés avec l’appui du ministère de la santé et il est probable que ce programme continue. (Trad.: Ioana Stancescu, Ileana Taroi)