L’industrie de l’hôtellerie en quête de jeunes travailleurs
Le développement du tourisme en Roumanie et les
progrès majeurs faits durant les dernières années ont aggravé la crise du
personnel dans ce domaine. Le besoin d’embaucher davantage de personnel, mais
aussi la pénurie dans ce secteur, ont poussé la Fédération de l’Industrie
hôtelière à organiser une journée portes ouvertes dans l’industrie de l’horeca,
afin d’attirer les jeunes vers les métiers du secteur. Plus concrètement, le
but des organisateurs a été de permettre à un nombre plus important de jeunes de
suivre des stages pratiques dans les hôtels roumains, et de développer les
systèmes de formation en alternance dans ce domaine. En Roumanie, l’alternance
est synonyme partenariat entre les différents secteurs économiques et les lycées
techniques en vue d’embaucher les diplômés au plus vite dans des entreprises du
secteur. Quelle est la situation de la
main d’œuvre dans le tourisme et comment coopèrent le secteur de l’hôtellerie
et les institutions d’enseignement ? Réponse avec Camelia Ghetau,
représentante du Centre national de développement de l’enseignement professionnel
et technique :
Ștefan Baciu, 31.08.2022, 11:49
Le développement du tourisme en Roumanie et les
progrès majeurs faits durant les dernières années ont aggravé la crise du
personnel dans ce domaine. Le besoin d’embaucher davantage de personnel, mais
aussi la pénurie dans ce secteur, ont poussé la Fédération de l’Industrie
hôtelière à organiser une journée portes ouvertes dans l’industrie de l’horeca,
afin d’attirer les jeunes vers les métiers du secteur. Plus concrètement, le
but des organisateurs a été de permettre à un nombre plus important de jeunes de
suivre des stages pratiques dans les hôtels roumains, et de développer les
systèmes de formation en alternance dans ce domaine. En Roumanie, l’alternance
est synonyme partenariat entre les différents secteurs économiques et les lycées
techniques en vue d’embaucher les diplômés au plus vite dans des entreprises du
secteur. Quelle est la situation de la
main d’œuvre dans le tourisme et comment coopèrent le secteur de l’hôtellerie
et les institutions d’enseignement ? Réponse avec Camelia Ghetau,
représentante du Centre national de développement de l’enseignement professionnel
et technique :
« Le nombre
de places disponibles dans les centres de formation aux métiers du tourisme et de
l’alimentation publique qui soutiennent le secteur de l’hôtellerie, reste
important et supérieur au nombre d »inscriptions. Et pourtant, il est l’un des secteurs de
l’enseignement professionnel avec l’un des taux les plus élevés d’inscrits,
soit 82,9%. Le domaine conserve toutefois un taux de 17% de places à pourvoir.
Il faut donc que le système d’éducation et le milieu économique réussissent à
attirer des élèves pour compléter toutes les places que le Ministère de
l’Education met à la disposition dans le domaine de l’hôtellerie et de la
restauration. Hormis cela, le ministère de l’Education et le Centre national de
développement de l’enseignement professionnel et technique sont ouverts à
toutes les offres et les propositions. Si les opérateurs économiques du secteur
constatent que les formations que nous développons aujourd’hui ne sont plus
adaptées aux évolutions du secteur, alors nous sommes prêts à intervenir pour
les mettre à jour et les moderniser. Il n’y a aucun problème en ce sens,
puisque nous disposons d’un instrument très flexible appelé « Le registre
national des qualifications professionnelles » qui permet à tout moment
d’introduire de nouvelles formations ».
Quel est le
point de vue des potentiels employeurs du tourisme ? Marius Băzăvan, manager d’une chaîne d’hôtels et membre
du Comité directeur de la Fédération des hôteliers, affirme que la formation
des jeunes dans les métiers de l’Horeca est aussi un devoir des entreprises du
secteur. Avant même les « Journées portes ouvertes », Marius Băzăvan
déclarait :
« Nous devons nous rendre compte qu’en l’absence de
jeunes bien formés, il est impossible d’avoir à l’avenir un tourisme qui répondent
aux exigences que nous envisageons. Le tourisme roumain se développe à vitesse
grand V, mais nous avons besoin de personnes expérimentées d’une part, mais
aussi de jeunes impliqués, bien formés et investis. Cette interaction qu’est la
Journée portes ouvertes nous aide à mieux comprendre quels sont leurs besoins,
quelles sont leurs attentes, car il est très important qu’ils soient informés
lorsqu’ils choisissent leur métier et leur orientation. Nous, les
professionnels du secteur, nous soutenons ces formations. C’est la deuxième
génération d’enseignement en alternance que nous finançons. Il s’agit de deux
classes de chefs cuisiniers et de serveurs, accueillant 14 élèves chacune.
Notre entreprise a mis à disposition nos sites de Baile Herculane, dans le
sud-ouest, parce que dans toute la région il n’y a qu’un seul lycée qui propose
des formations de technicien du tourisme. Plus précisément, nous avons choisi
de louer deux cars et de faire de cette action un petit voyage. Les élèves
viennent de Craiova et se dirigent vers Baile Herculane. Ils passent une
journée là-bas, où les hôtels proposent des ateliers thématiques pour que les
élèves puissent voire précisément ce qui se passe dans un département de
marketing et de ventes, un côté moins visible de ce métier, mais tout aussi
beau. Nous encourageons ces actions et nous allons sans nul doute nous
concentrer sur l’interaction avec les jeunes qui trouveront une place dans
cette industrie. »
Quel point de vue
partagent les personnes visées par cette « Journée portes ouvertes de
l’industrie de l’HORECA » ? voici deux témoignages :
« Je m’appelle Marin Cristian Alexandru. Je
travaille dans l’Horeca, surtout en cuisine. Je trouve que c’est une excellente
idée. Cela permet en effet d’ouvrir de nouveaux horizons, et cela pousse les
enfants à être plus créatifs, plus disciplinés, plus ouverts que s’ils n’avaient
qu’un enseignement théorique à l’école. Pour ma part, l’alternance m’a beaucoup
aidé à être plus discipliné et plus créatif. »
Sa camarade complète :
« Je m’appelle Cosmina. Les stages pratiques et
le tourisme sont pour moi ce que l’on fait de mieux. Ils m’ont permis de
découvrir de nombreux avantages et d’élargir mon horizon. Tout ce que j’ai
appris au cours de ces trois années en alternance m’a beaucoup aidée et m’a
permis de me rendre compte de ce que je désirais vraiment. J’aimerais vraiment
devenir directrice d’un hôtel. C’est pour moi un très beau métier. »
Puisque l’éducation a
besoin d’enseignants et d’élèves pour exister, les professeurs des
établissements de formation en alternance ont tout intérêt à attirer les jeunes
dans les secteurs de l’hôtellerie, comme l’explique la professeur Larisa Ilea :
« Je
fais partie de la première génération a avoir bénéficié de la formation en
alternance, qui a rendue possible grâce aux portes ouvertes du secteur de
l’Horeca de Bucarest et du reste du pays. Au fil de mon parcours, j’ai pris
conscience que nous pouvions faire beaucoup. C’est pour cette raison que nous
travaillons d’une part comme professeurs de tourisme, dans le cadre d’une
association de professeurs de ce secteur, et d’autre part que nous faisons
partie de l’association des lycées des
secteurs de l’hôtellerie et du tourisme de Roumanie. Cette association a
vu le jour sur l’initiative de la Fédération Hôtelière de Roumanie. Nous
formons ensemble un partenariat solide afin de valoriser les métiers du
tourisme. L’objectif est aussi de pouvoir offrir au domaine de l’Horeca une
main d’œuvre compétente, formée dès l’âge de 15 ans et qui poursuivra sa
formation tout au long de sa vie professionnelle, car le tourisme est un
secteur qui évolue sans cesse. Tous les six mois il faut apprendre quelque
chose de nouveau. »
Le manque de main
d’œuvre se fait de nouveau sentir en Roumanie après la levée des restrictions
imposées par la pandémie. Il est plus fort que jamais dans le domaine du
tourisme, où la précarité de l’emploi et les bas salaires en ont poussé
beaucoup à se reconvertir, dans d’autres domaines ou dans d’autres pays. Afin
de relancer le tourisme en Roumanie et de répondre à la demande, le secteur de
l’hôtellerie doit aussi être en bonne santé. Et pour ce faire, il doit
recruter. (Trad : Alex
Diaconescu & Charlotte Fromenteaud)