Les jeunes roumains font la promotion des valeurs européennes
La participation civique par un nombre aussi grand que possible de citoyens est une condition nécessaire à la démocratie. Mais pour y arriver il faut stimuler cette participation à partir d’un âge aussi tendre que possible. Surtout lorsque les statistiques sur papier contredisent la réalité sur le terrain. Et pour cause. Selon l’Eurobaromètre réalisé en avril 2016, 51% des jeunes européens de 16 à 30 ans, estiment que la participation aux élections européennes est la manière la plus importante de s’impliquer activement dans la vie civique communautaire. Toutefois, à étudier la présence aux urnes, on constate une différence énorme entre les faits et les paroles. Seuls 28% des jeunes européens ont exercé leur droit de vote aux élections pour le Parlement européen en mai 2014. En même temps, selon le même Eurobaromètre, 90% des jeunes européens affirment qu’il est important d’apprendre des informations sur l’UE et sur ses institutions. C’est ce qu’estiment aussi 89% des jeunes roumains.
Christine Leșcu, 23.11.2016, 15:32
Par conséquent, le Bureau du Parlement européen de Roumanie a décidé de répondre au désir des jeunes d’en savoir davantage sur l’espace communautaire et de s’y impliquer plus. Ainsi est né le projet «Promoteurs pour la démocratie européenne», dont la 2e édition a eu lieu cette année. L’occasion pour 30 jeunes, membres de différentes organisations de jeunesse, d’apprendre à créer et à mettre en œuvre des initiatives censées promouvoir les valeurs communes des citoyens européens. « Promoteurs pour la démocratie européenne » est un projet soutenu par des ONGs telles que l’Association Pro Democratia et The Group of the European Youth for Change (GEYC).
Voici les conclusions de l’édition 2016, présentées par le manager général de cette dernière association et un des formateurs des jeunes participants, Gabriel Berzoiu : « Lors de la discussion initiale sur les obstacles qui les empêcheraient de mettre en œuvre leur idées, la plupart des participants ont pointé du doigt le manque d’argent. Nous avons donc réfléchi ensemble, de manière créative, sur les manières d’éliminer ces obstacles afin de créer des partenariats avec des institutions-clé locales. La plupart des jeunes ont mis leurs idées en application, profitant de toutes les ressources dont ils disposaient ou qu’ils avaient trouvées. Je me félicite du fait que ce projet ait eu aussi un côté qui a porté sur l’inclusion. Il y a eu des promoteurs provenant de communautés rurales ou de petites communautés urbaines, ce qui nous a permis de disséminer les informations sur l’espace communautaire là où personne n’arrive presque jamais ou très difficilement et où il y a tant de problèmes que l’information européenne est le dernier souci. »
Après une sélection initiale, les jeunes promoteurs de l’UE ont participé à un atelier qui leur a permis de découvrir des méthodes concrètes d’élaborer un projet qu’ils ont dû par la suite mettre en œuvre dans leurs communautés. Parmi les sujets, mentionnons : Le 9 mai – la Journée de l’Europe ou encore la simulation d’une réunion au Parlement européen. Les 30 jeunes ont par la suite été invités à Bruxelles pour voir de leurs propres yeux comment se déroule l’activité du législatif communautaire. A la fin du projet, les participants ont fait part de leurs impressions dans une conférence de presse.
Parmi eux, Maria Madalina Ifrim, membre de l’Association pour le développement actif de Bacau (est) et élève au Lycée «Ferdinand Ier» de la même ville: «Aux côtés de nos enseignants et de nos formateurs, nous avons décidé de simuler une réunion du Parlement européen dans l’amphithéâtre de notre lycée. Trois classes ont représenté chacune les trois institutions de l’UE. Nous avons beaucoup appris grâce à cet exercice, à commencer par la manière dont sont adoptées les directives jusqu’à la mise en œuvre d’une idée. »
3 jeunes de République de Moldova ont souhaité apprendre à s’impliquer activement dans la vie de la cité. Parmi eux, Elena Prohnitchi, du Centre national anticorruption de Chisinau : « J’ai vécu quelques moments très importants dans le cadre de ce projet. L’un a été de voir l’enthousiasme de mes collègues dès la première réunion, un enthousiasme qu’ils ont gardé tout le long du projet et qui m’a beaucoup motivée. Même si on nous avait expliqué les risques de nos initiatives et même si j’en ai découvert d’autres aussi, j’ai appris que nous pouvons déterminer même des ministères de Chisinau à s’impliquer dans nos initiatives. C’est ainsi que nous avons réussi à organiser deux événements dans deux lycées. Le premier était un atelier, le second a été une activité en plein air. »
Travailler en équipe et apprendre à surmonter les réticences de collaborer avec les autorités – voici les principales réussites des jeunes qui ont participé cette année au projet « Promoteurs pour la démocratie européenne ». Et ce n’est pas tout. Ils ont appris aussi à dépasser leurs limites personnelles et sont désormais prêts à partager leur expérience avec les jeunes qui souhaiteront les rejoindre l’année prochaine.
Voici trois conseils pour les futurs promoteurs de la démocratie européenne, formulés par Ionut – Iulian Rotaru, du Centre pour les Droits de l’Homme et la migration de Bucarest : « N’ayez pas peur de faire des erreurs, n’ayez pas peur de créer de grands projets valables au niveau européen et essayez de sortir de votre zone de confort, parce que des choses très intéressantes se passent à l’extérieur. »
Ceci dit, on peut dire déjà que pour la 3e édition du projet « Promoteurs pour la démocratie européenne », le succès est garanti. (Trad. Valentina Beleavski)