Les femmes et l’entrepreneuriat responsable
Sur l’ensemble des femmes d’Europe, ce sont les Roumaines qui valorisent le plus lentrepreneuriat. Selon des statistiques récentes, un tiers de femmes de Roumanie envisagent de monter leur propre affaire dans les trois années à venir. Un pourcentage nettement supérieur qu’en Italie, par exemple, où seulement 11% des femmes se disent intéressées par l’entrepreneuriat féminin ou encore en Belgique, Espagne et en Allemagne, où il n’y a que 8% des femmes à vouloir créer leur propre entreprise. Toutefois, la peur de l’échec empêche la moitié des Roumaines à voir leurs rêves se concrétiser.
Monica Chiorpec, 23.12.2015, 13:08
Sur l’ensemble des femmes d’Europe, ce sont les Roumaines qui valorisent le plus lentrepreneuriat. Selon des statistiques récentes, un tiers de femmes de Roumanie envisagent de monter leur propre affaire dans les trois années à venir. Un pourcentage nettement supérieur qu’en Italie, par exemple, où seulement 11% des femmes se disent intéressées par l’entrepreneuriat féminin ou encore en Belgique, Espagne et en Allemagne, où il n’y a que 8% des femmes à vouloir créer leur propre entreprise. Toutefois, la peur de l’échec empêche la moitié des Roumaines à voir leurs rêves se concrétiser.
Récemment, un programme financé à travers le Programme opérationnel sectoriel de Développement des Ressources Humaines, POSDRU, a été mis à la disposition de toutes celles qui souhaitent monter leur propre affaire, mais n’ont pas le courage ou les informations nécessaires pour avancer dans cette direction. Le programme « Des femmes actives pour l’intégrité et la responsabilité » a proposé aussi bien des cours de formation professionnelle destinés aux femmes au chômage que des cours d’entrepreneuriat.
Cette initiative a eu de très bons retours et du coup, les organisateurs se sont vu contraints de majorer le nombre de places pour répondre à toutes les sollicitations, raconte Stefania Cojocaru, directrice du Centre de formation de l’Université « Spiru Haret »”, figurant parmi les participants au projet: « C’est un projet très beau et très intéressant. Démarré dans un premier temps auprès d’un public cible de 450 personnes, le projet a fini par s’adresser à 943 bénéficiaires. Le projet a été entièrement consacré aux femmes et le fait d’avoir doublé le nombre de places est venu suite aux demandes d’inscription fort nombreuses. Je suis très fière de toutes les femmes ayant participé à notre cours et particulièrement de celles qui ont lancé par la suite leur propre affaire. »
Principal initiateur de projet, l’Association roumaine pour la Transparence (Transparency International Romania) lutte contre l’inégalité des chances et la corruption. Victor Alistar, manager de projet: « Il convient de nous demander pourquoi une organisation telle Transparency International participe à un projet POSDRU qui se propose de lutter contre les stéréotypes liés au genre et d’encourager l’entrepreneuriat féminin. Eh bien, selon le baromètre mondial sur la corruption, le nombre des femmes se disant prêtes à s’impliquer dans des phénomènes liés à la corruption est inférieur à celui des hommes. En plus, ce sont les femmes qui sont toujours au premier plan au moment où l’on parle de la promotion des valeurs familiales. Si nous regardons les discriminations sur le marché de l’emploi, nous remarquerons que ce sont notamment les femmes de plus de 45 ans du milieu rural qui s’avèrent les plus vulnérables. Du coup, on a décidé de mettre en place des projets d’entrepreneuriat féminin fondé sur des modèles d’intégrité qui rendent plus durable toute initiative. A la différence d’autres cours de formation dans ce domaine, ceux axés sur l’entrepreneuriat durable offrent aux patrons l’avantage d’apprendre comment se protéger des pressions exercées par les inspections administratives. »
A part les cours proprement – dits, les organisateurs ont également voulu que les résultats du projet « Des femmes actives pour l’intégrité et la responsabilité » soient durables. Ils ont donc initié un concours destiné aux jeunes entreprises. Victor Alistar nous en dit davantage: «Par la suite, toujours côté intervention entrepreneuriale, nous avons organisé un concours pour trier les startups, de sorte à avoir quelque chose de concret à la fin du projet. Nous avons investi dans les gens, par la formation, mais en dehors de ça, il est important d’avoir des modèles qui perdurent. Certaines entreprises auront du succès d’ici 5 ans, peut-être, et seront considérées comme des modèles dans leur domaine. D’autres auront des défis à relever et se développeront plus difficilement. Il est important que les participants pensent aux solutions aussi et qu’ils s’inscrivent au concours. Quant à notre équipe, nous avons toujours pensé à ce qui restait derrière nous. C’est probablement la raison pour laquelle nous avons constaté que le groupe-cible s’est vraiment donné la peine d’apprendre quelque chose».
Ecoutons maintenant une des gagnantes du concours, qui nous fait part de son expérience: «J’ai gagné grâce à une idée de salon de beauté et je suis très fière d’avoir réussi. Ce n’était pas quelque chose de planifié, même si je rêvais depuis longtemps à monter mon propre affaire. Toutefois, je n’avais ni le courage, ni les indications nécessaires. Ce programme m’a beaucoup aidée en ce sens».
Pour sa part, une autre participante au projet « Des femmes actives pour l’intégrité et la responsabilité » a beaucoup apprécié les cours de formation dans le domaine commercial : «Pour moi, cette expérience a été tout à fait surprenante. Avant de suivre ces cours, je pensais que travailler dans le commerce c’était facile. Mais j’ai changé d’avis. Ce travail ne se limite pas à saluer et à servir les clients. C’est en fait un métier aussi complexe qu’agréable. J’avais déjà des notions d’entrepreneuriat, mais ces cours m’ont aidée à mettre en ordre mes idées, à construire mon affaire et à réaliser mon rêve d’être ma propre patronne».
Sachez qu’un autre objectif du projet a été de fonder un Centre d’Entrepreneuriat Féminin Intègre, géré par l’Université « Spiru Haret » de Bucarest et censé encourager les femmes qui souhaitent monter leur propre affaire. (trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)