Les dangers du monde virtuel pour les plus petits
Le confinement imposé par la pandémie de Covid-19, la fermeture des établissements scolaires et le passage à l’enseignement à distance ont obligé les enfants à passer plus de temps que d’habitude sur Internet. Cela n’a pas été sans conséquences, dont certaines extrêmement désagréables, relève une récente étude menée par l’organisation non gouvernementale « Salvați Copiii », « Sauvez les enfants », active en Roumanie. Par comparaison avec la situation d’avant l’état d’urgence, 59% des enfants roumains déclarent avoir passé trop de temps à naviguer sur la Toile ou à utiliser des dispositifs numériques. 22% d’entre eux déclarent avoir rencontré sur Internet beaucoup plus de situations qui les ont perturbés ou leur ont fait croire qu’ils n’auraient pas dû découvrir tel ou tel contenu. Les craintes des parents sont elles aussi plus grandes. 55% d’entre eux se disent plus préoccupés qu’avant par le fait que les enfants pourraient entrer en contact sur Internet avec des adultes qui tentent de les exploiter ou de les abuser sexuellement, tandis que 48% craignent davantage que leurs enfants ne soient victimes de messages inappropriés.
Christine Leșcu, 24.02.2021, 12:52
Le confinement imposé par la pandémie de Covid-19, la fermeture des établissements scolaires et le passage à l’enseignement à distance ont obligé les enfants à passer plus de temps que d’habitude sur Internet. Cela n’a pas été sans conséquences, dont certaines extrêmement désagréables, relève une récente étude menée par l’organisation non gouvernementale « Salvați Copiii », « Sauvez les enfants », active en Roumanie. Par comparaison avec la situation d’avant l’état d’urgence, 59% des enfants roumains déclarent avoir passé trop de temps à naviguer sur la Toile ou à utiliser des dispositifs numériques. 22% d’entre eux déclarent avoir rencontré sur Internet beaucoup plus de situations qui les ont perturbés ou leur ont fait croire qu’ils n’auraient pas dû découvrir tel ou tel contenu. Les craintes des parents sont elles aussi plus grandes. 55% d’entre eux se disent plus préoccupés qu’avant par le fait que les enfants pourraient entrer en contact sur Internet avec des adultes qui tentent de les exploiter ou de les abuser sexuellement, tandis que 48% craignent davantage que leurs enfants ne soient victimes de messages inappropriés.
Certaines de ces conclusions ont été tirées des plaintes reçues par l’ONG « Salvați Copiii » (« Sauvez les enfants »), via un outil en ligne dédié au signalement de contenus préjudiciables sur Internet. Disponible sur le site oradenet.ro, le formulaire esc_ABUZ a conduit à des conclusions alarmantes, a précisé Andreea Hurezeanu, coordinatrice du programme de sécurité des mineurs en ligne, mis en place par l’ONG « Sauvez les enfants ».
« 72% des plus de 1 500 plaintes reçues en 2020 faisaient référence à des documents représentant des abus sexuels sur enfants, de la nudité infantile ou des enfants posant dans des postures sexualisantes. Tout comme les années précédentes, environ 85% des victimes étaient de sexe féminin. En ce qui concerne l’âge de ces mineurs, 8% des cas concernaient les moins de 5 ans et 76% des enfants âgés de 6 à 10 ans. Les catégories des 11 à 14 ans comptaient pour 14% des cas signalés, tandis que dans 2% des situations, il s’agissait d’adolescents de 15 à 18 ans. »
La surveillance n’a pas ciblé les réseaux sociaux tout particulièment, mais l’ensemble des sites consultés par les enfants et signalés comme étant trop facilement accessibles aux mineurs surfant sur le Net. Ceci étant, comment les parents peuvent-ils protéger leurs enfants? Voici quelques recommandations de l’ONG « Sauvez les enfants ». Andreea Hurezeanu : « Dans la plupart des cas, les parents ignorent l’existence des programmes de contrôle parental qui aident les enfants à accéder à des contenus adaptés à leur âge. C’est ce qui explique le fait que les petits ont accès à toute sorte d’images et de vidéos inappropriés. Il est donc très important que les utilisateurs adultes signalent ce type de contenus. Le temps excessif qu’ils passent dans le milieu virtuel, dans le contexte de la pandémie, c’est déjà un premier risque que courent les enfants. Ensuite, plus ils passent de temps sur la Toile, plus ils risquent de s’exposer à des situations telles que la cyber intimidation (harcèlement ou agression sur Internet), le sextage, la dépendance à Internet, l’accès à de fausses nouvelles etc. La cyber intimidation, par exemple, est extrêmement courante à travers le harcèlement en ligne et les agressions verbales. La Roumanie occupe une des premières places du classement de l’UE pour ce qui est de la cyber intimidation chez les enfants. »
Hormis les programmes de contrôle parental et les plaintes post-factum, la communication entre parents et enfants et le renforcement de la confiance des petits envers les adultes sont autant de moyens susceptibles de réduire les risques élevés qu’implique la navigation sur la Toile. Andreea Hurezeanu : « Nous avons conseillé, aux parents, tout d’abord, de garder la communication ouverte avec les enfants. C’est là le principal atout des parents dans la gestion de la relation qu’entretiennent les mineurs avec ce qui se passe sur Internet. S’il existe une relation ouverte et une communication permanente entre les parents et l’enfant, ce dernier aura le courage de parler à sa mère, à son père ou à d’autres personnes auxquelles il fait confiance des événements désagréables dont il a été témoin sur Internet. En dehors d’installer un programme de contrôle parental, il est donc nécessaire de maintenir une relation ouverte parent-enfant, de recueillir des informations sur les risques sur Internet et de discuter de ces dangers avec les mineurs. C’est toujours grâce à une relation amicale avec les enfants que les parents peuvent les aider à surmonter les moments difficiles et désagréables causés par certains problèmes qui surviennent dans l’environnement virtuel. »C’est justement pour réduire le nombre de ces problèmes que l’ONG « Sauvez les enfants » a lancé la campagne d’information « Histoires impossibles à ignorer ».
La campagne comprend une série de six clips audio et vidéo qui présentent des conversations entre abuseurs et victimes, inspirées de cas réels. Ce matériel sera diffusé en ligne, sur différents réseaux sociaux, sous forme de courts messages, qui ne peuvent être ni désactivés ni ignorés, tout comme les histoires d’enfants victimes d’abus sur Internet ne peuvent être ignorées. (Trad. Mariana Tudose)