L’éducation financière des enfants et des jeunes
L’argent, qu’est-ce que c’est, comment circule-t-il dans l’économie, comment en gagner et, surtout, comment le dépenser ? Ce sont des questions que l’on commence généralement à se poser aux abords de l’âge adulte. Mais voilà que ces dernières années, les éducateurs — soient-ils parents ou professeurs — commencent à familiariser les enfants avec certaines notions économiques — adaptées, évidement, à leur âge. C’est le cas de l’association Junior Achievement Roumanie qui, depuis 15 ans, mène des programmes d’éducation financière. Les cours de l’ONG sont mis gracieusement à la disposition des professeurs et des écoles intéressés par la thématique. Les cours de Junior Achievement Roumanie sont optionnels, ils ne font pas partie des programmes scolaires, mais s’avèrent nécessaires, estime Loredana Poenaru, la directrice éducationnelle de l’association : « L’éducation financière est un vrai besoin à chaque âge. Ce type de formation nous donne du discernement pour gérer les ressources disponibles et de la responsabilité quand il s’agit de prendre des décisions liées à l’argent. C’est pourquoi nous avons conçu des cours d’éducation financière du CP jusqu’à la fin du lycée et même pour la faculté. Il est important pour les jeunes de comprendre d’où vient l’argent de leurs parents, ce que l’on peut en faire, pourquoi il est essentiel d’en mettre de côté ou de repousser l’accomplissement de certains désirs. Pour les ados et les jeunes, il est important de comprendre la différence entre les services financières, les critères à prendre en compte lors d’une décision d’achat ou les mécanismes qui peuvent les protéger à l’avenir du point de vue financier. »
Christine Leșcu, 03.02.2021, 14:39
L’argent, qu’est-ce que c’est, comment circule-t-il dans l’économie, comment en gagner et, surtout, comment le dépenser ? Ce sont des questions que l’on commence généralement à se poser aux abords de l’âge adulte. Mais voilà que ces dernières années, les éducateurs — soient-ils parents ou professeurs — commencent à familiariser les enfants avec certaines notions économiques — adaptées, évidement, à leur âge. C’est le cas de l’association Junior Achievement Roumanie qui, depuis 15 ans, mène des programmes d’éducation financière. Les cours de l’ONG sont mis gracieusement à la disposition des professeurs et des écoles intéressés par la thématique. Les cours de Junior Achievement Roumanie sont optionnels, ils ne font pas partie des programmes scolaires, mais s’avèrent nécessaires, estime Loredana Poenaru, la directrice éducationnelle de l’association : « L’éducation financière est un vrai besoin à chaque âge. Ce type de formation nous donne du discernement pour gérer les ressources disponibles et de la responsabilité quand il s’agit de prendre des décisions liées à l’argent. C’est pourquoi nous avons conçu des cours d’éducation financière du CP jusqu’à la fin du lycée et même pour la faculté. Il est important pour les jeunes de comprendre d’où vient l’argent de leurs parents, ce que l’on peut en faire, pourquoi il est essentiel d’en mettre de côté ou de repousser l’accomplissement de certains désirs. Pour les ados et les jeunes, il est important de comprendre la différence entre les services financières, les critères à prendre en compte lors d’une décision d’achat ou les mécanismes qui peuvent les protéger à l’avenir du point de vue financier. »
Les parents commencent eux aussi à se rendre compte de ce besoin, après que des générations entières ont évité de discuter de ces aspects avec leurs enfants ou n’ont pas su aborder la question. Loredana Poenaru : « Nous observons de plus en plus d’ouverture du côté des familles à accepter de tels cours parmi les disciplines optionnelles. Ensuite, les enfants, à leur tour, vont disséminer ces informations. Ils rentrent chez eux avec un certain enthousiasme, avec des informations pratiques qu’ils veulent mettre à profit dans la vie de tous les jours. Plus les enfants sont grands, plus les thématiques abordées dans nos cours sont diverses. L’intérêt des participants évolue également. Ainsi, ces derniers temps nous avons constaté un intérêt accru des jeunes pour les placements financiers et pour la possibilité d’accroître leurs revenus de cette manière. C’est un domaine très vaste et complexe, que nous essayons de couvrir à l’aide d’intervenants professionnels du milieu des affaires. »
Ces cours ont lieu dans près de 1 500 écoles de toute la Roumanie, grâce à un partenariat entre Junior Achievement Roumanie, le ministère de l’Éducation et les inspections scolaires départementales. Mais cet apprentissage peut se faire autrement, par des jeux ou des contes. C’était le pari — gagné — de l’écrivaine Cristina Andone, autrice de deux volumes de la série « L’Ecole de l’argent bien élevé ». Avant de se mettre à écrire sur l’argent, Cristina a rédigé des biographies de compositeurs célèbres, adaptées au niveau de compréhension des enfants. Pour « L’Ecole de l’argent bien élevé », elle a usé de son art pour écrire des contes modernes sur… le monde de la finance et des banques. Cristina Andone : « J’ai essayé d’écrire sur l’argent d’une façon créative et pleine de vie, ce ne sont pas des histoires ennuyeuses. J’ai vraiment voulu rester loin de toute pédanterie, en faisant preuve d’une certaine sagesse. Car dans ces livres je ne parle pas d’argent comme valeur en soi, mais de l’argent comme moyen de mettre en lumière certaines valeurs, telles la solidarité, la générosité et la confiance en soi. L’argent est un billet pour un voyage vers notre rêve. Si nous ne savons pas quel est ce rêve, toute décision financière que nous prenons sera soit inutile, soit elle nous demandera un effort démesuré. Mes livres apprennent aux enfants à être généreux, prudents et responsables, mais sans employer ces mots-là. »
A l’aide d’histoires aux animaux, qui font penser aux contes de fées ou aux contes traditionnels, les enfants se familiarisent avec des notions d’économie telles le crédit, l’intérêt, l’investissement, la concurrence. Ce jeu d’imagination sur le thème de l’argent aide les gamins à apprendre la modération, la solidarité à travers le don, le soutien aux petits entrepreneurs ou le besoin de se restreindre en faisant du shopping. « L’Ecole de l’argent bien élevé » fait aussi savoir qu’on peut accomplir ses rêves grâce à l’argent, mais que l’argent n’est pas une fin en soi. Cristina Andone : « J’ai élaboré une sorte de kit de survie dans le monde de la finance avec quelques notions élémentaires d’orientation. Je n’ai pas écrit ces livres en pensant que tous les enfants seront économistes, banquiers ou entrepreneurs plus tard. Je les ai écrits pour tout enfant qui, peu importe son futur métier, devrait savoir que chaque famille a un budget, que l’argent n’est pas illimité et qu’il vaut mieux penser à ce budget comme à une pizza coupée en parts. Si un enfant comprend dès qu’il est petit comment épargner, qu’il n’est pas bien d’avoir trop de choses, mais uniquement celles qui nous servent, comment donner aux nécessiteux, toutes ces choses cumulées serviront à la société dans son ensemble. »
C’est la raison principale pour laquelle il ne faudrait pas « protéger » ou tenir les enfants loin des questions financières, considère Cristina Andone : « Je suis une femme de lettres, j’ai reçu une éducation musicale et j’ai longtemps vécu avec l’impression qu’en tant qu’artiste, c’était naturel de ne pas m’intéresser aux questions financières. Mais ce n’est pas bien ! Car même si nous, on ne s’y intéresse pas, quelqu’un doit bien s’en occuper. Cette idée que c’est noble de se tenir loin de l’argent est fausse. Ce n’est qu’un des nombreux clichés qui parlent de notre relation avec l’argent. Il faut être posé et transparent face à l’argent, en suivant quelques règles très simples, comme des règles d’hygiène en somme. »
De l’avis partagé de l’autrice Loredana Poenaru, et des formateurs en éducation financière, les règles liées à l’argent sont en fin de compte des règles qui nous aideront à naviguer dans la vie. (Trad. Elena Diaconu)