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L’éducation en Roumanie – données statistiques et exemples de bonnes pratiques

Ce sont les conclusions d’un rapport réalisé par l’ONG « Sauvez les enfants Roumanie » et par l’Avocat du peuple, soit l’équivalent roumain du Défenseur des droits. George Roman, directeur des programmes chez « Sauvez les enfants » :« Les données de notre rapport montrent une situation urgente en matière de droits de l’enfant. Nous avons tout simplement atteint un point de non-retour. Nous devrions prendre en compte ces chiffres qui prouvent soit une pauvreté persistante, soit un sous-financement chronique de la protection sociale et du système éducatif, soit, aussi, de l’indifférence pour les investissements liés à la santé de l’enfant. C’est important de retenir le fait qu’en Roumanie, l’investissement de l’Etat dans tous ces domaines représente près de la moitié de la moyenne européenne. Ces chiffres semblent plutôt indiquer le cas d’un pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud. Et je n’exagère pas en disant cela. Par exemple, chaque année, environ 30.000 enfants quittent l’enseignement primaire ou secondaire en Roumanie. Sur une génération, nous sommes à près de 350.000 enfants en situation d’abandon scolaire, qui ne reviendront pas sur les bancs des écoles. C’est un chiffre énorme et inquiétant. »

L’éducation en Roumanie – données statistiques et exemples de bonnes pratiques
L’éducation en Roumanie – données statistiques et exemples de bonnes pratiques

, 11.12.2019, 14:09

La Roumanie est par ailleurs en première position dans l’Union européenne dans le triste classement de la mortalité des 0-19 ans. Le taux de mortalité est deux fois supérieur à la moyenne européenne. La situation est tout aussi grave en matière de mortalité infantile, malgré le fait que l’organisation « Sauvez les enfants » déroule, depuis neuf ans, un ample programme de dotation des maternités en matériel médical. George Roman :« La mortalité au niveau national est de 6,5 pour mille nouveau-nés. Mais certains départements, comme Tulcea par exemple (sud-est), ont atteint, en 2018, 16 décès pour mille naissances. Cela arrive sur d’autres continents, pas en Europe. Quand à la protection sociale, les dépenses sont tellement faibles en Roumanie, que nous sommes maintenant à 14% du PIB, alors que la moyenne européenne est de 28%. Pour les services sociaux, par exemple, nous dépensons environ 0,6% du PIB, contre une moyenne de l’UE de 2,7%. Ca veut dire que nous dépensons 4,5 fois moins pour les services destinés en priorité aux familles nombreuses qui rencontrent des difficultés. Nous ne pouvons même pas savoir combien graves sont les cas de pauvreté dans le milieu rural, car dans un tiers des communes il n’y a même pas d’assistants sociaux. »

Le rapport de l’ONG « Sauvez les enfants » montre encore que plus de 150.000 enfants du milieu rural vont au lit sans avoir dîné. Selon George Roman, les plus touchés sont les enfants des fratries de deux ou plus :« En ce moment en Roumanie, un enfant sur cinq vit dans des conditions de privation matérielle sévère. Ça veut dire que les familles ne peuvent leur assurer une alimentation suffisante, un logement stable ou du chauffage. Par ailleurs, nous sommes aussi en haut des statistiques liées aux mères adolescentes. C’est un phénomène très inquiétant, 17.000 jeunes filles mineures accouchent chaque année en Roumanie. Plus précisément, 34 mères de moins 19 ans pour mille adolescentes. Je connais huit pays d’Afrique où il y a entre 15 et 30 mères pour mille adolescentes : Rwanda, Kenya, Burundi, Djibouti, Botswana, Maroc, Algérie et Libye. Quant à la moyenne européenne, elle est d’environ 8-9 mères pour mille adolescentes. Nous sommes les seuls, avec la Bulgarie, à être à 34‰. »

Toutefois, il existe aussi des initiatives qui tentent d’améliorer les choses. Côté éducation, l’école « Ferdinand » de Bucarest compte parmi les écoles inclusives de Roumanie. Tous les enfants y sont traités de la même manière, quels que soient leurs ethnie ou état de santé. Les salles de classe sont accueillantes, les méthodes d’enseignement, modernes. L’établissement propose des activités extrascolaires – cours de programmation, apprentissage des maths sur tablette, danse, théâtre, jardinage. Le manque de moyens du système éducatif n’a pas empêché la directrice de l’institution, Violeta Dascălu, de mener à bien ses projets :« Le point de départ était assez gri. Nous étions dans les 6,5% d’abandon scolaire en 2009. Notre communauté est très diverse, 23% d’enfants d’ethnie rom, un pourcentage élevé d’enfants pauvres, des enfants dont les parents vivent à l’étranger ou qui n’ont pas un niveau élevé de formation, des enfants de familles éclatées ou monoparentales. Il a fallu faire face à la situation. La campagne « Hai la şcoală » / « Viens à l’école » a été notre point de départ. Nous avons appris à travailler autrement avec les enfants et nous avons intégré des projets européens pour faire baisser l’abandon scolaire. Nous avons beaucoup misé sur l’éducation informelle, alors nous avons mis en place des partenariats avec des ONGs ou des institutions d’enseignement supérieur. Ces deux dernières années, nous avons investi dans la formation de notre personnel enseignant et, aussi, dans la création d’une bonne ambiance dans notre école, qui nous apaise par rapport à notre choix de métier et surtout par rapport aux enfants. Ici, les relations humaines sont belles, ouvertes, saines. Les parents viennent nous voir et nous en avons fait des partenaires précieux et permanents. Notre dernier projet touche à la formation professionnelle et se déroule en partenariat avec University College, du Danemark. Et nous avons aussi un très beau jardin, aménagé comme une salle de classe, et un terrain de sports. Tous les espaces sont accessibles à tous les enfants et l’école est ouverte 7 jours sur 7. Nous avons beaucoup réduit le taux d’abandon scolaire. Cet automne, il y a eu seulement 6 enfants qui ne sont pas revenus à l’école. »

La directrice de l’école « Ferdinand », Violeta Dascălu, a transformé en un modèle de réussite cette école de quartier, avec des élèves de milieux défavorisés et avec un taux d’abandon scolaire énorme. C’est pour cette raison que l’Ambassade des Etats-Unis à Bucarest lui a offert, en 2017, le prix « Femmes courageuses ». (Trad. Elena Diaconu)

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