L’éducation à la vie à l’école et en famille
Le projet est ciblé sur l’approche des problèmes spécifiques de la puberté et il est destiné aux élèves du collège, notamment ceux âgés de 12 – 13 ans. Le projet a été orienté vers cette plage d’âge en raison du manque d’information constaté chez la plupart des lycéens, qui, en tant qu’adolescents, devraient déjà mieux connaître leur corps et leurs émotions, ainsi que les dangers propres à cet âge.
Christine Leșcu, 20.03.2019, 13:36
Le projet est ciblé sur l’approche des problèmes spécifiques de la puberté et il est destiné aux élèves du collège, notamment ceux âgés de 12 – 13 ans. Le projet a été orienté vers cette plage d’âge en raison du manque d’information constaté chez la plupart des lycéens, qui, en tant qu’adolescents, devraient déjà mieux connaître leur corps et leurs émotions, ainsi que les dangers propres à cet âge.
Le manque d’informations est d’ailleurs considéré comme partiellement responsable des chiffres inquiétants que fournissent certaines statistiques. Ainsi, en Roumanie, 10% des femmes qui deviennent mères sont mineures et 6 mères adolescentes sur 10 n’ont jamais eu accès à des renseignements sur la santé de la reproduction. En outre, en dépit du fait qu’un cours optionnel d’Education à la santé a été introduit depuis 2004 dans l’enseignement public, pouvant figurer aux programme depuis la première classe du primaire jusqu’à la fin du lycée, 6% ou 7% seulement des élèves en ont bénéficié pendant l’année scolaire 2017 – 2018. C’est la raison pour laquelle l’Association « Des jeunes pour les jeunes » a lancé ce projet, afin d’aider les enseignants à aborder avec leurs élèves ces questions sensibles du point de vue non seulement physiologique mais aussi et surtout psychologique. Adina Manea, coordinatrice du projet : « C’est un programme destiné aux professeurs principaux, car c’est à eux d’enseigner – ou non – le cours optionnel d’Education à la santé. Ce que nous avons réalisé – à savoir le matériel destiné aux enseignants et le cahier de travail des élèves – peut être utilisé aussi bien durant les heures du programme scolaire, réservées au professeur principal, que pour le cours d’Education à la santé, là où cette discipline est enseignée. La puberté est une période non seulement d’importants changements hormonaux tout à fait naturels que les jeunes comprennent ou pas, qui leur ont été expliqués ou pas, mais aussi d’émotions tout à fait nouvelles, qu’ils doivent apprendre à gérer. A cet âge, la communication et les échanges avec les autres – notamment avec les représentants de l’autre sexe – intéressent beaucoup les jeunes. Ils veulent savoir comment on communique, ce qu’est une communication efficace, comment se protéger et quelles sont les spécificités de la communication en ligne, quelle est l’image de soi dans le monde réel et dans le monde virtuel. Ils sont également vulnérables face aux personnes mal intentionnées qu’ils peuvent rencontrer sur Internet, qu’ils doivent reconnaître et dont ils doivent se protéger.
Elèves et enseignants ont appris à mieux communiquer sur des sujets tels le corps humain et son développement pendant la puberté, l’estime de soi et les relations avec les autres, la prévention de la violence, les valeurs, la famille et les projets d’avenir. S’il est vrai que les élèves sont mal informés sur ces sujets, les enseignants sont-ils, de leur côté, plus préparés à les aborder ? Adina Manea : « Le plus important, dans nos relations avec les enseignants, c’est qu’ils souhaitent sincèrement contribuer au bien-être des enfants. Ils reconnaissent également qu’ils ne réussissent pas toujours à bien comprendre les problèmes des jeunes générations et qu’ils ont besoin d’aide par le biais d’une formation. Nous avons souhaité, dès le début, impliquer aussi les parents dans ce processus. Les enseignants ont utilisé les connaissances et le savoir-faire acquis pendant le stage, auprès des classes dont ils étaient les professeurs principaux. Les enseignants et les élèves participants au projet, en collaboration avec des bénévoles de notre association, ont déroulé des activités communes avec les parents, abordant ensemble les thèmes proposés lors des cours. Les parents ont ainsi été invités à se rappeler qu’ils ont eux aussi traversé les années de l’adolescence et combien elles ont été difficiles. On les aide également à prendre conscience qu’il est vraiment important de soutenir et de guider leurs enfants tout au long de la puberté et de l’adolescence.
Sur les 45 écoles participantes au projet « Pour les filles et pour les garçons », 29 se trouvaient en milieu urbain et 16 en milieu rural, dans les conditions où en Roumanie le décalage entre le niveau de vie et les mentalités de la population urbaine et rurale est important. Adina Manea: « Nous avons voulu connaître la réaction des communautés de parents et des communautés scolaires du milieu rural, car les statistiques nationales publient des données inquiétantes sur la pauvreté et le faible niveau d’éducation enregistrés en milieu rural. Nous avons donc voulu savoir si la réaction des gens était aussi inquiétante que ces statistiques, mais ils ont très bien réagi. Tout le monde a été ravi et a apprécié l’impact des cours sur les enfants et la manière dont les rencontres avec les parents s’étaient déroulées.
Reste à voir dans quelle mesure le modèle de communication entre élèves et enseignants, proposé par l’Association « Des jeunes pour les jeunes », sera appliqué pour améliorer le niveau d’information des adolescents et développer chez eux une meilleure la connaissance de soi.(Aut. : Christine Leșcu ; Trad : Dominique)