L’éducation à la santé et à la nutrition
L’obésité chez les enfants est devenue une source d’inquiétude dans les pays développés. Le nombre de personnes en surpoids ou obèses a augmenté ces dernières années en Roumanie aussi, les enfants et les adolescents étant de plus en plus touchés par ce fléau. Une alimentation malsaine, trop riche en sucre et en graisse, ainsi que le manque d’activité physique ou sportive peuvent entraîner une prise de poids incontrôlable. Très peu d’enfants jouent encore à l’extérieur de leurs maisons ou pratiquent le basket, le foot, le tennis ou tout autre sport qui correspond à leur âge.
România Internațional, 08.05.2019, 12:56
L’obésité chez les enfants est devenue une source d’inquiétude dans les pays développés. Le nombre de personnes en surpoids ou obèses a augmenté ces dernières années en Roumanie aussi, les enfants et les adolescents étant de plus en plus touchés par ce fléau. Une alimentation malsaine, trop riche en sucre et en graisse, ainsi que le manque d’activité physique ou sportive peuvent entraîner une prise de poids incontrôlable. Très peu d’enfants jouent encore à l’extérieur de leurs maisons ou pratiquent le basket, le foot, le tennis ou tout autre sport qui correspond à leur âge.
En 2017, un hôpital de la ville de Iaşi (est) a accueilli 1.743 enfants en surpoids et atteints aussi d’autres problèmes de santé. Pour près de 400 d’entre eux, le diagnostic principal était l’obésité, dont la prévalence a triplé au cours des dernières décennies, touchant les nouvelles générations – avertissent les médecins. Le plus souvent, ce sont les parents qui en sont coupables, car ils satisfont tous les caprices alimentaires de leurs enfants et les gavent de sucreries. En outre, dans nombre de familles, un repas fast-food est une façon de récompenser l’enfant ou une forme de le gâter.
Selon des études menées par l’OMS, à l’horizon 2030, 90% de la population mondiale sera en surpoids. De l’avis des spécialistes, l’éducation nutritionnelle doit commencer en famille et continuer à l’école.
Rucsandra Topoloiu, coordinatrice des programmes de l’Association « L’ABC de la nutrition », explique : « Les études montrent qu’en 2017, 12,4% de la population souffrait de diabète. Selon les données fournies par l’Institut national de santé publique, l’incidence de cette maladie est en hausse chez les enfants. Les principales causes en sont le manque d’éducation nutritionnelle et le manque d’exercice physique. Or, les complications du diabète peuvent être graves. En ce qui concerne l’obésité infantile, la situation est tout aussi inquiétante. De ce point de vue, la Roumanie occupe la deuxième place en Europe : parmi les enfants âgés de 8 ans, 1 enfant sur 4 est en surpoids et 1 enfant sur 10 est obèse. Le surpoids et l’obésité sont deux facteurs impliqués dans l’apparition du diabète de type 2. Une amélioration qualitative de l’alimentation est essentielle pour réduire le risque de maladies pendant l’enfance et prévenir les maladies chroniques chez le futur adulte. Les parents sont, hélas, les premiers responsables de l’alimentation des enfants. Ni les parents ni les enfants ne respectent une alimentation équilibrée, ils consomment des aliments super-transformés, des boissons acidulées à forte teneur en sucre, trop peu de fruits et de légumes frais – ce qui entraîne toute sorte de problèmes et de maladies. »
Des programmes et des cours censés promouvoir un mode de vie sain se déroulent déjà dans de nombreux établissements scolaires de Roumanie. Depuis 2004, un cours optionnel d’éducation à la santé figure au programme scolaire, dès la première classe du primaire jusqu’à la terminale. L’Association « L’ABC de la nutrition » a lancé le programme « La classe de nutrition », dont le but est d’apprendre aux élèves à se nourrir correctement et de leur faire comprendre combien l’exercice physique en plein air est important pour leur santé.
Rucsandra Topoloiu : « Nous avons lancé ce programme en 2016, dans plusieurs écoles de Bucarest, pour élargir ensuite notre activité à des écoles de Constanţa. Nous travaillons avec 2.200 élèves de 11 collèges et deux lycées. Nous avons créé des modules éducationnels pour faire comprendre aux enfants, dès l’âge de 8 ans, le concept de « vie saine ». Notre équipe de formateurs compte des nutritionnistes, des médecins, des étudiants en médecine et en pharmacie. Ce sont des bénévoles qui vont dans les écoles pendant 7 semaines de suite pour expliquer aux enfants les principes d’une alimentation saine : quels sont les aliments les plus importants, ceux qu’il faut consommer, ceux qu’il faudrait éviter, quels sont les risques des aliments super-transformés ou trop riches en sucre. Nous leur parlons aussi de l’importance de l’eau et d’une bonne hydratation, du rôle de l’eau dans l’organisme, des principes d’une vie saine, du sport, de la nécessité d’éviter le gaspillage alimentaire… »
Le modèle éducationnel proposé par l’Association « L’ABC de la nutrition » a été imaginé en collaboration avec des médecins et des nutritionnistes, des psychologues et des experts en éducation. Les cours ont un caractère interactif et informel, pour répondre aux différents types d’apprentissage, les enfants étant très réceptifs à ce genre d’informations.
Rucsandra Topoloiu : « Le projet est destiné aux élèves des collèges et des lycées, pourtant, à la demande des établissements, nous avons travaillé aussi avec des enfants du primaire. A chaque fois, nous essayons d’améliorer et d’adapter les informations, fournissant aux élèves des informations pratiques et interactives, des jeux et des conseils, pour qu’ils puissent appliquer ce qu’ils ont appris. Nous leur présentons les associations alimentaires correctes, nous leur conseillons de renoncer aux frites et aux sucreries qu’ils achètent au kiosque du coin et de les remplacer par un goûter préparé à la maison. Dans le cadre de ce programme nous ne travaillons pas uniquement avec les enfants, mais aussi avec les adultes – en tout premier lieu avec les enseignants. Nous faisons des cours avec eux, parce qu’ils sont des modèles pour les enfants. Nous organisons également des réunions avec les parents d’élèves, pour leur parler des principes d’une alimentation saine. »
Le ministère de l’Education nationale, en collaboration avec le ministère de la Santé, a annoncé l’introduction d’une nouvelle discipline, à partir de l’année scolaire 2020-2021. Il s’agit d’un cours optionnel d’éducation à la santé et à la nutrition. Cette nouveauté fait partie d’une série de modifications apportées à la Loi de l’éducation et déjà publiées dans le Journal officiel. On ne connaît pourtant pas encore des détails sur la façon dont cette éducation à la santé et à la nutrition sera réalisée dans les établissements scolaires de Roumanie. (Trad. : Dominique)