L’âge de la maternité augmente en Roumanie
Selon les derniers chiffres publiés par l’Office statistique de l’UE — Eurostat — en 2017, les femmes ont eu leur premier enfant à lâge de 29 ans, en moyenne, l’âge le plus bas étant enregistré en Bulgarie et en Roumanie — soit 26,5 ans. Les Roumains semblent suivre eux aussi le modèle des pays occidentaux : les couples souhaitent peu d’enfants, qu’ils conçoivent sur le tard. Les gens sont préoccupés surtout par leur bonheur personnel. La profession commence à jouer un rôle de plus en plus important dans la vie des femmes. Elles veulent étudier, avoir une carrière, ce qui place la famille en deuxième position. De leur côté, les experts avertissent que la grossesse à un âge avancé de la mère implique des risques accrus. Ştefania Mircea, coordinatrice de programmes, à l’Organisation « Sauvez les enfants » :
România Internațional, 04.09.2019, 13:42
Selon les derniers chiffres publiés par l’Office statistique de l’UE — Eurostat — en 2017, les femmes ont eu leur premier enfant à lâge de 29 ans, en moyenne, l’âge le plus bas étant enregistré en Bulgarie et en Roumanie — soit 26,5 ans. Les Roumains semblent suivre eux aussi le modèle des pays occidentaux : les couples souhaitent peu d’enfants, qu’ils conçoivent sur le tard. Les gens sont préoccupés surtout par leur bonheur personnel. La profession commence à jouer un rôle de plus en plus important dans la vie des femmes. Elles veulent étudier, avoir une carrière, ce qui place la famille en deuxième position. De leur côté, les experts avertissent que la grossesse à un âge avancé de la mère implique des risques accrus. Ştefania Mircea, coordinatrice de programmes, à l’Organisation « Sauvez les enfants » :
« En effet, c’est la tendance de ces derniers temps, on peut dire que c’est presque un phénomène : les femmes repoussent la maternité au-delà de la trentaine. De nos jours, les femmes et les hommes deviennent parents plus tard que jadis. Les raisons en sont nombreuses et concernent notamment les contraintes d’ordre matériel et professionnel toujours plus grandes. Parfois les conséquences ne sont pas du tout négligeables, pouvant aller jusqu’à l’impossibilité de concevoir. Les risques sont multiples : fausses couches, anomalies fœtales, diabète gestationnel, accouchement prématuré ou difficile, pouvant entraîner le décès de la mère. En général, on estime que le pic de fertilité des femmes se situe autour de lâge de 25 ans. »
En dépit de cette augmentation de l’âge moyen de la maternité, la Roumanie est aussi confrontée au phénomène opposé : celui des mères adolescentes — à rencontrer notamment dans les communautés vulnérables. Selon les statistiques européennes, en 2017, le plus grand nombre de mères de moins de 20 ans a été enregistré en Roumanie et en Bulgarie, où elles ont représenté près de 14% des femmes devenues mères pour la première fois — ce qui place la Roumanie sur une des premières places en Europe. Selon la dernière analyse menée par l’Organisation « Sauvez les Enfants », parmi les jeunes filles enceintes, âgées de moins de 18 ans, 5 sur 10 ne sont jamais allées consulter le médecin traitant pour un examen prénatal, ce qui a entraîné un taux 4 fois plus grands d’accouchements prématurés. Ştefania Mircea:
« Le nombre de mères adolescentes est d’autant plus inquiétant en Roumanie, que le taux de mortalité infantile est 3 fois plus élevé que celui enregistré pour les mères adultes et qui bénéficient d’un suivi médical. Selon les données publiées en 2019 par l’Institut national de santé publique, en 2017 la mortalité infantile a été de 17 bébés pour 1.000 naissances chez les mères de moins de 15 ans, contre une moyenne de 6,7 par catégorie. Pour les jeunes femmes entre 15 et 19 ans, le taux de mortalité a également augmenté, en 2017. Selon les statistiques les plus récentes, 742 adolescentes de moins de 15 ans sont devenues mères en 2017, alors que près de 19 mille naissances ont été enregistrées chez les adolescentes de 15 à 19 ans.
Depuis plusieurs années, l’Organisation « Sauvez les Enfants » déroule des programmes pour venir en aide aux jeunes des communautés vulnérables. Ştefania Mircea.
« Nous offrons du soutien aux familles des communautés vulnérables, en assurant leur accès à des soins médicaux adéquats et à l’éducation. Nous avons créé un réseau d’inclusion sociale et de lutte contre la pauvreté, en leur offrant des services médicaux, sociaux et éducationnels au niveau local. Nous déployons une activité dans 14 départements du pays et nous pouvons dire que la situation s’est beaucoup améliorée par rapport aux années précédentes. Nos équipes locales offrent de lassistance à environ 7.500 bénéficiaires, parmi lesquels – des enfants de moins de 5 ans, des jeunes mamans et des adolescentes enceintes. Grâce à notre activité, plus de 30% des femmes enceintes de ces communautés ont commencé à se présenter à l’examen prénatal et bénéficient d’un suivi médical, tout comme les enfants d’ailleurs. Avant, ces femmes-là soit ne savaient pas qu’elles devaient se soumettre à un examen périodique pendant leur grossesse, soit il leur était difficile de se rendre au cabinet du médecin. »
L’émancipation de la femme, la migration de la main d’œuvre, les exigences toujours plus grandes des parents quand il s’agit d’élever et d’éduquer un enfant, l’absence de politiques publiques ciblée sur la famille sont autant de causes qui ont mené à une baisse de la natalité en Roumanie. La population du pays a, elle aussi, baissé de manière inquiétante. L’année 2018, avec seulement 174.000 naissances, a marqué un record négatif : le nombre de naissances plus bas depuis un demi-siècle. Chaque année, de nombreux jeunes choisissent de partir à l’étranger, en quête d’une vie meilleure — beaucoup d’entre eux pour ne plus jamais retourner en Roumanie. En dix ans, entre 2007 et 2017, 3,4 millions de Roumains ont quitté le pays, soit 17% de la population.
(Trad. : Dominique)