La thérapie par le jeu
En ce début des vacances d’été on vous propose de parler du jeu. Ce n’est plus un secret, le jeu détient un rôle important dans le développement social, émotionnel, physique et cognitif d’un enfant. L’enfant utilise dans le jeu tous ses sens, et de ce fait, le jeu est la première étape de l’apprentissage et de l’activité créatrice. Grâce au jeu, l’enfant acquiert de nombreuses compétences, vit de nouvelles expériences, cultive son esprit d’observation, développe sa mémoire, son attention, son imagination et son esprit artistique. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, le jeu gagne en complexité, et devient un excellent moyen d’exercer ses talents et ses habiletés.
Ana-Maria Cononovici, 10.07.2013, 16:41
En ce début des vacances d’été on vous propose de parler du jeu. Ce n’est plus un secret, le jeu détient un rôle important dans le développement social, émotionnel, physique et cognitif d’un enfant. L’enfant utilise dans le jeu tous ses sens, et de ce fait, le jeu est la première étape de l’apprentissage et de l’activité créatrice. Grâce au jeu, l’enfant acquiert de nombreuses compétences, vit de nouvelles expériences, cultive son esprit d’observation, développe sa mémoire, son attention, son imagination et son esprit artistique. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, le jeu gagne en complexité, et devient un excellent moyen d’exercer ses talents et ses habiletés.
Le projet « Redécouvrir l’école » qui en est déjà à sa troisième année, s’adresse aux enfants atteints de différentes déficiences et se donne pour objectif de prévenir le risque de l’abandon scolaire. Le tout par le biais du jeu. Toutefois, le projet apporte aussi une nouveauté, comme nous l’explique le manager du projet, Daniela Visoianu : «La nouveauté du projet relève du travail avec le couple enfant –parent. Toutes nos activités s’adressent aussi bien à l’enfant qu’au parent. Le projet comporte plusieurs étapes: tout d’abord on forme les adultes qui travaillent, en tant que médiateurs scolaires, avec les enfants et leurs parents ; parmi eux, on retrouve aussi des employés des services sociaux. Une fois achevé le premier module de notre stage, à savoir l’accréditation, ces médiateurs sont tenus d’entrer en contact, une semaine durant, avec un groupe d’enfants ».
Des ateliers qui s’adressent aux enfants, on en organise assez souvent en Roumanie. Ils s’adressent à la fois aux enfants et aux parents — cela est une nouveauté, dont les avantages nous sont présentés par Daniela Visoianu: « Dans ce projet, les parents mettent au premier plan l’intérêt de l’enfant. C’est à dire, ils laissent les enfants diriger tous seuls le jeu; c’est donc l’enfant qui dit au parent ce qu’il doit colorier et quand, et s’il a besoin d’aide. Il s’agit pratiquement d’un changement dans le rapport des forces. L’enfant a toujours la sensation qu’il fait ce qu’il veut et ce qu’il aime ; ce qui est très important, surtout qu’il s’agit d’enfants à besoins spécifiques et de parents soumis à une pression importante. Le jeu représente une sorte de thérapie même pour les parents. Une autre composante importante de notre projet c’est l’accompagnement psychologique offert aux parents. Le projet nous permet d’amener ensemble enfants atteints de différentes déficiences et parents. Même les enfants, qui se connaissent et qui ont des déficiences différentes, ont ainsi la possibilité de découvrir que dans ce genre de situation il y a aussi des compensations, c’est à dire qu’ils possèdent une habileté qui les aident à se débrouiller mieux que ceux qui ont une autre déficience. C’est une excellente opportunité de découvrir les moyens qui leur restent pour se débrouiller. »
Fin juin, les personnes impliquées dans le projet ont bénéficié de l’expérience de la psychothérapeute britannique Eunice Stragg, qui travaille depuis 26 ans dans le domaine de la santé mentale. Elle est spécialiste de la thérapie par le jeu et de la thérapie du jeu de sable. Dans une première étape, Eunice a travaillé avec 8 enfants atteints de différentes déficiences et avec leurs parents. Dans la seconde étape, la spécialiste britannique a expliqué les bénéfices de la thérapie du jeu pour les psychologues, médiateurs et autres participants au programme « Redécouvrir l’école ».
Le principal objectif de cette forme de thérapie est de résoudre les problèmes émotionnels ou comportementaux des enfants, c’est-à-dire d’améliorer la communication et les relations entre parents et enfants. On vise également à améliorer chez l’enfant l’expression verbale, les compétences d’auto-observation, le contrôle des impulsions, à développer certaines modalités de gestion de l’anxiété et de la frustration, la capacité de faire confiance aux autres et d’entrer en relation avec eux. Pour atteindre ces objectifs, le thérapeute se rapporte au développement cognitif propre aux différents stades de développement émotionnel de l’enfant et aux conflits propres à chaque âge.
Tenter de développer une certaine indépendance par rapport aux parents de l’enfant atteint par une déficience est une autre nouveauté pour ce type de projet. Nous repassons le micro à Daniela Vişoianu: « Nous nous sommes proposé, d’une part, de laisser à l’enfant un espace pour agir et, de l’autre, de faire comprendre aux parents qu’ils ne peuvent pas lier leur vie à cet enfant aux besoins spéciaux. Quand un parent est confronté à ce défi, d’avoir un enfant aux besoins spéciaux, il organise sa vie autour de cet enfant et de ses besoins. Il consacre ainsi 10 ou 20 ans de sa vie exclusivement aux besoins de son enfant. Le parent risque ainsi d’ajouter une infirmité psychologique à celles dont l’enfant souffre déjà, exercer une pression sur lui, en lui rappelant les sacrifices qu’il a faits. Et c’est là le plus grand danger. »
Si, pour l’instant, 800 familles — soit 1600 personnes — du sud de la Roumanie ont été intégrées dans ce projet, ses manageurs envisagent de multiplier les projets de ce type et de les mettre en œuvre à une échelle nationale.
(Trad.: Alexandra Pop, Dominique)