La Société civile roumaine met à l’honneur ses élites
Le Gala pour la société civile, créé en 2002, vise à récompenser ou encourager des réalisations et initiatives concrètes mises en œuvre par des organisations de la société civile à tous les niveaux. Pour l’édition de cette année, plus de 220 projets portant la signature de différentes ONG ont rivalisé dans les 17 sections du gala. Nous vous proposons de passer en revue les principaux prix décernés lors du Gala 2013 pour la société civile.
Christine Leșcu, 19.06.2013, 16:11
Le Gala pour la société civile, créé en 2002, vise à récompenser ou encourager des réalisations et initiatives concrètes mises en œuvre par des organisations de la société civile à tous les niveaux. Pour l’édition de cette année, plus de 220 projets portant la signature de différentes ONG ont rivalisé dans les 17 sections du gala. Nous vous proposons de passer en revue les principaux prix décernés lors du Gala 2013 pour la société civile.
Et nous allons commencer par le grand prix accordé dans la section « Education, Enseignement et Recherche » et remis à l’Association Little People pour son projet « Mon école à l’hôpital ». Un projet par lequel l’association s’est proposée d’aider les enfants hospitalisés dans les sections d’oncologie à récupérer les classes manquées grâce à des cours soutenus par des bénévoles. D’ailleurs, « l’Association Little People » a décroché le plus important nombre de trophées, cinq au total, pour d’autres projets consacrés aux enfants. Présente au gala, Oana Rusu, responsable du service de presse au sein de cette ONG, déclare : « Nous allons partager ce prix avec tous les enfants qui prêtent de l’importance à l’école. Grand merci de soutenir notre démarche d’amener à l’école tous ces enfants auxquels on a appris qu’ils ont besoin d’éducation quelles que soient les difficultés. Il est extraordinaire de voir ce qu’on est arrivé à faire dans les hôpitaux. De cette manière, les enfants peuvent faire des cours, tout comme leurs collègues, sans se sentir exclus ».
Passons à la section « Art et culture » qui a choisi d’accorder le premier prix à la Fondation « La princesse Margareta de Roumanie » pour le projet « Les jeunes talents ». Un projet par lequel la fondation accorde des bourses aux jeunes musiciens et plasticiens roumains vivant dans la précarité. Pour plus de détails, nous invitons au micro le directeur exécutif de la Fondation, Mugurel Margarit-Enescu : « C’est un très beau projet, auquel on tient énormément puisqu’il se propose de donner une nouvelle chance aux jeunes doués issus de familles en détresse. En l’absence du soutien qu’on leur prête -et je parle des bourses et de toute sorte de méthodes de promotion- leur carrière s’éclipserait, en privant la Roumanie de la beauté qu’ils sont à même de créer. C’est un projet qui s’inscrit dans la tradition de la Maison Royale de Roumanie de soutenir la culture ».
Dépourvus de tout brin de verdure, plusieurs quartiers de HLM de Bucarest sont des endroits pollués et peu accueillants pour les familles avec enfants. Ainsi, répondant à un appel au civisme, les citoyens d’un quartier bucarestois ont-ils mis sur pied une association pour aménager une petite aire de jeux devant leurs immeubles. Un effort récompensé du premier prix dans la section « Civisme et implication dans la sphère publique ». Delia Mihalache, membre du Groupe d’Initiative civique Callatis-Drumul Taberei a affirmé: « Nous dédions ce prix à ceux qui défendent un autre parc, à savoir le parc Gezi d’Istanbul. Des gens qui par leur action, luttent pour le droit de mener une vie honnête dans leur pays et de se voir consulter au moment où des initiatives risquent d’influencer leur vie. Nous espérons que ce prix nous ouvrira les portes de la Municipalité,pour nous donner la permission à nous et à d’autres citoyens de participer aux séances publiques ».
Deux ONG se sont vu remettre le trophée de la société civile dans la section «Santé». Il s’agit de la Fondation «Sainte Irène” pour son projet «Soulager la souffrance provoquée par le cancer» et de l’Association M.A.M.E pour le projet «L’enfance, cela ne se vit pas à l’hôpital». La fondation «Sainte Irène» met en place des soins palliatifs pour les personnes atteintes d’un cancer. Ema Madalina Popescu, présidente de la Fondation: « Je tiens à vous remercier au nom de tous les malades du cancer qui subissent en toute discrétion leurs traumas: souffrance, abandon, honte, indifférence, désagrément qu’ils risquent de produire à leurs proches. Je dois vous dire que notre équipe a de plus en plus de mal à remplir le vide créé par le désintérêt des autorités qui semblent vivre le mythe hallucinant d’une jeunesse sans vieillesse et d’une vie sans mort ».
Maria Culescu, fondatrice de l’Association M.A.M.E, elle-même atteinte d’un cancer qui l’a obligée dans le passé à se faire hospitaliser, sait donc très bien à quoi rime une vie sur un lit d’hôpital. C’est d’ailleurs la principale raison qui l’a poussée à mettre en place le projet «Soulager la souffrance provoquée par le cancer» au travers duquel la fondation organise différents ateliers de création, spectacles et événements à l’intention des enfants atteints de cette terrible maladie. Maria Culescu: « Moi, j’ai eu la chance d’avoir des collègues qui m’ont soutenue et qui m’aiment bien, peut-être parce que je suis un ancien malade qui consacre son temps aux personnes souffrant à leur tour d’un cancer… Je remercie toute l’équipe, nos partenaires et nos sponsors ».
Les projets consacrés à l’environnement figurent à l’agenda de plusieurs organisations non gouvernementales de Roumanie. Sur leur ensemble, un a particulièrement attiré l’attention du jury. Il s’agit du projet «La chasse aux chasseurs dans la Réserve de la Biosphère du Delta du Danube» de l’Association «Sauvez le Danube et le Delta». Un projet par lequel l’ONG a milité contre les démarches en faveur d’une relégalisation de la chasse au Delta. L’Association a invoqué le risque que la reprise d’une telle activité pourrait causer des préjudices à la communauté locale dépendante des ressources et opportunités offertes par la biodiversité.
Invité sur scène pour la remise du prix, Liviu Mihaiu, représentant de l’Association «Sauvez le Danube et le Delta» a affirmé: « Ma plaidoirie ne s’adresse pas à l’équipe avec laquelle j’ai collaboré tout au long de cette campagne. Ma plaidoirie vise les représentants de la société civile présents dans la salle. En Roumanie, il nous faudrait encore 50 ans de travail pour pouvoir réparer tout ce qu’on a détruit ».
Déroulée sous le slogan « Le bien peut être sensationnel », l’édition 2013 du Gala pour la société civile a recensé un nombre record de projets en lice. Une réalité qui prouve que malgré la pénurie des ressources financières, la société civile continue à soutenir les catégories défavorisées de la population. (trad.: Ioana Stancescu)