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La Santé de Roumanie. Où en sommes-nous?

« Health At A Glance » – Panorama de la Santé 2014, publié par la Commission européenne à la fin de l’année dernière, présente les plus récentes données sur le système de santé, les facteurs de risque, ainsi que l’accès aux services médicaux dans les pays membres de l’Union, dans les pays candidats — à l’exception de l’Albanie, faute de données — et dans les pays membres de l’Association européenne du libre échange — 34 Etats au total.

La Santé de Roumanie. Où en sommes-nous?
La Santé de Roumanie. Où en sommes-nous?

, 21.01.2015, 13:33



Le Panorama 2014 met en évidence, comme d’habitude, un mélange d’éléments positifs et négatifs — y compris pour la Roumanie. Par exemple, dans l’UE, l’espérance de vie à la naissance a augmenté de 5 ans entre 1990 et 2012, étant estimée à 79,2 ans. Pourtant, le décalage entre les indices despérance de vie les plus élevées (enregistrée en Espagne, Italie et France) et les indices despérance de vie les plus faibles (enregistrés en Lituanie, Lettonie, Bulgarie et Roumanie) n’ont pas diminué depuis 1990.



Selon le même document, pour la Roumanie, cela s’expliquerait, entre autres, par le fait que notre pays dépense le moins d’argent pour les soins de santé accordés à une personne. Argument à l’appui de cette affirmation : la Roumanie est la pays où l’incidence des investigations utilisant des techniques très modernes (comme la RMN — résonance magnétique nucléaire ou le CT — soit la tomographie computérisée) est très faible.



Les fonds insuffisants alloués au système de santé — soit 4% du PIB — ainsi que les sommes très limitées qu’une personne peut dépenser pour se faire soigner explique peut-être aussi le peu de surveillance de l’état de santé de la population. Le taux de mortalité le plus élevé du cancer du col de l’utérus en est une illustration et une conséquence, ce type de cancer pouvant être guéri s’il est diagnostiqué à un stade précoce. Le système de santé dépend donc de la situation économique d’un pays, les sources de financement du système de santé étant limitées. Le régime public d’assurance maladie en est la principale source. Payées par les salariés et par les employeurs, ces assurances sont gérées par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAS). Les assurances privées sont peu répandues en Roumanie, un grand nombre de personnes payant de leur propre poche les services médicaux. Un cinquième des Roumains assurent ainsi le financement de leur propre traitement et des examens médicaux nécessaires. La facture s’accompagne souvent de « cadeaux » offerts aux personnels, une pratique aussi critiquée que répandue.



Cristian Vlădescu, directeur de l’Ecole nationale de santé publique, rattache ce phénomène aux salaires très bas des médecins — par rapport à d’autres secteurs d’activité, dont de la justice, par exemple.



SON : « Il y a plusieurs années déjà, l’importance sociale du système juridique était reconnue en Roumanie. Aussi, les revenus des professionnels de ce domaine se situent-ils actuellement au niveau de la moyenne enregistrée dans le monde. Ce qui n’est pas le cas de la Santé. L’importance sociale des médecins n’est pas reconnue par les autorités. Les gens, eux, accordent aux professionnels de la Santé une importance sociale. On peut donc interpréter, de cette façon aussi, ces payements informels. Sur le court et le moyen terme, il faut trouver des solutions pour augmenter le financement du système et les revenus des professionnels de la Santé. »



En Roumanie, non seulement les médecins ont des salaires très bas, ils aussi peu nombreux, la Roumanie comptant 2,5 médecins par millier d’habitants — un des chiffres les plus faibles enregistrés en Europe. Seuls les Polonais ont une situation encore plus inquiétante de ce point de vue. Et l’exode à l’étranger du personnel médical ne fait que l’empirer. Cristian Vlădescu.



SON : «C’est un cercle vicieux : d’une part, on demande aux médecins de déployer une activité aussi performante que leurs collègues occidentaux ; de l’autre, l’Etat ne leur accorde pas la même reconnaissance sociale et les récompense comme s’ils exerçaient une profession de moindre importance. Ce cercle vicieux s’est brisé après l’adhésion de notre pays à l’UE : nos médecins choisissent de partir travailler ailleurs et ils seront de plus en plus nombreux à le faire, car la demande sur le marché occidental est importante. »



L’organisation et le financement du système de santé dépendent non seulement des facteurs économiques, mais aussi des priorités de chaque pays. Bien que les institutions européennes s’intéressent à l’état de santé des citoyens de l’Union — et le « Panorama de la Santé » le prouve — ni Bruxelles, ni Strasbourg ne peuvent imposer aux Etats membres des politiques dans ce domaines. On ne peut que leur faire des recommandations — rappelait la députée européenne Renate Weber.



SON : « Malheureusement, pour des raisons que personnellement je ne peux pas comprendre, le domaine de la santé ne fait pas l’objet d’une législation communautaire. La santé et l’éducation se voient appliquer le principe de subsidiarité : elles sont légiférés par les Etats membres. Je ne comprends pas pourquoi. Si nous voulons avoir une Union saine sur tous les plans, l’état de santé et l’éducation des citoyens devraient se trouver au même niveau dans tous les Etats membres. Pourtant, il y a des recommandations émanant de Bruxelles qui concernent les politiques dans ces domaines, mais elles ne peuvent nullement être imposées. »



Quelle que soit la situation économique et législative qui laisse son empreinte sur le système de santé, l’état de santé de la population dépend aussi de la façon dont chacun prend soin de sa propre santé, de l’éducation et d’un minimum de connaissances sur les méthodes de prévention.



Renate Weber : « Quand je dis « éducation », je pense à ce comportement obligatoire au niveau public pour que la maladie puisse être évitée. Et là, des progrès ont été faits par le biais de la législation. Il s’agit entre autres de l’interdiction de fumer, des réglementations concernant les cigarettes électronique, par exemple. Là, la législation rejoint l’éducation. »



Pour en revenir au Panorama de la Santé 2014, le rapport indique pour la Roumanie le taux de mortalité par accident vasculaire cérébral et le taux de mortalité infantile les plus élevés d’Europe. En échange, notre pays compte le nombre le plus faible de personnes atteintes de diabète de type 1 — soit une centaine par millier d’habitants. Pour ce qui est de la consommation d’alcool et de tabac, la Roumanie se situe en dessous de la moyenne européenne. Nous enregistrons, aux côtés des Bulgares et des Finlandais, la plus faible consommation de fruits sur l’ensemble de l’Union, mais nous mangeons autant de légumes que les autres Européens. La Roumanie compte aussi le moins de personnes obèses parmi les pays d’Europe. (Trad. Dominique)

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