La banque de… temps
Le temps est une des ressources les plus précieuses de la société moderne. Nous vivons à une époque où chaque minute doit être valorisée. La plupart des fois, nous sentons, au bout d’une longue journée, que nous n’avons pas réussi à mener à bonne fin toute la liste d’activités que nous nous étions fixée dès le matin. Dans le meilleur des cas, réaliser toutes les tâches de la journée nous éloigne des êtres chers, cela crée frustrations et mésententes. Comme dans toute société moderne, l’expression « je n’ai pas le temps » est sur toutes les lèvres… Pourtant, des personnes à l’esprit créateur ont trouvé une solution pour le moins intéressante pour le manque de temps.
Monica Chiorpec, 17.02.2016, 16:07
Le temps est une des ressources les plus précieuses de la société moderne. Nous vivons à une époque où chaque minute doit être valorisée. La plupart des fois, nous sentons, au bout d’une longue journée, que nous n’avons pas réussi à mener à bonne fin toute la liste d’activités que nous nous étions fixée dès le matin. Dans le meilleur des cas, réaliser toutes les tâches de la journée nous éloigne des êtres chers, cela crée frustrations et mésententes. Comme dans toute société moderne, l’expression « je n’ai pas le temps » est sur toutes les lèvres… Pourtant, des personnes à l’esprit créateur ont trouvé une solution pour le moins intéressante pour le manque de temps.
Pour la même tâche, deux personnes ont besoin de laps de temps différents, selon l’appétit pour l’activité respective, les aptitudes, leurs connaissances et leur capacité de se concentrer sur la tâche. La « banque de temps », empruntée à l’Occident, apporte en Roumanie un concept nouveau, révolutionnaire, selon lequel le temps peut être fructifié selon l’aisance et le plaisir avec lequel différentes personnes mènent à bonne fin différentes activités. Pour prendre un exemple, disons qu’une personne qui aime beaucoup conduire peut aider une autre personne à arriver à temps à différentes points d’une ville encombrée.
Diana Hăbuc est une jeune de 28 ans qui a des activités intellectuelles tout au long de la journée. Elle est formatrice en langues étrangères pour différentes grandes compagnies de Bucarest, où elle travaille avec différentes tranches d’âge, à différents niveaux de connaissance du français. Parcourir Bucarest est le plus souvent une nécessité qui lui prend beaucoup de temps: « Cela m’aiderait énormément d’avoir, entre deux cours, lorsque le temps est court — ou la distance est longue – une sorte de chauffeur personnel. Quelqu’un que je puisse appeler, lui dire d’être à l’heure h à tel endroit, pour me chercher et me déposer à l’endroit suivant. C’est la première chose qui me tirerait d’embarras, parce que je ne conduis pas encore. Conduire n’est pas une passion pour moi, à vrai dire, mais je devrai peut-être faire quelque chose à ce propos. »
Diana pense que la banque de temps est une bonne idée, surtout que beaucoup de personnes sont à la recherche de services de traduction de documents ou même de sites Internet, une activité qu’elle pourrait proposer à quiconque en échange des déplacements à travers Bucarest: « Je pense qu’en échange de ces services de taxi personnalisés, je pourrais offrir mes connaissances en matière de langues étrangères. Je pourrais aider les enfants de ceux qui peuvent me véhiculer çà et là, leur offrir des cours de langues étrangères, français et anglais, des cours de roumain. Je pourrais traduire différents documents ou mémoires de maîtrise. Je pourrais faire des choses que les gens ne savent pas faire ou pour lesquelles ils ne sont pas disposés à payer autant. Je peux aider les gens qui souhaitent ouvrir des sites ou des blogues avec les versions en langues étrangères. »
Diana Hăbuc est une jeune femme très attentive à son look. Elle parle et sourit beaucoup, elle soigne ses dents, aussi. Elle fait souvent appel à des services de dentisterie de routine, pour s’assurer qu’elle laisse la meilleure impression aux personnes avec lesquelles elle entre en contact. Un autre service qu’elle estime bienvenu, en échange de ses connaissances linguistiques, viendrait donc de la part d’un dentiste: « Si je pouvais faire la connaissance de quelqu’un travaillant dans la branche par l’intermédiaire de cette banque de temps, j’aurais besoin d’un dentiste qui puisse m’offrir de temps en temps, tous les six mois environ, un contrôle en échange des services offerts par moi ; ce seraient des services basiques. »
Alexandru Dan est un jeune ambitieux de Zalău (ouest) qui étudie l’histoire et la philosophie. C’est lui qui a lancé le concept de banque de temps en Roumanie. L’idée lui est venue en lisant sur la Toile des articles sur le succès de ce service public dans des pays d’Europe, mais aussi aux Etats-Unis. Son projet n’est pas encore esquissé, il est en train de le penser et il croit que la banque de temps aura de l’avenir aussi en Roumanie : « On fait, pratiquement, une banque de temps, avec une base de données, où figure tout le monde qui veut prendre part à ce projet. Chacun peut faire ce qu’il veut, ce qu’il aime. Une famille a par exemple besoin de services de nettoyage, une autre a besoin de soutien scolaire pour l’enfant. Une famille va faire le nettoyage chez une autre, elle reçoit sur son compte un nombre d’heures, qui peuvent être transformées en heures de soutien scolaire pour leur enfant. »
L’argent n’est donc pas important pour satisfaire certains besoins, mais surtout le temps dont nous disposons pour les activités courantes. La banque de temps pourrait être une solution à succès pour le proche avenir. (trad.: Ligia Mihăiescu)