RRI Live!

Écoutez Radio Roumanie Internationale en direct

Expériences roumaines dans les camps de réfugiés

Expériences roumaines dans les camps de réfugiés
Expériences roumaines dans les camps de réfugiés

, 31.08.2016, 14:04

A cette époque – là, les gens qui y vivaient ne comptaient pas quitter le camp qu’ils avaient même aménagé pour le rendre plus accueillant, raconte Ioana Nicolae : « Le camp de Zataari était devenu une petite ville, avec de petits commerces et des tavernes longeant la rue qu’ils avaient baptisée en rigolant Champs Elysées». J’ai vu naître et se développer une communauté de près de 120.000 personnes, qui avaient fui la guerre et qui, d’une façon ou d’une autre, essayaient de commencer une nouvelle vie. Certains réfugiés dormaient sous la tente, d’autres dans des conteneurs, mais tous nourrissaient l’espoir de rentrer au bercail, un beau jour. Tel n’était pas le cas des réfugiés qui avaient pris la route de l’Europe ».

Ioana Moldovan a accompagné les réfugiés en route vers l’Europe, plus précisément en Serbie, Croatie, Macédoine et en Grèce. La plupart d’entre eux rêvaient d’atteindre l’Allemagne, perçue comme un pays de cocagne. Ce qui a beaucoup interpellé la photographe roumaine, c’est la ténacité dont ils font preuve pour accomplir leur rêve : « Ce qui m’a touchée le plus, je crois, c’étaient leur courage et leur détermination. Et il en faut beaucoup, sans nul doute, pour se lancer dans une telle aventure, pour supporter le calvaire des nuits blanches ou des traversées périlleuses sur des embarcations de fortune. J’ai pu lire sur leurs visages la frustration ou la fatigue, mais le pessimisme – jamais ».

Les premiers réfugiés ayant atteint l’Europe par la mer étaient surtout des hommes. Maintenant, la tendance s’est inversée. L’arrivée massive de femmes et d’enfants confère une dimension encore plus tragique à la situation, ce que les photos d’Ioana Moldovan réussissent très bien à saisir : « Alors que dans les camps de réfugiés, les femmes, surtout les mères, avaient forgé un environnement familial en quelque sorte et réussi, tant bien que mal, à gérer la situation, cela n’est plus possible pendant leur acheminement vers l’Europe. Les conditions d’hygiène ont longtemps été précaires. J’ai vu des mères contraintes de changer les couches de leurs bébés sur la plate-forme d’un train ou en plein champ ».

Impressionnée par les informations véhiculées sur les réseaux sociaux en 2015, une autre Roumaine, Alina Petcu, a démissionné de l’entreprise publique où elle travaillait comme économiste pour se rendre à Lesbos. Elle voulait voir de ses propres yeux l’île grecque sur laquelle elle avait passé tant de séjours agréables transformée en camp de réfugiés. Voici son témoignage: « Les premiers jours, j’ai visité un camp destiné aux personnes vulnérables, à savoir celles qui avaient perdu des proches, femmes, frères, sœurs ou enfants, morts noyés lors de la traversée en canot. Il y avait aussi des orphelins, car leurs parents avaient disparu dans les mêmes circonstances. Plus tard, je suis allée dans le nord de l’île, à Molyvos, où j’ai rejoint une association de bénévoles. J’ai beaucoup travaillé dans le port et dans un camp de transit. On y recevait les réfugiés, avant de les diriger vers la capitale de l’île pour les enregistrer. Les bénévoles travaillaient par relais, de sorte à pouvoir les aider 24 heures sur 24 ».

Alina a été très émue de constater qu’en dépit des conditions anormales de vie, les femmes du camp s’efforçaient de se comporter aussi naturellement que possible. Alina Petcu : « Quand je suis arrivée, j’ai vu des femmes de conditions sociales très diverses et au statut éducationnel différent, depuis les illettrées jusqu’aux enseignantes, médecins ou pharmaciennes. Une femme qui venait de poser le pied sur le sol grec a mis au monde un enfant. Elle était accompagnée de son mari et d’un petit. La bénévole qui avait fait office de sage-femme en était à sa première expérience de ce type. La femme a donc accouché là, à même la terre, parmi tant de monde. Le médecin est arrivé après. J’y ai aussi croisé bien des femmes seules. C’étaient des étudiantes, qui avaient décidé de quitter le pays natal à la recherche d’une vie meilleure. Elles avaient l’air très cosmopolite et ne portaient pas le voile. »

Conformément au mécanisme de relocalisation mis en place par l’UE, la Roumanie a jusqu’ici annoncé qu’elle allait accueillir 315 réfugiés, dont 190 venant d’Italie et 125 de Grèce. Les 15 réfugiés déjà arrivés en Roumanie début mars sont âgés de 7 mois à 50 ans. Tous se trouvent au centre d’hébergement de Galati. L’effort de la Roumanie visant à intégrer les demandeurs d’asile est plus ample que ça, affirme Ana Neamţu, experte à l’Inspection générale de l’immigration : « La Roumanie se prépare également à faire face au flux migratoire imminent qui arrivera à ses frontières aussi. Cela se traduit par la mise en place de camps pour les réfugiés. Baptisés « centres intégrés », ces camps sont gérés par la Police des frontières. Hormis cela, la Roumanie continue de gérer un flux d’immigrants relativement constant. En 2015 on a recensé quelque 1200 demandes d’asile, un nombre similaire à ceux enregistrés durant les deux années précédentes. Environ 500 personnes ont obtenu en 2015 une forme de protection de la part de l’Etat roumain. La plupart des personnes ayant demandé l’asile ou bénéficié d’une forme de protection, ces deux dernières années, proviennent de Syrie. La Roumanie dispose de 6 centres d’hébergement avec une capacité d’accueil de 1700 places et se prépare à ouvrir d’autres centres aussi, si nécessaire ».

Le sort des femmes réfugiées a attiré l’attention du Parlement européen aussi, qui a approuvé un rapport relatif à l’importance de la dimension du genre dans l’élaboration des politiques et des procédures d’asile. (trad.Mariana Tudose)

Foto: Vitolda Klein / unsplash.com
Société mercredi, 18 septembre 2024

Quelle place pour les femmes sur le marché roumain de l’emploi ?

La Roumanie, en queue de peloton   De tous les pays européens, la Roumanie est celui qui présente le plus faible taux d’emploi des femmes....

Quelle place pour les femmes sur le marché roumain de l’emploi ?
Adolescents et philosophie
Société mercredi, 11 septembre 2024

Adolescents et philosophie

Les adolescents d’aujourd’hui croulent sous les étiquettes peu flatteuses. Désintéressés par la lecture, dépendants des écrans,...

Adolescents et philosophie
Centrului de zi pentru copiii refugiati din Ucraina / Foto: Agerpres
Société mercredi, 04 septembre 2024

Soutien pour les enfants réfugiés ukrainiens

L’organisation non gouvernementale « Salvati copii », Sauvez les enfants en français, a contribué à cet effort dès le début. En effet,...

Soutien pour les enfants réfugiés ukrainiens
L’association Caravane des médecins
Société mercredi, 21 août 2024

L’association Caravane des médecins

Les inégalités importantes entre les zones rurales et urbaines en Roumanie se retrouvent notamment dans l’accès à la médecine. Par exemple, 53...

L’association Caravane des médecins
Société mercredi, 14 août 2024

Un nouvel hôpital pour sauver la vie des enfants roumains

Une nouveauté absolue en Roumanie   L’hôpital « Dăruiește Viață », « Don de vie » en français, de Bucarest est entré en...

Un nouvel hôpital pour sauver la vie des enfants roumains
Société mercredi, 07 août 2024

Les problèmes des enfants de Roumanie sous la loupe

Radiographie de la situation des mineurs de l'année dernière faite par l'ONG Sauvez les...

Les problèmes des enfants de Roumanie sous la loupe
Société mercredi, 31 juillet 2024

Véronica

Elle s’appelait Véronica Popa, comme beaucoup d’autres femmes, elle élevait seule ses enfants dans des conditions matérielles difficiles. Le...

Véronica
Société mercredi, 24 juillet 2024

Les Roumains et la lecture

Les livres remplacés par les écrans « La seule chose que tu dois savoir, c’est où se trouve la bibliothèque », ces mots attribués à...

Les Roumains et la lecture

Partenaire

Muzeul Național al Țăranului Român Muzeul Național al Țăranului Român
Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS
Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online
Institului European din România Institului European din România
Institutul Francez din România – Bucureşti Institutul Francez din România – Bucureşti
Muzeul Național de Artă al României Muzeul Național de Artă al României
Le petit Journal Le petit Journal
Radio Prague International Radio Prague International
Muzeul Național de Istorie a României Muzeul Național de Istorie a României
ARCUB ARCUB
Radio Canada International Radio Canada International
Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti” Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti”
SWI swissinfo.ch SWI swissinfo.ch
UBB Radio ONLINE UBB Radio ONLINE
Strona główna - English Section - polskieradio.pl Strona główna - English Section - polskieradio.pl
creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti
italradio italradio
Institutul Confucius Institutul Confucius
BUCPRESS - știri din Cernăuți BUCPRESS - știri din Cernăuți

Affiliations

Euranet Plus Euranet Plus
AIB | the trade association for international broadcasters AIB | the trade association for international broadcasters
Digital Radio Mondiale Digital Radio Mondiale
News and current affairs from Germany and around the world News and current affairs from Germany and around the world
Comunità radiotelevisiva italofona Comunità radiotelevisiva italofona

Diffuseurs

RADIOCOM RADIOCOM
Zeno Media - The Everything Audio Company Zeno Media - The Everything Audio Company