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Emigrants et immigrants

Selon les statistiques officielles commentées dans les pages des quotidiens, 3,4 millions de Roumains – soit 17% de la population – ont quitté le pays entre 2007 et 2017. La plupart sont partis pour plus d’un an dans des pays à leur avis susceptibles de leur offrir davantage du point de vue économique. Projet sociologique de la Fondation Friedrich Ebert de Roumanie, le Journal social donne des détails sur la situation de ces personnes, plus de 2,5 millions au total en 2017.

Emigrants et immigrants
Emigrants et immigrants

, 22.08.2018, 13:18



Victoria Stoiciu, coordinatrice de programmes au sein de la Fondation Friedrich Ebert : « Il existe une statistique pour la période 2003-2017 visant le nombre de Roumains établis à l’étranger en 2017 pour plus d’un an et la tendance migratoire, qui est ascendante. Les chiffres ne couvrent pas la migration saisonnière, ne prenant pas en compte les Roumains partis à l’étranger pour travailler 3 ou 6 ou 8 mois par an. Si on les ajoutait, eux aussi, le nombre de migrants serait encore plus grand, atteignant les 3 millions. »





La situation migratoire de Roumanie rend notre pays comparable à la Syrie, pays confronté à une longue guerre civile. Victoria Stoiciu : « La Roumanie occupe la 2e place, après la Syrie, pour ce qui est du rythme de croissance de sa diaspora. Il ne s’agit pas du nombre total des migrants, ni du taux de migration, mais du rythme de progression. La vitesse avec laquelle les Roumains ont quitté leur pays situe notre pays sur la 2e place dans le monde, après la Syrie. C’est très inquiétant, car depuis 2000, la Roumanie a enregistré des périodes de croissance économique. Alors nous devons nous poser des questions sur notre modèle de croissance. Comment cette croissance est-elle ressentie par la population, puisque celle-ci quitte la Roumanie à un rythme qui nous classe deuxièmes dans le monde, après un pays touché par la guerre civile ? »





Et ceux qui partent font partie d’une catégorie très importante pour l’économie roumaine actuelle et future, celle des personnes entre 25 et 38 ans, qui représentent 20% du nombre total des migrants. Les ouvriers qualifiés sont également nombreux à quitter le pays – qu’ils aient un niveau de qualification moyenne, dans des domaines comme le bâtiment, par exemple, ou qu’ils soient hautement qualifiés, comme les médecins ou les informaticiens. Pour l’instant, le vide qu’ils laissent sur le marché de la main d’œuvre ne peut pas être comblé.





Si telle est la situation de ceux qui quittent la Roumanie, quelle est celle des personnes qui viennent s’installer en Roumanie ? Fin 2017, selon les chiffres fournis par l’Inspection générale pour l’immigration, environ 67 mille étrangers provenant de tiers pays se trouvaient sur le territoire roumain fin 2017, les réfugiés compris. Parmi eux, quelque 800 personnes avaient été accueillies par le mécanisme des quotas mis en place par l’UE. Et puis ce fut toujours en 2017 que l’on a constaté une recrudescence des demandes d’asile politique dont le nombre est monté à 4820, presque trois fois de plus par rapport à la moyenne des années précédentes.





L’occasion de s’interroger sur la provenance de tous ces demandeurs d’asile et sur les raisons qui les poussent à choisir la Roumanie. La plupart d’entre eux sont des hommes célibataires qui, une fois obtenu le statut de réfugié ou la protection internationale, font venir le reste de leur famille. Il convient de préciser que c’est justement la réunification familiale qui figure en tête des raisons pour lesquelles on demande principalement l’asile politique en Roumanie. Après, c’est le désir d’échapper aux persécutions ou à la violence qui caractérisent souvent la vie dans les pays natals.





Pourtant, il y a aussi une troisième catégorie, à savoir celle des étrangers venus en Roumanie pour y travailler, selon Luciana Lazarescu, chercheuse au Centre de recherche et de documentation dans le domaine de l’insertion des immigrants.





Luciana Lazarescu : « La Roumanie recense actuellement 5900 étrangers titulaires d’un permis de travail. Il convient de préciser que la plupart des contrats de travail délivrés l’année dernière ont été accordés à des citoyens vietnamiens travaillant dans l’industrie navale, suivis par des citoyens turcs, chinois et serbes. Sur l’ensemble des métiers les plus demandés sur le marché de l’emploi destiné aux étrangers, mentionnons celui de chaudronnier, de serrurier dans la construction métallique ou encore de restaurateur de charpentes. Comme vous voyez, ce sont des domaines qui renvoient principalement à l’industrie maritime. »





Bien qu’à la différence d’autres pays européens, la Roumanie ne soit pas encore une destination privilégiée pour les réfugiés, elle a pourtant mis en place un programme gouvernemental d’insertion à l’intention des étrangers disposant d’un titre de séjour.



Luciana Lazarescu : « Il y a un programme gouvernemental d’insertion qui s’adresse aux personnes bénéficiant d’une protection internationale : une série de mesures censées faciliter l’inclusion des étrangers dans la société, mais aussi leur intégration sur le marché de l’emploi ainsi que l’adaptation aux coutumes et au système institutionnel roumain. Le programme comprend un cours de langue roumaine et d’orientation culturelle, mais il y a aussi d’autres services offerts par différentes ONGs qui s’adressent à cette catégorie d’étrangers. Le programme gouvernemental s’applique. L’aspect le plus délicat, c’est la manière dont les institutions impliquées dans différentes parties de ce programme collaborent entre elles et entendent assumer cette tâche. »





Le nombre des étrangers à droit de séjour en Roumanie étant bas, et les politiques pour faire rentrer les Roumains qui ont quitté le pays – inexistantes -, que peut-on faire pour suppléer la main d’œuvre absente ?



Victoria Stoiciu : « C’est facile à dire, mais difficile d’attirer des immigrants, parce que la Roumanie n’est pas attrayante pour eux. Dès lors qu’un migrant ou un réfugié obtient le visa pour l’UE, une question simple se pose : pourquoi resterait-il en Roumanie et n’irait-il pas travailler en Allemagne ou en France ou en Belgique, où les salaires sont beaucoup plus conséquents ? De même, il n’est pas facile de déterminer ceux qui sont partis de rentrer au pays. En fin de compte, tout se réduit à une question très simple : le salaire. L’Etat détient cet instrument qu’est le salaire minimum, qui a de toute façon augmenté 2,5 fois depuis 2011, mais le secteur privé doit s’adapter aussi et revaloriser les salaires. Or, cela signifie parfois réduire le profit ou même mettre la clé sous la porte. Donc ce n’est pas du tout simple. » (Trad. Ligia Mihaiescu, Dominique)

Foto: Vitolda Klein / unsplash.com
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