Comment tester l’efficacité des masques de protection ?
Linfection par le Sars-CoV-2 se transmet aussi par les postillons, les gouttelettes de salive expulsées par une personne infectée lorsquelle tousse, éternue, chante, parle ou respire. Les spécialistes recommandent de porter au moins des masques triple épaisseur pour prévenir ou atténuer la transmission du virus responsable de la maladie Covid-19. La fonction la plus importante dun masque consiste donc à réduire la diffusion de ces gouttelettes dans lair. Une fonction pertinente surtout dans le cas des personnes asymptomatiques, qui se sentent bien et ne sont pas conscientes du danger auquel elles exposent les autres. On parle, bien évidemment, dune dynamique sociale, impliquant responsabilité et conscience. Le port défectueux du masque prédispose à linfection. Au début de la pandémie, les usines textiles se sont vite réorientées et ont commencé à produire des masques « fashion » qui, à part leur aspect attrayant, nont aucune autre qualité. Ce sont des masques réutilisables, ce qui soulève de grandes questions sur leur efficacité.
Luiza Moldovan, 25.11.2020, 15:19
Linfection par le Sars-CoV-2 se transmet aussi par les postillons, les gouttelettes de salive expulsées par une personne infectée lorsquelle tousse, éternue, chante, parle ou respire. Les spécialistes recommandent de porter au moins des masques triple épaisseur pour prévenir ou atténuer la transmission du virus responsable de la maladie Covid-19. La fonction la plus importante dun masque consiste donc à réduire la diffusion de ces gouttelettes dans lair. Une fonction pertinente surtout dans le cas des personnes asymptomatiques, qui se sentent bien et ne sont pas conscientes du danger auquel elles exposent les autres. On parle, bien évidemment, dune dynamique sociale, impliquant responsabilité et conscience. Le port défectueux du masque prédispose à linfection. Au début de la pandémie, les usines textiles se sont vite réorientées et ont commencé à produire des masques « fashion » qui, à part leur aspect attrayant, nont aucune autre qualité. Ce sont des masques réutilisables, ce qui soulève de grandes questions sur leur efficacité.
Quelle protection ces masques offrent-ils et comment un masque médical de protection doit-il se conformer aux normes? Le professeur Costel Stanciu, président de lAssociation ProConsumatori, répond à ces questions: « Pour être efficace contre le virus Sars-CoV-2, un masque de protection respiratoire doit être fabriqué en conformité avec lune des deux normes en vigueur. Lune porte sur les demi-masques filtrants contre les particules, lautre sur les demi-masques à usage médical. Malheureusement, il existe sur le marché une autre catégorie de masques (les soi-disant masques « fashion ») qui noffrent pas de protection contre le virus Sars-Cov-2 et qui sont réutilisables. Ils doivent être lavés, repassés, en suivant les instructions mentionnées sur létiquette par le fabricant. Les masques jetables se répartissent en deux catégories. Il y a les demi-masques filtrants contre les particules, qui assurent trois types de protection: FFP1 (protection supérieure ou égale à 80% – et là je me réfère à lefficacité de filtration bactérienne), FFP2 (dune efficacité supérieure ou égale à 94%) et FFP3 (dont lefficacité de filtration bactérienne est supérieure à 95%). Les demi-masques à usage médical sont de deux types: le type 1, à 95% defficacité de filtration bactérienne et le type 2, respectivement type 2R, à lefficacité supérieure à 98%. »
Lefficacité de filtration varie beaucoup en fonction de la qualité du tissu à partir duquel le masque est fabriqué. Cependant, lorsquon achète un masque, il faut vérifier sur létiquette quelle norme defficacité de filtration bactérienne respecte le produit. Il existe de nombreux masques non conformes sur le marché. Costel Stanciu explique: « Malheureusement, la Roumanie na effectué aucun test sur les masques de protection respiratoire. La Commission européenne a mis en place une plate-forme appelée Safety Gate (système dalerte rapide pour les produits dangereux). Les pays membres de lUE y téléchargent des alertes sur les masques de protection respiratoire non conformes. Trois paramètres sont pris en compte lorsquon teste les masques Sars-Cov-2: lefficacité de filtration bactérienne, la résistance respiratoire et la résistance aux éclaboussures. Plusieurs institutions de lEtat sont impliquées dans la vérification de la conformité des masques. La première cest la Direction générale des douanes, qui ne doit pas permettre lintroduction dans le pays de masques importés non conformes. Lors du contrôle douanier, on vérifie les documents accompagnant le lot de masques et lexistence dun certificat de conformité délivré par un organisme notifié par lun des Etats membres de lUE. Plus de 80% des masques nous viennent de Chine. Les importateurs doivent tester chaque lot importé et si linspecteur des douanes ne trouve pas le certificat de conformité, le lot est rejeté, il nest pas autorisé à entrer en Roumanie. Alors que dautres pays européens ont dépisté de nombreux lots de masques non conformes, la Roumanie nen a trouvé que 3 ou 4. La deuxième institution qui devrait vérifier la conformité des masques de protection respiratoire cest le ministère de la Santé, via lAgence nationale des médicaments et des dispositifs médicaux. Cette agence ne gère que la base de données où figurent les importateurs de masques à usage médical. Elle na fait aucune détermination de la conformité de ces masques.
Une autre institution ayant des responsabilités dans ce domaine est lAutorité nationale pour la protection des consommateurs, qui pourrait vérifier si, oui ou non, ces masques répondent aux exigences législatives. »
Au travers du système RAPEX déchange rapide dinformations sur les produits dangereux entre la Commission européenne et les Etats membres de lUnion, la Roumanie a émis, le 13 novembre dernier, une alerte concernant des masques non conformes présents sur le marché. Ceux-ci portent le marquage CE, mais ne sont pas certifiés, a fait savoir Paul Anghel, directeur général de lAutorité nationale pour la protection des consommateurs. Le marquage CE apposé sur lemballage de ces produits nest pas certifié comme équipement de protection par un organisme compétent. LAutorité nationale pour la protection des consommateurs a récemment retiré du marché plus de 31 millions de masques de protection. Le président de linstitution, Eduard Cozminschi, a précisé quen attendant que lon remédie aux carences, ces masques sont retirés de la vente. Il a également fait savoir que la commercialisation avait été définitivement interdite dans le cas de 90.000 autres masques, une des irrégularités constatées ayant été labsence du marquage «CE», soit le certificat de conformité agréé par lUE. Dautres écarts par rapport aux normes que lon a pu constater ont trait au caractère incomplet de linformation, au manque dindications concernant lutilisation, la manipulation ou le stockage. On a également découvert des pratiques commerciales incorrectes. Parmi elles, des dénominations susceptibles dinduire en erreur le consommateur, lui faisant accroire que le produit acheté protégerait sa santé, a précisé Eduard Cozminschi.
Pour conclure, disons que même si lefficacité du port du masque est scientifiquement prouvée, il faut faire attention à la qualité du produit, à sa provenance, à la façon dont on le porte. Enfin, noublions pas que les masques « fashion » ne nous protègent pas du virus Sars-Cov-2, souligne Costel Stanciu, président de lAssociation ProConsumatori: « Malheureusement, les masques « fashion » ne sont pas des équipements de protection individuelle, cest-à-dire quils ne peuvent pas fournir de protection contre le virus Sars-Cov-2. Dailleurs, la plupart des fabricants le mentionnent sur létiquette. Utilisés principalement comme accessoires vestimentaires, ces masques peuvent servir tout au plus à se protéger des allergènes, tel que la poussière ou le pollen. », a précisé Costel Stanciu. (Trad. Mariana Tudose)