Comment combattre la pornographie infantile
L’année dernière, cette ONG a réalisé une étude qui a révélé plusieurs aspects inquiétants concernant notamment le temps passé par les enfants sur Internet, affirme George Roman, directeur des programmes à l’Organisation « Sauvez les enfants – Roumanie » : « Nous-mêmes, nous ne nous sommes pas attendus à ce que les enfants passent sur Internet entre 4 et 6 heures en moyenne par jour, en semaine. Le week-end ou en période de vacances, ce temps est plus long ou il s’ajoute aux heures passées devant la télé… Nous avons aussi constaté que ces enfants ont des problèmes de santé mentale, en ce sens qu’une majorité d’entre eux présente des symptômes de dépression, d’anxiété, de mécontentement quant aux relations sociales, avec les amis ou les parents. Nous avons aussi appris qu’un enfant sur deux a été victime de harcèlement en ligne et que 6 enfants sur 10 ont été exposés à des contenus nuisibles. Je ne sais pas combien ces aspects peuvent changer à l’avenir, mais ce que nous pouvons faire, c’est d’aider les enfants à comprendre qu’ils ont besoin du soutien des adultes. »
România Internațional, 11.03.2020, 14:12
L’année dernière, cette ONG a réalisé une étude qui a révélé plusieurs aspects inquiétants concernant notamment le temps passé par les enfants sur Internet, affirme George Roman, directeur des programmes à l’Organisation « Sauvez les enfants – Roumanie » : « Nous-mêmes, nous ne nous sommes pas attendus à ce que les enfants passent sur Internet entre 4 et 6 heures en moyenne par jour, en semaine. Le week-end ou en période de vacances, ce temps est plus long ou il s’ajoute aux heures passées devant la télé… Nous avons aussi constaté que ces enfants ont des problèmes de santé mentale, en ce sens qu’une majorité d’entre eux présente des symptômes de dépression, d’anxiété, de mécontentement quant aux relations sociales, avec les amis ou les parents. Nous avons aussi appris qu’un enfant sur deux a été victime de harcèlement en ligne et que 6 enfants sur 10 ont été exposés à des contenus nuisibles. Je ne sais pas combien ces aspects peuvent changer à l’avenir, mais ce que nous pouvons faire, c’est d’aider les enfants à comprendre qu’ils ont besoin du soutien des adultes. »
Dans le cadre du projet « Ora de Net/L’heure Internet » l’Organisation « Sauvez les enfants – Roumanie » a mis en place une ligne, esc_ABUZ, pour dénoncer les contenus illégaux et le nombre des contenus de pornographie infantile qui y sont enregistrés va croissant. Sur les 2.713 cas rapportés en 2019 à l’Organisation « Sauvez les enfants – Roumanie », 1.600 présentent des abus sexuels sur des enfants, dont la plupart ont moins de 10 ans. Ces données indiquent le fait que les filles constituent la majorité des victimes. Teodora Stoica, manager de projet à l’Organisation « Sauvez les enfants – Roumanie », explique la manière dont les contenus d’abus sexuels sur les enfants ont proliféré en Roumanie depuis un an: « La plus récente étude réalisée par l’Organisation « Sauvez les enfants – Roumanie », 4 enfants sur 10 âgés de 12 à 17 ans ont été exposés à un contenu sexuel explicite. Plus encore, 20% d’entre eux déclarent qu’ils se sont vu demander d’envoyer une photo ou une vidéo de leurs parties intimes. Le harcèlement n’est qu’un élément de la présence en ligne des contenus d’abus sexuel sur les enfants. Au fur et à mesure que la technologie se développe, de nouveaux délits se font jour et pour un malfaiteur, il est plus facile que jamais d’entrer en contact avec les enfants. L’exploitation sexuelle des enfants est un défi des plus sérieux du milieu virtuel. Selon INHOPE (un réseau global d’institutions et d’organisations actives dans la lutte contre ce phénomène), la Roumanie occupe la septième place parmi les Etats de l’Union européenne où un tel contenu est mis en ligne, les rapports reçus indiquant que la plupart des abuseurs d’enfants sont des hommes, mais aussi qu’il y a une multiplication des matériels où les abuseurs sont des femmes. »
La ligne esc-Abuz est gérée en collaboration avec l’Inspection générale de la Police roumaine et fait partie d’INHOPE. Les contenus internet dangereux pour les enfants reçus par les experts l’Organisation « Sauvez les enfants – Roumanie » sont transférés à l’IGPR, qui les analyse et les efface de l’espace virtuel, tandis que les agresseurs sont identifiés et questionnés. Elena Savu, responsable du Bureau d’investigations des infractions de pornographie infantile à travers des systèmes informatiques de l’IGPR, affirme que, dans ce domaine, en 2019, ont été enregistrés 398 actions pénales, dont 277 ont eu une solution. Il y a eu aussi 168 actions opérationnelles, 261 perquisitions à domicile, 296 personnes ont été auditionnées et plus de 20 millions de fichiers photo-vidéo ont été analysés. Le « live streaming » en ligne est la dernière tendance en matière d’abus sexuel sur les mineurs, avertit Elena Savu. « Les cas les plus sensibles qui ont malheureusement pris de l’ampleur en Roumanie aussi sont justement ces cas-là. Et cela implique des femmes qui sont passées par la case « chat vidéo ». Elles ont décidé d’utiliser leurs propres enfants dans ce genre de shows, en échange de certaines sommes d’argent. »
Depuis 2010, l’Organisation « Sauvez les enfants – Roumanie » a mis en œuvre le projet « Ora de Net/L’heure Internet », qui met en avant l’utilisation plus sûre d’Internet et des nouvelles technologies par les enfants. Le projet s’appuie sur un réseau de bénévoles (enseignants et experts) qui travaillent avec les enfants pour développer des activités éducationnelles au niveau national. Georgiana Roşculeţ, coordinatrice de programmes éducationnels à « Sauvez les enfants – Roumanie », explique : « Les thèmes spécifiques que nous abordons cette année sont le harcèlement en ligne et la dépendance d’Internet. Le programme de bénévolat s’adresse principalement aux enseignants, qui cherchent à aborder ces sujets avec les enfants. Ils reçoivent du matériel informatif et des paquets de ressources vidéo, des guides pour mieux comprendre les devoirs à faire, ils peuvent utiliser ensuite des schémas de cours que nous leur proposons, pour aborder ce thème en classe. Pour « Ora de net », nous avons une ligne d’information et de conseil destinée aux enfants, qui leur permet de nous contacter quand ils veulent comprendre des choses concernant Internet ou bien quand ils se confrontent à des situations moins agréables et souhaitent savoir comment s’impliquer dans notre travail. Pendant les 10 années d’activité, plus d’un demi-million d’enfants ont été informés dans le cadre du projet de bénévolat. Nous travaillons avec environ 4.000 bénévoles – enseignants dans 800 villes et, au fil des années, nous avons collaboré avec près de 2.800 institutions d’enseignements. Nous mènerons aussi un programme accrédité pour les enseignants, au fait un programme de formation, qui sera mis en œuvre dans les 41 départements du pays. »
Les experts de l’organisation non gouvernementale « Sauvez les enfants – Roumanie » avertissent que l’on constate au niveau global une certaine baisse de la vigilance des autorités, ce qui a pour résultat une multiplication du nombre des individus qui stockent, distribuent, achètent ou vendent de telles images et enregistrements avec des enfants sexuellement abusés, des individus qui sont aussi de moins en moins sanctionnés par ces autorités. (Trad. : Ileana Ţăroi)