Combien sains sont les aliments de Roumanie?
Les études des dernières années montrent que de plus en plus de Roumains
sont préoccupés par la qualité de leur nourriture. Désireux de s’alimenter
correctement, les Roumains font attention aux étiquettes et se disent prêts à
débourser davantage pour acheter des aliments d’une qualité meilleure. Tout
cela après que de nombreux producteurs de l’industrie alimentaire ont décidé
d’utiliser toute sorte d’ingrédients malsains uniquement pour obtenir un goût
meilleur et donc un succès de vente au prix de la santé et de la qualité.
Comment manger sainement, c’est une question que les Roumains se posent de plus
en plus souvent. Bien que les nutritionnistes incitent à la prudence quand il
s’agit des produits alimentaires, bien que les autorités de l’Etat fassent de
nombreux contrôles, les problèmes sont loin d’être solutionnés. Sur l’ensemble
des contrôles réalisés par l’Office pour la protection du consommateur, un
tiers est réclamé par les clients mécontents.
România Internațional, 21.10.2015, 13:53
Les études des dernières années montrent que de plus en plus de Roumains
sont préoccupés par la qualité de leur nourriture. Désireux de s’alimenter
correctement, les Roumains font attention aux étiquettes et se disent prêts à
débourser davantage pour acheter des aliments d’une qualité meilleure. Tout
cela après que de nombreux producteurs de l’industrie alimentaire ont décidé
d’utiliser toute sorte d’ingrédients malsains uniquement pour obtenir un goût
meilleur et donc un succès de vente au prix de la santé et de la qualité.
Comment manger sainement, c’est une question que les Roumains se posent de plus
en plus souvent. Bien que les nutritionnistes incitent à la prudence quand il
s’agit des produits alimentaires, bien que les autorités de l’Etat fassent de
nombreux contrôles, les problèmes sont loin d’être solutionnés. Sur l’ensemble
des contrôles réalisés par l’Office pour la protection du consommateur, un
tiers est réclamé par les clients mécontents.
Rien qu’en 2014, le nombre de saisines a dépassé les 7000. Parmi elles,
une appartenant à une jeune bucarestoise : « Malheureusement, les
produits alimentaires ne constituent pas une nourriture très saine. Parfois,
les ingrédients que l’on consomme ne figurent pas sur les étiquettes. On ne
sait pas vraiment ce que l’on mange. Et puis, les producteurs utilisent de
nombreux additifs alimentaires dont on affirme qu’ils nuisent à la
santé et qu’ils provoquent de la dépendance. Les fruits sont pour la
plupart importés, ils sont fades et n’ont plus le goût qu’ils avaient jadis,
dans mon enfance. La viande, cela dépend de son origine, mais dans la plupart
des cas, elle est enrobée de condiments pour cacher sa véritable couleur de
produit douteux. La viande de volailles est traitée aux hormones de croissance,
il suffit de voir les cartilages extrêmement fragiles des poulets pour s’en rendre
compte ».
Face à cette invasion de produits malsains,
les petits producteurs locaux restent une alternative, nous dit cette
bucarestoise : « Bien que parfois j’aie des doutes, je préfère les
produits bio, achetés directement auprès des fermiers. Mais comme je n’ai pas
toujours la possibilité de me procurer de tels aliments, je fais mes courses
dans les supermarchés aussi… Là, je ne suis pas contente. Le fromage, par
exemple, est à base d’ingrédients en poudre. Je crois que la plupart des
produits sont à base d’OGM. Mais bon, il faut se nourrir et donc, on en
achète ».
Selon une étude réalisée par Gfk Roumanie, sept Roumains sur dix
associent un style de vie sain à la consommation de fruits et de légumes,
tandis que pour la moitié des Roumains, une alimentation équilibrée rime à la
nourriture la moins sujette à une transformation industrielle. Du coup, pour
nombre de Roumains, la solution fut d’adopter un régime végétarien, en
renonçant complètement aux produits susceptibles d’avoir subi des transformations,
affirme Costel Stanciu, de l’Association pour la protection des consommateurs
de Roumanie.
Costel Stanciu: « Malheureusement, tout ce processus de falsification des aliments a
débuté après 1990 quand les normes roumaines obligatoires sous les
communistes ont disparu. Les entreprises alimentaires ont alors mis en œuvre leurs
propres normes de qualité. Du coup, tous ceux qui ont essayé de préserver la
qualité ont commencé à enregistrer des pertes ou même à faire faillite. Pour
résister sur le marché, ils ont commencé à leur tour à utiliser des
additifs ».
Le pain noir est le produit alimentaire le plus falsifié en Roumanie. Au
lieu de blé broyé, il contient des colorants chimiques interdits. Suite à une
récente étude de l’Association pour la protection des consommateurs de
Roumanie, 6% du pain en tranches des magasins roumains ne respecte pas la
recette traditionnelle. A noter que les Roumains sont les plus grands
consommateurs de pain de l’UE, avec 97 kilos de pain par personne et par an.
Costel Stanciu : « Les producteurs ont remplacé la farine de
blé par la farine d’autres plantes d’une qualité inférieure, comme celle de
haricots ou de soja, par exemple. Ils y ont ajouté une multitude d’additifs
alimentaires qui ne sont pas spécifiques au produit. Par exemple, dans certains
types de pain, nous avons identifié la cystéine, des épaississants, des
conservateurs, même deux types de conservateurs dans le même pain. Nous avons
également identifié la présence de l’huile de palme ou de la margarine, qui
n’ont rien à voir avec la recette traditionnelle du pain.»
Le ministère de l’Agriculture reconnaît que la moitié de la production
interne de pain est réalisée au noir, ce qui rend impossible de contrôler la
qualité et la sécurité du pain. Après la date de péremption d’un aliment, les
Roumains cherchent sur les étiquettes les additifs alimentaires, mais ils
décident d’acheter ou de renoncer à un produit surtout en fonction du prix et
moins de sa qualité.
Dragoş Frumosu, président de la Fédération des Syndicats de l’Industrie
Alimentaire : « Il y a de grandes compagnies qui
respectent toutes les normes de qualité, de sécurité et de santé. Mais il y a
aussi des sociétés plus petites qui visent principalement le profit et ne
respectent pas les recettes à la lettre. C’est à nous, les consommateurs, de choisir
et d’éliminer du marché les producteurs qui ne respectent pas les recettes et
la qualité des produits. J’ai rencontré des producteurs qui me disent qu’on
leur a demandé de produire un type de charcuterie qui ne dépasse pas un certain
prix… Ne pas dépasser un prix fixe signifie s’éloigner de la recette et ajouter
davantage de lard et moins de viande dans le produit qui devient moins sain. Ce
qui m’inquiète de plus en plus, c’est de voir des produits alimentaires
dont la date de péremption est reportée d’un mois à l’autre. Et ce, en raison
des additifs qui ne sont pas nuisibles en certaines quantités. Mais il ne faut
pas oublier que nous consommons des additifs en mangeant non seulement des
charcuteries, mais aussi du pain ou des produits sucrés».
Pour 75% des Roumains le prix est le principal critère
dans le choix d’un produit. En même temps, la restauration rapide et les boîtes
à kebab sont de plus en plus fréquentées par les personnes aux revenus bas et
moyens. Tout cela explique le grand nombre de maladies et le fait qu’un quart
des adultes et 10% des enfants roumains sont obèses. (Trad. Ioana Stancescu,
Valentina Beleavski)