Accès plus facile aux soins médicaux en milieu rural
L’accès aux services de santé est un droit de tous les citoyens. Pourtant, de ce point de vue, il y a encore un grand décalage entre le milieu urbain et celui rural. Il y a pas mal de personnes qui ont des difficultés à recevoir les soins médicaux auxquels ils ont droit. Et pour cause: il y a des communes roumaines qui ne bénéficient pas de la présence d’un médecin traitant, bien que 40% de la population du pays habite en milieu rural. Ces gens doivent aller dans une autre localité pour consulter un médecin et beaucoup d’entre eux ne peuvent pas se le permettre.
Luana Pleşea, 17.12.2014, 13:25
L’accès aux services de santé est un droit de tous les citoyens. Pourtant, de ce point de vue, il y a encore un grand décalage entre le milieu urbain et celui rural. Il y a pas mal de personnes qui ont des difficultés à recevoir les soins médicaux auxquels ils ont droit. Et pour cause: il y a des communes roumaines qui ne bénéficient pas de la présence d’un médecin traitant, bien que 40% de la population du pays habite en milieu rural. Ces gens doivent aller dans une autre localité pour consulter un médecin et beaucoup d’entre eux ne peuvent pas se le permettre.
Un autre problème s’y ajoute, signale Daniela Buzducea, directrice du lobby de World Vision Roumanie: les gens ne connaissent pas vraiment leurs droits en matière d’accès au services de santé: « Il y a des personnes qui ne savent pas, par exemple, que les enfants et les femmes enceintes ont accès aux services gratuits, quel que soit leur statut — d’assurées ou non assurées. Nous pensons qu’il faudrait investir davantage dans une information correcte de la population sur les droits des patients. Nous estimons également que l’éducation doit commencer dès le plus jeune âge. Et malheureusement, en Roumanie on enregistre un nombre croissant de grossesses non-désirées chez les adolescentes à un âge de plus en plus précoce. »
Et au sujet du déficit d’éducation pour la santé, la Roumanie se confronte à un important taux de mortalité infantile : « Dans le milieu rural, ce taux est presque double dans certaines régions qui sont très vulnérables par rapport à la moyenne nationale. Nous observons au milieu rural que 20% des familles avec enfants de moins de 5 ans n’ont jamais emmené leur enfant au médecin, malgré des normes très claires qui précisent le nombre de visites au médecin qu’un enfant doit faire par an selon son groupe d’âge : moins d’un an, jusqu’à deux ans, jusqu’à cinq ans. Ce qui plus est, un nombre assez élevé d’enfants souffrent de malnutrition. »
C’est sur cette toile de fond que plusieurs initiatives censées améliorer la situation ont été lancées, affirme Daniela Buzducea : « Plusieurs programmes expérimentaux ont déjà porté leurs fruits. Parmi eux, il y en a un qui entremêle la formation médicale continue à l’intention des médecins de famille et du personnel médical basé en milieu rural à l’éducation des parents et à un certain soutien accordé aux familles les plus vulnérables. Il ne s’agit pas d’une aide financière proprement dite, mais plutôt d’un coup de main accordé à ces familles en détresse afin de les aider à acquérir des habilités et de pouvoir mieux nourrir leurs enfants. Si on ne se préoccupe par la qualité nutritionnelle de l’enfant dès son âge le plus jeune, toute intervention ultérieure censée remédier aux problèmes de santé sera beaucoup plus coûteuse. »
Ces initiatives se manifestent au niveau européen aussi. Cet automne, l’eurodéputé Victor Negrescu, du groupe des socialistes et démocrates a réussi à obtenir le vote des députés européens en faveur d’un projet pilote estimé à un million d’euros et qui vise à impliquer l’Union Européenne dans l’amélioration des services médicaux, notamment en milieu rural. Victor Negrescu nous en donne des détails: « Nous allons rencontrer les experts dans le secteur de la Santé pour identifier les solutions concrètes censées améliorer et faciliter laccès aux services médicaux en milieu rural. Les propositions des spécialistes seront mises en œuvre dans plusieurs communes – roumaines surtout, je vais militer pour ça. Suite à cette première étape du projet-pilote, nous allons sélectionner la meilleure solution, qui sera financée à hauteur de 3 millions deuros et sera à nouveau mise à lépreuve dans plusieurs communes. Si tout va bien, en trois ans, les communes roumaines et européennes auront pour la première fois à leur disposition un fonds disponible, grâce auquel les autorités locales pourront financer les services médicaux dans leurs régions, améliorer leur qualité, acheter des équipements et ainsi de suite. Cest là un premier pas vers le premier axe de financement pour les services médicaux en milieu rural ».
Dans le même temps, leurodéputé Victor Negrescu précise que léducation en matière daccès aux soins médicaux est extrêmement importante: « Il faut apprendre aux gens ce quune bonne nutrition veut dire de même que tous les éléments importants qui contribuent à rester en bonne santé et qui préviennent des interventions plus difficiles. Justement, la prévention est la clé de voûte de ce quon est en train de construire. A part les interventions médicales concrètes, cest très important de pouvoir prévenir les situations graves avec des analyses et des examens médicaux effectués à temps. Ce sont des choses basiques en ville, mais essentielles à la campagne, car là les gens nont pas toujours d’accès direct à la pharmacie ou au médecin. Les campagnards ne sont pas toujours informés et ils se voient parfois confronter à de graves problèmes médicaux quils ne sont plus en mesure de traiter. Cest là que nous devons intervenir…»