Voyage au Delta du Danube
Réserve de la biosphère inscrite au patrimoine de l’UNESCO, le Delta du Danube est un véritable musée vivant de la biodiversité, comportant une trentaine de types d’écosystème. Vu son caractère unique, la Fédération internationale des journalistes et écrivains du tourisme (FIJET) lui a accordé la Pomme d’Or pour l’excellence en tourisme.
Daniel Onea, 20.07.2017, 15:19
Réserve de la biosphère inscrite au patrimoine de l’UNESCO, le Delta du Danube est un véritable musée vivant de la biodiversité, comportant une trentaine de types d’écosystème. Vu son caractère unique, la Fédération internationale des journalistes et écrivains du tourisme (FIJET) lui a accordé la Pomme d’Or pour l’excellence en tourisme.
A mesure que le Danube descend vers la mer, il se divise en 3 bras. Le bras septentrional constitue la frontière avec l’Ukraine voisine, le bras du milieu mène au port de Sulina et le bras situé au sud se dirige vers le port de Sfântu Gheorghe. Entre ces 3 bras se tissent de nombreux canaux, formant des lacs, des îlots et des bassins couverts de nénuphars.
Selon Mălin-Matei Muşetescu, gouverneur de l’Administration de la Réserve de la Biosphère le Delta du Danube, il s’agit là d’un site touristique à part: « Ce n’est pas nécessairement un lieu où l’on va pour se divertir. C’est plutôt un lieu où l’on entre comme dans un musée, comme dans un temple de la nature. Ceux qui viennent le visiter doivent commencer par comprendre qu’il faut respecter la nature, respecter ces lieux. Après, il leur sera très facile de respecter les règles particulières d’une réserve naturelle. »
Les touristes qui arrivent dans le Delta du Danube préfèrent loger dans un hôtel flottant, faire des promenades en chaloupe sur les canaux du delta, partir en safari et pêcher. Et ils sont nombreux à le choisir comme destination de leurs vacances.
Mălin-Matei Muşetescu : « L’année dernière, le Delta a attiré plus de 73.000 touristes, dont environ 51.000 Roumains et 22.000 étrangers. Le Delta compte 6.609 places d’hébergement dans 13 hôtels, 119 pensions, 69 pontons-dortoirs, deux hydrobus, 9 campings et un camp pour la jeunesse. Le Delta du Danube attire des touristes depuis longtemps, seulement, à présent, de nouvelles règles y ont été instituées depuis qu’il compte parmi les réserves de la biosphère. On accorde beaucoup d’attention à l’environnement. Le touriste doit respecter la nature, car il s’agit là d’aires strictement protégées. Dans certaines zones, les touristes peuvent entrer sans restriction, d’autres on ne peut les visiter que dans un but scientifique. La réserve comporte 24 itinéraires de randonnée – 15 sur l’eau, 9 en terre ferme. Pour l’instant il n’est pas complètement interdit de quitter l’itinéraire choisi. Pour visiter le Delta, il n’est pas obligatoire de le faire en groupe, on peut y faire des excusions individuelles. Beaucoup de touristes étrangers préfèrent le faire en kayak. C’est d’ailleurs la meilleure façon de voir le Delta: au ras de l’eau, silencieusement et sans le polluer. »
Le gouverneur de l’Administration de cette Réserve de la biosphère, Mălin-Matei Muşetescu, aime beaucoup un itinéraire grâce auquel il a découvert le Delta du Danube, en 1978 : « Il s’agit de la zone Şontea-Fortuna et du village Mila 23, qui est un village traditionnel de pêcheurs. Evidemment, on doit voir aussi la forêt de Letea, la zone Letea-Rosetti, ainsi que la zone de Caraorman, avec sa forêt et ses dunes de sable. Le Delta est une mosaïque et il est difficile d’en choisir un petit fragment. Il est pourtant vrai qu’en allant de Tulcea à Letea, on voit déjà une grande partie du Delta. La voie d’accès y est à 99% fluviale. »
La réaction des touristes est toujours positive. Mălin-Matei Muşetescu explique : « Ils sont émerveillés de ce qu’ils y trouvent ; beaucoup d’entre eux se demandent pourquoi nous ne faisons pas davantage. Ils pensent que s’il y avait un tel delta dans leur pays, on ferait plus pour le protéger et en même temps pour donner une chance aux gens qui y vivent, car c’est une réserve habitée. Elle n’est pas comme les montagnes rocheuses, où il n’y a que la faune et la flore. Et on doit donner à ces gens-là une chance de mener une vie décente. C’est uniquement de cette façon qu’ils n’abuseront pas de leur accès aux ressources naturelles. »
Paul Branovici gère plusieurs hôtels flottants du Delta. Selon lui, cette année le taux d’occupation des places d’hébergement dans le Delta du Danube sera de 70%. Des groupes ont déjà réservé leurs vacances dès 2016. Les oiseaux, les nénuphars, toute la splendeur de la nature attirent les touristes.
A quoi ressemble un séjour dans un hôtel flottant ? Paul Branovici : « On monte à bord d’un tel hôtel à Tulcea et on suit un itinéraire choisi d’avance avec les touristes. Le long de ces itinéraires approuvés par l’administration du Delta, il y a des endroits où l’on s’arrête, on mouille et de là on part en barque voir tranquillement les canaux. Par exemple, on prend le départ à Tulcea à midi. On déjeune en route, on longe le canal de Sulina et on visite les localités environnantes. Le soir, on arrive près de Letea et on y passe la nuit. Le lendemain, on va voir la forêt de Letea. A 14 heures on prend le repas et l’hôtel flottant change de place. On visite la nouvelle destination jusqu’au repas du soir. Le lendemain, l’hôtel se déplace ailleurs, pour permettre aux touristes d’admirer un autre coin de nature. La nouvelle destination pourrait être le village Mila 23. On va le visiter et voir en même temps les lacs tout près et on rentre à l’hôtel pour le repas. Ensuite l’hôtel se déplace à nouveau et ainsi de suite. On prend sa maison, pour ainsi dire, et on voyage à travers tout le Delta. Les prix débutent à 300 lei (soit 66 euros) pour une nuitée par personne, comportant l’hébergement, la croisière, 3 repas et les promenades en canot à moteur. Le touriste ne devra payer en plus qu’une taxe d’accès dans la Réserve, d’un montant de 5 lei (soit environ 1 euro) par jour et les boissons alcoolisées qu’il souhaite consommer. Tous le reste est inclus dans le prix du séjour. »
Cette année, le transport dans le Delta est meilleur – estime Dragoş Olaru, opérateur et guide touristique : « Les balades sur l’eau étant particulièrement importantes, ces dernières années, les embarcations ont été modernisées et elles offrent plus de sécurité et de confort. Le Delta du Danube est ouvert aux touristes entre mars et décembre. Beaucoup d’entre eux préfèrent la période comprise entre avril et juin, pour observer les oiseaux. En pleine saison estivale, on s’y rend pour la détente, en automne pour la pêche – surtout celle aux poissons prédateurs. A la différence des touristes roumains, les touristes étrangers sont surtout attirés par les coutumes et les traditions des parages. Presque chaque localité a son ensemble de musique et de danses traditionnelles, spécifiques aussi des communautés de Russes lipovènes, d’Ukrainiens et même de Grecs ou d’Italiens. »
Ne ratez donc pas le Delta du Danube, une des plus vastes zones humides du monde et une des zones compactes de jonchaies les plus étendues de la planète. (Trad.: Dominique)