Tourisme rural en Bucovine
La région est également une destination pour les amateurs de tourisme actif. Nous allons redécouvrir aujourd’hui la Bucovine en tant que destination estivale. Notre périple commence à Marginea. Vous y trouverez un musée ethnographique aménagé dans une maison centenaire. Ce n’est pourtant pas l’ancienneté du bâtiment qui impressionne, mais les costumes traditionnels, les objets tissés, les colliers, et surtout la céramique. Vous aurez l’occasion d’admirer des objets faits par les artisans, et vous rencontrerez les créateurs mêmes, qui peuvent aussi vous faire une démonstration.
Daniel Onea, 04.07.2019, 17:26
La région est également une destination pour les amateurs de tourisme actif. Nous allons redécouvrir aujourd’hui la Bucovine en tant que destination estivale. Notre périple commence à Marginea. Vous y trouverez un musée ethnographique aménagé dans une maison centenaire. Ce n’est pourtant pas l’ancienneté du bâtiment qui impressionne, mais les costumes traditionnels, les objets tissés, les colliers, et surtout la céramique. Vous aurez l’occasion d’admirer des objets faits par les artisans, et vous rencontrerez les créateurs mêmes, qui peuvent aussi vous faire une démonstration.
Corneliu Magopăţ est maître potier. Il a appris la poterie dès ses 7 ans, de ses parents, comme la plupart des maîtres potiers de cette commune : « C’est la couleur qui nous distingue des autres centres de céramique. Nous obtenons la couleur par voie naturelle, sans intervenir avec des oxydes ou des teintures, et cela nous rend uniques en Roumanie et en Europe. Tout premièrement, cela attire nos visiteurs. Ensuite, il y a le cadre, l’ambiance. Notre localité est sise dans une belle région. Nous avons des expositions où les clients peuvent admirer nos produits, et les acheter,aussi. On peut également visiter les ateliers ainsi que les fours. Les gens sont curieux, et nous pouvons aider ceux qui souhaitent s’essayer à la poterie dans notre atelier, nous leur donnons toutes les indications nécessaires, nous créons ensemble des modèles qu’ils peuvent aussi emporter. Les touristes se sentent très bien chez nous. »
Chaque année, il y a de nouvelles offres de plus en plus variées avec des paquets touristiques à des pensions de la partie rurale de la Bucovine. L’agritourisme ou le tourisme de bien-être à la campagne présuppose le retour à la nature, la consommation d’aliments écologiques, tout cela pour une vie plus saine. Et si les maîtres artisans de l’endroit sont reconnus à l’international pour les véritables joyaux qu’ils créent, à l’aide de techniques vieilles de plusieurs centaines d’années et transmises d’une génération à l’autre, les monastères de Bucovine sont tout aussi recherchés pour leur riche histoire et pour leur aspect inédit.
Cătălina Velniciuc, conseillère supérieure au Centre d’information et de promotion touristique de Suceava, précise : « C’est la première question de tous les touristes qui entrent dans notre centre d’information : où sont les monastères peints de Bucovine, la plupart inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO ? Nous en avons huit qui y figurent : Arbore, Pătrăuți, Probota de Dolhasca, Sf. Ioan celNou(St Jean le Nouveau) de Suceava, Voroneț,le monastère de Humor, Sucevița et Moldovița. Tous ces monastères sont très beaux. Ils sont construits dans la deuxième moitié du XVe et au début du XVIe siècle. Leur particularité réside en la peinture murale intérieure et extérieure, faite avec des couleurs végétales, qui enchantent le visiteur avec différentes scènes bibliques. »
Nous nous arrêtons à un des monastères qui ont résisté aux temps près de 500 ans. Même s’il est moins visité que les célèbres Voroneţ, Putna, Moldoviţa ou Suceviţa, et plus à l’écart, le couvent de Probota ne doit pas manquer du programme de visite de la Bucovine. Une des moniales nous fait un bref historique : « Probota est le premier monastère peint à l’extérieur. Il a été bâti en 1530 et peint entre 1530 et 1532 par une équipe de moines. Du point de vue architectural, il respecte le modèle des grandes nécropoles médiévales et combine les trois éléments : le gothique, qui domine, les éléments de la Renaissance et les éléments moldaves. Au XIXe siècle, l’église connaît des transformations sous administration grecque. C’est la solution de peinture extérieure qui a été adoptée, les fenêtres du pronaos et de l’exonarthex ont été murées et l’église a été repeinte à l’intérieur. Suite à la sécularisation des avoirs des monastères, en 1864, le monastère a été supprimé et le lieu de culte est devenul’église du village de Probota jusqu’à la révolution anticommuniste de 1989. Après, c’est un couvent de nonnes, et depuis 1993, il est inclus sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO pour la valeur de son architecture. Après les travaux de restauration, sous l’égide de l’UNESCO, financés en grande partie par les gouvernements japonais et roumain, la peinture intérieure est lavée et la peinture ancienne, originale, de 1532, est découverte. Elle révèle un programme iconographique unique, d’exception, qui détermine les spécialistes à la déclarer en 2001 la mieux conservée et la plus exacte du point de vue théologique. Elle correspond le mieux aux normes liturgiques et au style artistique de l’église byzantine. Elle reçoit, en 2001, le prix de l’UNESCO pour la valeur de sa peinture intérieure. Si l’ornementation extérieure ne pourra plus jamais être admirée telle qu’elle était autrefois, en dépit des travaux de restauration, la peinture intérieure, elle, est unique. »
Ceux qui souhaitent passer des vacances actives et inédites sont invités à visiter Ţara Dornelor- le Pays des Dorne. Monica David, spécialiste de communication de l’Association d’écotourisme ŢaraDornelor, a annoncé récemment que cette destination deviendra la 5e destination d’écotourisme de Roumanie et la seule de ce type de Bucovine. L’Association d’écotourisme ŢaraDornelor propose dix paquets de services comportant des activités diverses dans la nature : randonnées en montagne, promenades à vélo, easy rafting, ski de randonnée ou encore excursions à cheval.
Monica David : « Jusqu’à présent, les tours guidés du Centre de visite du Parc national Călimani ont été les plus demandés par les visiteurs étrangers, notamment de Pologne, de République tchèque, de France ou d’Allemagne. Le Centre innove en apportant la culture de l’endroit et la nature dans l’attention des touristes. A l’intérieur, il y a des expositions de présentation du massif de Călimani, le plus jeune et le plus haut des massifs volcaniques du pays. A l’extérieur, il y a des jeux interactifs pour adultes et pour enfants, des sessions d’observation des oiseaux et des projections de films avec la vie sauvage du Parc. Ce paquet comprend également une visite thématique sur un sentier où un guide fournit aux touristes des informations sur les airelles et les myrtilles, sur les graines de pin ou encore la linaigrette, une plante avec une grande adaptabilité, rare en Roumanie. »
Les programmes de visite proposés aux touristes sont très variés d’un point de vue de la durée et de la complexité, et les prix sont accessibles à tous. Ils sont à retrouver en détail sur le site de l’Association d’écotourisme ŢaraDornelor, taradornelor.ro. (Trad. Ligia Mihaiescu)