Tourisme en Bucovine
La contrée de Bucovine doit sa renommée aux paysages magnifiques, à ses sites culturels, à ses traditions mais aussi aux possibilités de pratiquer des sports d’hiver, dans des stations telles – Vatra Dornei, Gura Humorului, Cârlibaba et Câmpulung Moldovenesc, qui sont aussi des destinations touristiques bien connues du nord de la Roumanie. Mais il y en aussi d’autres.
Daniel Onea, 23.02.2014, 01:00
La contrée de Bucovine doit sa renommée aux paysages magnifiques, à ses sites culturels, à ses traditions mais aussi aux possibilités de pratiquer des sports d’hiver, dans des stations telles – Vatra Dornei, Gura Humorului, Cârlibaba et Câmpulung Moldovenesc, qui sont aussi des destinations touristiques bien connues du nord de la Roumanie. Mais il y en aussi d’autres.
Faisons une première halte à la Saline Cacica, située au centre-ouest du département de Suceava. C’est Ioana Croitoru qui nous servira de guide dans cette ancienne mine de sel ouverte aux touristes depuis le 19e siècle. « La mine toute entière a été aménagée à la main par des spécialistes miniers de Pologne et d’Ukraine. En polonais, Cacica signifie « canard ». C’était un terrain marécageux, peuplé de canards sauvages, d’où le nom de la mine, donné par les Polonais. Selon les experts, la réserve de sel de Cacica suffira pour encore 500 ans, son exploitation ayant commencé en 1791. La saline accueille une petite chapelle orthodoxe, avec quelques sculptures en sel. A noter aussi l’existence à 38 mètres de profondeur d’un lac artificiel sur les rives duquel on peut admirer des cristaux de sel. Et c’est toujours là que les touristes peuvent découvrir la petite barque avec laquelle les mineurs promenaient, jadis, leurs enfants et petits enfants. A 41 mètres de profondeur se trouve une salle de bal qui porte le nom du premier directeur général de la mine. Une salle destinée à la conservation du fromage est à retrouver à 70 mètres de profondeur, à une température constante de 10 degrés. On est aussi en train d’aménager un terrain de sport pour ceux qui y suivent des cures, Cacica étant idéale pour le traitement des maladies respiratoires. On a aussi des espaces destinés aux enfants. »
La saline peut être visitée du lundi au dimanche, de 9 h à 17 h. Le prix d’un billet est de 10 lei, soit 2,5 euros pour un adulte. Les enfants de moins de 14 ans et les élèves bénéficient d’une réduction de 50%.
Le nord de la Bucovine doit sa renommée aussi à ses monastères. Bien que moins connu que les célèbres Voronet, Putna, Moldovita ou Sucevita, le monastère de Probota est vieux de plus de 500 ans. Une des nonnes du monastère fait un bref historique de ce lieu de culte: « Probota est le premier monastère aux fresques murales extérieures. Erigé en 1530, il doit ses peintures à une équipe de moines, qui y travailla deux ans durant, de 1530 à 1532. Ce monastère respecte le canon esthétique des grandes nécropoles moyenâgeuses, mélangeant le gothique prédominant aux éléments renaissance et à ceux relevant de l’architecture locale, moldave. Au XIXe siècle, l’église du monastère allait subir plusieurs modifications. On a réalisé des fresques murales extérieures, emmuré les fenêtres du pro narthex et repeint l’intérieur. Après la sécularisation des biens ecclésiastiques, en 1864, le monastère perd sa fonction initiale. Il servira d’église au village de Probota jusqu’à la révolution anticommuniste de 1989, pour accueillir ensuite des nonnes. Depuis 1993, il figure sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Des travaux de restauration ont été effectués sous l’égide de l’Unesco, et financés, pour l’essentiel, par les gouvernements roumain et japonais. Au moment où l’on a lavé la peinture murale intérieure, on a découvert les fresques murales d’origine, datant de 1532. L’iconographie exceptionnelle et unique allait lui valoir, en 2001, le titre de monastère le mieux conservé. En plus, il respecte le mieux les normes liturgiques et le style artistique de l’église byzantine. Toujours en 2001, le monastère de Probota reçoit le prix de l’UNESCO pour la valeur de sa peinture intérieure. Si, malgré les travaux de restauration, nous ne pouvons plus admirer les fresques murales extérieures d’origine, il nous reste encore la peinture intérieure unique. »
De l’avis de Claudiu Bradatan du Centre d’information touristique de Suceava, la Bucovine est également une destination de choix pour faire du tourisme d’aventure: « C’est plutôt du tourisme de plein air qui n’implique pas nécessairement des sports extrêmes. En ce sens, on vous invite à Vatra Dornei qui, grâce au parc national de Calimani, s’avère idéale pour le tourisme équestre, l’escalade ou le rafting sur les eaux de la Bistrita. Vous serez surpris de la panoplie d’activités à pratiquer dans cette région. Ou bien, je vous invite à la découverte du village de Ciocanesti qui vous charmera certainement par ses maisons aux décorations traditionnelles et qui accueille deux festivals nationaux d’envergure: celui des oeufs peints, organisé chaque printemps, et celui de la truite, en été. »
Si le tourisme d’aventure n’est pas votre point fort, alors la Bucovine s’ouvre aussi aux amateurs des séjours de détente et de remise en forme. Une fois de plus, la station de Vatra Dornei vous attend, selon Petru Ariciuc, chef du Service de secours en montagne: « Bien que l’Empire de l’Autriche-Hongrie ait manifesté depuis 1850 sa volonté de faire de Vatra Dornei une station balnéaire, ce ne fut que dans les années 1880-1890 que le tourisme balnéaire a commencé à s’y développer. Ce fut la période où la ville s’était vu doter de ses principaux édifices tels la Poste, les bains thermaux et l’Hôtel de ville. A l’heure où l’on parle, la station recense trois établissements de cure et 2500 places d’hébergement rien que dans la ville, tandis que les quatre montagnes qui l’entourent permettent d’y passer des séjours d’une semaine dans des pensions ou des chalets. L’occasion de profiter de l’air très pur, pour soigner des troubles nerveux ou des problèmes cardiaques. Les médecins recommandent aux patients de faire des randonnées en montagne pour profiter de l’air ozoné. »
Notre invitation vient d’être lancée. Ce sera maintenant à vous d’inclure la Bucovine sur la liste de vos prochaines destinations de vacances…(trad. : Ioana Stancescu, Alexandra Pop, Mariana Tudose)