Spiritualité et ethnographie dans la contrée de Gorj
Nous avons choisi pour point de départ le village de Hobiţa, de la commune de Peştişani. Ce choix n’est pas le fruit du hasard. En effet, c’est dans cette localité que se trouve la maison musée Constantin Brâncuşi, datée de 1971. Elle est située sur l’emplacement de l’ancienne maison où avait vu le jour le célèbre sculpteur roumain. Pour plus de détails, nous avons invité au micro le maître de conférences Ion Mocioi. « C’est une maison musée puisqu’elle abrite aussi un musée, censé faire connaître le village natal et la maison paternelle de Brâncuşi. La maison où était né l’artiste ayant été consumée par les flammes avant 1900, la sœur de Brancusi en a fait construire une autre, à proximité de l’emplacement de la première. Malheureusement cette deuxième demeure fut elle aussi réduite en cendres. La maison musée, qui repose sur une assise haute, en pierres de rivière, a un seul niveau. Elle se compose de trois pièces et d’une véranda. On y accède par un escalier, lui aussi en grosses pierres de rivière. Suivant l’architecture traditionnelle, le toit est en bardeaux de bois. Le plancher de la véranda et des trois pièces est fait en terre. Sur les trois pièces de la maison, une servait de cuisine et une autre de débarras. Le grenier était aménagé de sorte que la fumée de l’âtre puisse être utilisée pour le fumage de la viande. Dans cette maison musée on retrouve des objets ayant appartenu aux frères de Brâncuşi, qui recomposent l’ambiance des temps jadis. La famille possédait aussi un terrain, que la mère de Brâncuşi a été obligée de vendre pour payer les frais de scolarité de Constantin, élève à l’Ecole nationale des beaux arts de Bucarest. »
Daniel Onea, 14.01.2016, 14:21
Nous avons choisi pour point de départ le village de Hobiţa, de la commune de Peştişani. Ce choix n’est pas le fruit du hasard. En effet, c’est dans cette localité que se trouve la maison musée Constantin Brâncuşi, datée de 1971. Elle est située sur l’emplacement de l’ancienne maison où avait vu le jour le célèbre sculpteur roumain. Pour plus de détails, nous avons invité au micro le maître de conférences Ion Mocioi. « C’est une maison musée puisqu’elle abrite aussi un musée, censé faire connaître le village natal et la maison paternelle de Brâncuşi. La maison où était né l’artiste ayant été consumée par les flammes avant 1900, la sœur de Brancusi en a fait construire une autre, à proximité de l’emplacement de la première. Malheureusement cette deuxième demeure fut elle aussi réduite en cendres. La maison musée, qui repose sur une assise haute, en pierres de rivière, a un seul niveau. Elle se compose de trois pièces et d’une véranda. On y accède par un escalier, lui aussi en grosses pierres de rivière. Suivant l’architecture traditionnelle, le toit est en bardeaux de bois. Le plancher de la véranda et des trois pièces est fait en terre. Sur les trois pièces de la maison, une servait de cuisine et une autre de débarras. Le grenier était aménagé de sorte que la fumée de l’âtre puisse être utilisée pour le fumage de la viande. Dans cette maison musée on retrouve des objets ayant appartenu aux frères de Brâncuşi, qui recomposent l’ambiance des temps jadis. La famille possédait aussi un terrain, que la mère de Brâncuşi a été obligée de vendre pour payer les frais de scolarité de Constantin, élève à l’Ecole nationale des beaux arts de Bucarest. »
Les touristes qui arrivent à Curţişoara peuvent découvrir le village authentique d’il y a deux siècles, affirme Victor Albinel Firescu, chef de la section d’ethnographie et d’art du Musée départemental de Gorj. Curţişoara est une commune située à près de 90 km de Hobiţa et à seulement 13 km de Târgu Jiu, chef-lieu du département de Gorj. Le nord de la province d’Olténie en général et le comté de Gorj, en particulier, ont été propices à l’apparition et au développement d’un système architectural complexe où l’utilisation du bois est prépondérante, précise Victor Albinel Firescu. « Ces contrées abondent en cours d’eau et en forêts, ce qui n’est pas sans influer sur les techniques de construction. D’un point de vue social, il convient de mentionner que les habitants de ces terres étaient des gens libres, chose visible aussi dans leurs créations matérielles et spirituelles. C’est ce qui explique d’ailleurs la forte résistance qu’ils ont opposée à la collectivisation pendant le régime communiste. Leur esprit conservateur et pratique est surtout illustré par l’architecture ecclésiastique qui utilise le bois comme principal matériau de construction. Celle-ci se décline de plusieurs façons, suivant le contexte social et la période historique. La contrée de Gorj dénombre actuellement plus de 120 églises – monuments historiques, en bois, véritables joyaux architecturaux. Elles se font remarquer tant par la technique de construction et la décoration, que par leur durabilité. C’est là le résultat du savoir-faire des maîtres artisans et de leur expérience en matière de travail du bois, une expérience séculaire, léguée de génération en génération. »
L’habitation est censée abriter et protéger la famille, précise Victor Albinel Firescu, chef de la section d’ethnographie et d’art au Musée départemental de Gorj. La demeure est donc le centre de l’univers familial, le lieu du développement harmonieux de l’être humain, en étroite liaison avec la nature. Victor Albinel Firescu nous a également parlé du Musée de l’architecture traditionnelle de Gorj. « Le musée, qui s’étale sur plusieurs hectares, regroupe des maisons paysannes spécifiques de toutes les zones ethnographiques du comté de Gorj. Il y a aussi deux églises: celle de Gheorghe Tătărăscu, transférée du village de Poiana Rovinari, dans les années 2000-2002, et l’église placée sous le vocable de Saint Jean – Baptiste. Cette dernière, érigée par les soins de Bălaşa Cornoiu en 1821, est construite en brique et décorée à l’intérieur de très belles peintures naïves. Une simple visite ne suffit pas pour saisir l’esprit de ces lieux qui ont donné tant de personnalités marquantes dans bien des domaines de la culture. Il faudrait donc s’y attarder plus longuement. »
Ion Mocioi, maître de conférences, nous recommande vivement ces endroits : « Je souhaite que les touristes viennent en grand nombre visiter la maison musée de Brâncuşi, reconstruite à l’identique à quelques pas de l’originale. Plusieurs arbres, dont certains existaient déjà du vivant du sculpteur, se dressent encore dans la cour de la maison. Ce n’est que dans cette ambiance agréable et avec l’aide des spécialistes qui se tiennent à votre disposition pour toute information que vous retrouverez l’âme de Brâncuşi. Grâce à un récent décret du Parlement de Bucarest, la ville de Târgu Jiu accueille elle aussi, à partir de cette année, un musée national consacré à Constantin Brâncuşi. »
Ici prend fin notre voyage dans le comté de Gorj, contrée d’origine du père de la sculpture moderne, Constantin Brancusi. (trad. Mariana Tudose)