Promenade à pied à travers Bucarest
Aujourd'hui, nous découvrons trois visites à pied gratuites ayant pour thématiques « Le communisme contre la monarchie », « Le centre-ville historique et Dracula », et « Le centre-ville et le communisme ». Ils sont inclus depuis plus de sept ans dans un projet intitulé « Btrip Bucarest Walking Tour ».
Daniel Onea, 23.05.2024, 10:42
La première attestation documentaire de Bucarest remonte à l’an 1459. Avec une histoire riche, la capitale de la Roumanie est aujourd’hui un point d’intérêt majeur. Et la meilleure façon de la découvrir est dans le cadre de visites à pied gratuites organisées par un groupe de guides locaux enthousiastes et expérimentés. Les touristes sont conduits vers les objectifs les plus importants, pour y apprendre les histoires les plus intéressantes. Aujourd’hui, nous découvrons trois visites à pied gratuites ayant pour thématiques « Le communisme contre la monarchie », « Le centre-ville historique et Dracula », et « Le centre-ville et le communisme ». Ils sont inclus depuis plus de sept ans dans un projet intitulé « Btrip Bucarest Walking Tour ».
Marius Burda, l’initiateur de ce projet, raconte qu’il s’est inspiré des pays qui avaient déjà une tradition de visites guidées gratuites pour les touristes.
« J’étais une fois en Suède. J’ai fait quelques tours à Stockholm et je les ai vraiment aimées. J’ai me suis dit que nous pourrions également adapter quelque chose comme ça à Bucarest. Nous avons commencé au printemps du 2017. J’ai réalisé le projet avec Ștefania, ma collègue, qui est une guide expérimentée, et nous avons dû régler plusieurs détails : quel itinéraire choisir, ce qu’un étranger serait intéressé à voir à Bucarest, comment présenter la ville, car, la plupart du temps, l’image était un peu négative et nous voulions transformer cette image en une expérience formidable. Ensuite, nous avons décidé d’intituler le premier tour « Le communisme contre la monarchie ».
Cette visite commence par l’Athénée roumain, un bâtiment emblématique, et finit au point d’intérêt le plus important pour les touristes étrangers, le Palais du Parlement.
« Sur cette route on voit en fait deux régimes qui ont changé à la fois la Roumanie et Bucarest, le communisme et la monarchie. On présente les 200 dernières années d’histoire de la ville de Bucarest sur les plans architectural et politique. C’est en fait sur cela que repose cette visite : de belles histoires de Bucarest. Il y a beaucoup de touristes étrangers qui viennent en provenance de pays dont la monarchie a une longue tradition, soit le Norvège ou l’Angleterre. Ce circuit est assez facile à comprendre et attrayant pour eux. Par contre ils n’ont pas connu le communisme, ce qui fait que ce tour soit d’autant plus intéressant. Tant les habitants de Bucarest que les visiteurs sont venus, ont parcouru le tour et ont été surpris. En effet, on connaît l’histoire d’une certaine manière, mais un habitant de la ville pourrait mieux la présenter. Rien qu’un exemple : on parle de l’Athénée roumain, on explique sa construction et sont histoire, puis on se rend à la statue de Carol, devant le Musée national d’art, où l’on parle de la monarchie, et ensuite sur la place de la Révolution, où l’on parle de la Révolution roumaine »
Les touristes qui participent à la visite reçoivent un catalogue avec des images qui présentent l’évolution des lieux. Beaucoup restent impressionnés, choqués de voir que, par exemple, sur la place de la Révolution, il y a 35 ans, il y avait des chars d’assaut et des combats de rue. La visite se poursuit sur Calea Victoriei, avec Marius Burda, guide touristique :
« On peut y raconter une centaine d’histoires. On s’arrête à l’ancien Théâtre National. Beaucoup de gens ne savent pas, par exemple, qu’à la place de l’actuel hôtel Novotel se trouvait l’ancien Théâtre National. Bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été ensuite démoli. On descende ensuite dans le jardin de Cișmigiu, pour présenter le parc le plus beau et le plus ancien de Bucarest. Le dernier arrêt est au Palais du Parlement, dans le parc Izvor, pour expliquer comment le régime communiste a entièrement transformé la ville. Il a littéralement rasé tout un quartier de maisons, avec tout ce qu’il y avait dedans, et a construit l’un des plus grands bâtiments du monde. »
Des tours en anglais et en espagnol
Le deuxième tour se déroule en anglais, explique Marius Burda, guide touristique :
« Le tour s’appelle « Old Town et Dracula ». On le fait uniquement dans la vielle ville de Bucarest. On se retrouve à l’auberge de Manuc et l’itinéraire passe uniquement par la zone centrale. Lors du deuxième tour on présente les histoires du vieux Bucarest, la légende de la ville. De nombreux étrangers se rendent ensuite au château de Bran, au château de Peleș, simplement attirés par la légende de Vlad Țepeș. C’était dommage de ne pas l’utiliser. On leur présente toute l’histoire, on leur raconte comment la ville s’est transformée, comment elle est devenue le « Petit Paris », on les emmène dans le vieux Centre-ville, poru découvrir de belles églises, telles Stavropoleos et Saint Georges. On a vraiment beaucoup de choses à voir. »
Le troisième tour est en espagnol. Marius Burda, guide touristique et initiateur du projet « Btrip Bucarest Walking Tour », explique que la décision d’organiser un tour en espagnol a été prise grâce au grand nombre de touristes parlant cette langue, qui avaient des difficultés à comprendre l’anglais.
« Notre projet implique aussi deux personnes extraordinaires, Esu et Gema, d’origine espagnole, qui ont déménagé en Roumanie. Avec leur aide, on a décidé d’organiser un tour pour les hispanophones à Bucarest. Le tour en espagnol réunit en fait les histoires des tours guidés en anglais. On commence à l’auberge de Manuc et on finit la visite au Palais du Parlement. Elle s’étend sur environ trois heures. Les autres visites durent deux heures et demie, donc il y a beaucoup de choses à raconter. La plupart des touristes viennent évidemment d’Espagne, mais s’y ajoutent aussi de nombreux Italiens. Parallèlement il y a aussi des touristes d’Allemagne ou d’Angleterre. On les demande « comment avez-vous entendu parler de Bucarest », « pourquoi avez-vous choisi la Roumanie », « pourquoi êtes-vous venu à Bucarest », « aimez-vous Bucarest » ? Beaucoup de gens ont une très bonne opinion sur Bucarest. Ils aiment le mélange architectural. Sur Calea Victoriei, après quelques centaines de mètres, l’architecture change, on passe des vieux bâtiments construits il y a plus de cent ans, à des bâtiments communistes. On ne voit quelque chose de pareil dans aucune autre capitale. Pareil dans le quartier du vieux centre-ville. Ils sont étonnés. Autre sujet d’étonnement : nos restaurants, nos clubs sont ouverts jusqu’au matin. Dans d’autres capitales européennes, ils ferment assez tôt. »
De véritables amitiés se forment à la fin des tours, selon les photos sur le site https://freetourinbucharest.com/ et sur les réseaux sociaux. L’un des aspects les plus importants de ces tours est que les touristes, s’ils le souhaitent, reçoivent toutes les informations nécessaires pour avoir une expérience unique à Bucarest.