Monastères du comté de Gorj
Une visite au comté de Gorj doit absolument vous mener dans quelques monastères orthodoxes, certains vieux de plusieurs siècles. Celui de Polovragi est situé dans la partie est du département. Sa construction a commencé en 1505 et a été parachevée entre 1699 et 1700, pendant le règne du prince Constantin Brancovan. Il convient de mentionner aussi le couvent de Tismana, dont l’édification a commencé au XIVe, l’église intérieure étant entourée de hautes murailles. Une spécificité de ce monastère, c’est la couleur de fond des murs ; de nos jours encore, la recette de cette couleur est inconnue ; elle porte le nom de « rouge de Tismana ». Il y a ensuite le monastère de Lainici, à l’entrée du défilé de la rivière Jiu. Voici quelques lieux de culte empreints d’une riche histoire, et dont nous ouvrons les portes aujourd’hui.
Daniel Onea, 10.12.2015, 14:03
Une visite au comté de Gorj doit absolument vous mener dans quelques monastères orthodoxes, certains vieux de plusieurs siècles. Celui de Polovragi est situé dans la partie est du département. Sa construction a commencé en 1505 et a été parachevée entre 1699 et 1700, pendant le règne du prince Constantin Brancovan. Il convient de mentionner aussi le couvent de Tismana, dont l’édification a commencé au XIVe, l’église intérieure étant entourée de hautes murailles. Une spécificité de ce monastère, c’est la couleur de fond des murs ; de nos jours encore, la recette de cette couleur est inconnue ; elle porte le nom de « rouge de Tismana ». Il y a ensuite le monastère de Lainici, à l’entrée du défilé de la rivière Jiu. Voici quelques lieux de culte empreints d’une riche histoire, et dont nous ouvrons les portes aujourd’hui.
Le monastère de Tismana est à une trentaine de km de la ville de Târgu Jiu, entouré de forêts. Il a été érigé en une seule année et son nom vient d’un arbre qui boisait à l’époque toute la région. Le moine Nicodim, canonisé grâce à ses mérites, a utilisé des techniques de construction spéciales pour les années 1500. L’église à l’intérieur du monastère est entourée de remparts fortifiés, l’accès se faisant par une immense porte en bois, précise Oana Paloş, porte-parole du Conseil départemental de Gorj: « Le monastère de Tismana est un bijou d’architecture. Le bâtiment du couvent, mais aussi la région de montagne où il est situé, attirent beaucoup de gens, surtout pour la fête de sa patronne, Ste Marie. Des milliers et des milliers de pèlerins y viennent alors. »
Ce monastère a une histoire de plus de 6 siècles, et ses premières pages ont été écrites par le moine Nicodim. C’est lui qui a construit le lieu de culte, mais n’a pas décoré ses murs intérieurs. Il s’est limité à les peindre en une couleur unique, l’ocre, avec des motifs floraux et géométriques. La première peinture polychrome du monastère a été réalisée au XVIe s., par Dobromir de Târgovişte. Ce dernier a utilisé des couleurs végétales, dont un rouge oriental, appelé aujourd’hui « rouge de Tismana ».
L’archidiacre Dioniţă Apostolache, porte-parole de l’Archevêché de Craiova, affirme que les touristes trouveront dans le comté de Gorj les couvents orthodoxes les plus anciens du pays: « Nous commencerons notre visite par le monastère de Tismana, fondé par le moine Nicodim. St Nicodème est considéré dans la tradition monacale orthodoxe comme le fondateur du monachisme néo-hésychaste d’Olténie. Ce monastère, sis dans un cadre naturel pittoresque, est là pour le fidèle qui souhaite prier et qui est en même temps désireux d’admirer les beautés de la nature. Là, en dehors de ce saint lieu de culte, ce qui est inédit, ce sont les forêts d’if et de châtaignier sauvage. Dernièrement, près du monastère a été fondé le Musée de la monnaie nationale ; c’est là qu’a été déposé le trésor national pendant la première guerre mondiale. Il existe même des musées dans le patrimoine de nos couvents. A Tismana, nous en avons un, avec des objets très anciens, qui est unique au pays. A partir de ce monastère, on peut aller à pied à deux ermitages, à 1000 m d’altitude. Les moniales sauront vous renseigner. »
Un autre repère pour un circuit culturel et religieux au département de Gorj, c’est le monastère orthodoxe de Polovragi, bâti en 1505, à proximité de la localité homonyme. Il est à l’entrée des gorges de la rivière Olteţ, qui sépare les monts Parâng des monts Căpăţânii. Et c’est toujours là, dans les Gorges de l’Olteţ, que l’on retrouve la grotte de Polovragi, avec une longueur de près de 11 km, dont la première portion, de 800 m, est ouverte aux touristes. L’archidiacre Dioniţă Apostolache, porte-parole de l’Archevêché de Craiova, explique : « La deuxième destination qui pourrait être mentionnée dans ce contexte, c’est le monastère de Polovragi. Là, dans une autre zone d’une grande beauté, le pèlerin peut admirer la beauté du style brancovan. Sa peinture est unique en Roumanie. Elle a récemment été restaurée. »
Un autre monastère important pour le comté de Gorj est celui de Lainici, à 35 km de Târgu Jiu. Il semble que même celui-ci ait été fondé par le même moine Nicodim, qui a érigé une construction en pierre ou en bois qui a résisté jusqu’au XVIIIe s., nous dit l’archidiacre Dioniţă Apostolache, porte-parole de l’Archevêché de Craiova : « La troisième visite serait celle du couvent de Lainici, sis sur le défilé de la rivière Jiu, un monastère de moines avec une riche tradition. Ce lieu de culte a eu un rôle important notamment dans l’entre-deux-guerres, lorsque ses moines ont participé de manière active à soutenir l’esprit roumain et à promouvoir les valeurs et les traditions orthodoxes. A présent, le monastère de Lainici est un des points d’attraction de la zone parce qu’il recèle les reliques de St Irodion de Lainici. C’était un des supérieurs importants du monastère, récemment canonisé par l’Eglise orthodoxe roumaine. »
Bonne visite ! (trad.: Ligia Mihăiescu)