Mines de sel de Roumanie
De nos jours, les mines de sel roumains attirent un nombre croissant de touristes. Les propriétés de l’air salin ont fait apparaître la spéléothérapie et la climatothérapie, des cures se déroulant dans l’environnement souterrain. Nous descendons aujourd’hui sur les ondes dans les mines de sel les plus connues de Roumanie.
Daniel Onea, 17.11.2016, 17:27
De nos jours, les mines de sel roumains attirent un nombre croissant de touristes. Les propriétés de l’air salin ont fait apparaître la spéléothérapie et la climatothérapie, des cures se déroulant dans l’environnement souterrain. Nous descendons aujourd’hui sur les ondes dans les mines de sel les plus connues de Roumanie.
Notre périple souterrain commence dans le comté de Bacău, dans la station de Târgu Ocna. L’exploitation moderne du sel y a commencé dans les années ’60. Pourtant, le tourisme a pris un nouvel essor en 2005, avec la mise en valeur de l’église Sainte Barbe — explique Ilie Ion, directeur de la mine de sel de Târgu Ocna : « Cette église a été érigée en 1992, dans les profondeurs de la mine de sel, à l’initiative des mineurs. Les travaux de construction ont duré 6 mois. Par sa position et son architecture originale, elle fut, à l’époque, un monument unique en Roumanie et en Europe. Pour la voir, le touriste doit descendre 240 mètres. Un lac salé et une chute d’eau ajoutent du charme à un décor déjà fascinant. 13 mille m² y ont été aménagés pour le tourisme et les loisirs. Cet espace offre des conditions optimales non seulement pour le traitement des troubles respiratoires, mais aussi pour la détente ou la pratique de différents sports, les visiteurs disposant de mini terrains de foot, de terrains de basket, de tennis et de tables de ping-pong. Des aires de jeux ont été aménagées pour les enfants, dotées de balançoires et de toboggans. Nos petits visiteurs disposent également de jeux mécaniques ou de billard et d’espaces destinés aux mini-vélos. Nous envisageons également de créer des espaces pour le skateboard et les patins à roulettes. »
Les touristes de passage à Târgu Ocna peuvent également visiter le Musée du Sel. Ilie Ion, directeur de la mine : « Le musée offre des informations sur les débuts et l’évolution de l’exploitation du sel, ainsi que sur sa transformation, sur ses vertus thérapeutiques. L’extraction du sel y remonte à 1380 et le musée présente des objets extrêmement intéressants liés à cette activité. Au fil du temps, des touristes de tous les continents ont visité la mine et ils ont été tous très impressionnés, car peu d’étrangers ont eu l’occasion de descendre dans une telle mine. Nous en avons plusieurs en Roumanie et nous les trouvons intéressantes. Pourtant, pour les touristes étrangers c’est une expérience extraordinaire et ils partagent avec beaucoup d’émotion leurs impressions après une visite souterraine. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec des touristes japonais, par exemple. Et si l’interprète ne réussissait pas à traduire entièrement leur vive émotion, j’ai été touché par l’expression de leur visage et par ce que je lisais dans leur regard. »
Dirigeons-nous maintenant vers le nord de la Roumanie, dans le comté de Suceava, pour faire une halte à Cacica. Cette localité a été mentionnée pour la première fois dans un document du 18e siècle. L’administration autrichienne y a ouvert une exploitation intensive et efficace du sel. Celui-ci était extrait sous forme de blocs, par découpage manuel. La première chambre d’exploitation du sel gemme a été créée à une profondeur de 27 mètres. Ioana Croitoriu, guide à Cacica, explique : « En polonais, « kaczika » signifie « canard», car cette localité était entourée de marais et de jonchaies peuplés de centaines de canards sauvages. C’est pourquoi les Polonais lui ont donné ce nom. L’exploitation industrielle des gisements de sel gemme de Cacica remonte à 1791, année où la Bucovine, contrée du nord-est de la Roumanie, était annexée par l’Empire austro-hongrois. De l’avis des spécialistes, la mine de Cacica assurerait nos réserves de sel pour 500 ans encore. Une petite chapelle orthodoxe s’y trouve, avec quelques sculptures en sel. A 38 mètres de profondeur il y a un lac artificiel, au bord duquel se forment des cristaux de sel. On peut y voir encore la petite barque que les mineurs utilisaient pour promener leurs enfants et petits-enfants pendant leurs heures de loisirs. A 41 mètres de profondeur se trouve une salle de bal, où les mineurs organisaient des bals et des fêtes. La salle « Agripa Popescu », porte le nom du premier directeur général de la mine. Ensuite, on descend à 75 mètres de profondeur. C’est là que se trouvait autrefois un entrepôt à fromage. L’endroit offrait une température constante, le fromage étant très bien conservé à 10°. A présent, un terrain de sport y a été aménagé à l’intention des visiteurs — pour la plupart des personnes souffrant d’asthme et d’autres troubles respiratoires, qui y viennent pour la cure. Des aires de jeux pour les enfants ont également été aménagées. »
Nous faisons aujourd’hui une dernière halte en Transylvanie. Les habitats anciens y datant de 1100, Praid est une bourgade relativement « nouvelle », sa première attestation documentaire remontant à 1564. Pourtant, c’est la plus grande commune du comté de Harghita, connue notamment pour sa mine de sel — véritable ville souterraine. Selon les chiffres les plus récents fournis par l’administration de cette dernière, le nombre de touristes de passage à Praid a augmenté de 35 mille par rapport à la même période de l’année dernière. 3 à 4 mille personnes descendent dans la mine chaque jour. Le paysage souterrain est impressionnant — estime Seprodi Zoltan, directeur de la mine de sel de Praid : « L’on y entre en bus. Le véhicule suit un trajet de 1,2 km, descendant une centaine de mètres. De là, les touristes continuent leur visite à pied. On descend 240 marches pour arriver à une pièce plus ancienne, comportant un ensemble de galeries qui mesurent 600 mètres de long et 20 mètres de large et qui s’élèvent à une hauteur de 14 mètres. Ces dimensions sont impressionnantes. Environ 80% des touristes viennent de Hongrie. S’y ajoutent des touristes de tous les pays européens et même d’Asie. Nous avons également eu des groupes d’Amérique. Ils sont tous étonnés, émerveillés. »
Ne ratez donc pas ces destinations pas comme les autres et laissez-vous surprendre par leur beauté. (trad. : Dominique)