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Les églises en bois du Maramures

Sise
dans le nord de la Roumanie, la contrée du Maramures est une région attrayante
du point de vue touristique, grâce aux beautés naturelles et à sa richesse
ethno folklorique. Aujourd’hui nous nous arrêtons devant les anciennes églises
en bois, monuments historiques d’une immense valeur nationale et universelle,
dont l’histoire nous est racontée par Maria Mirela Podut du Centre
départemental de conservation et de promotion de la culture traditionnelle
« Liviu Borlan » du Maramures. Et si vous avez déjà planifié vos
vacances, rien ne vous empêche de visiter ces églises depuis n’importe quel
coin du monde, grâce à des tours virtuels créés par le biais d’une série de
projets à part :

Daniel Onea, 01.09.2022, 11:25

« Les
Roumains sont un peuple chrétien et l’église est placée dans le centre du
village, tout comme Dieu est le centre de l’Univers. C’est à l’église que les
villageois ont toujours trouvé refuge par temps d’invasion, d’épidémie ou en
cas de problème. Notre centre départemental a voulu mettre en valeur ces
moments. Cette série de projets a été initiée par le Centre départemental de
conservation et de promotion de la culture traditionnelle « Liviu
Borlan » du Maramures, avant le début de la pandémie, à une époque où
personne n’envisageait qu’autant d’évènements en ligne allaient avoir lieu. Ce
n’est pas la première démarche de ce genre que notre institution met en place. De
2018 à 2020, par le biais de projets similaires, des recherches ont visé trois
autres zones ethnographiques : les contrées du Chioar, du Lapus et du
Maramures. En 2021, les recherches se sont élargies au Pays de Codru, une
quatrième zone ethnographique, partiellement située dans le département du
Maramures. C’est ainsi que s’achève un cycle censé offrir un panorama de
toutes les églises en bois au statut de monument situées dans les quatre zones
ethnographiques du Maramures déjà mentionnée.»

Le Pays du Codru est
situé dans le nord-ouest de la Transylvanie et constitue un espace bien délimité
du point de vue ethnographique. A travers le temps, il a été influencé par les
régions ethnographiques avoisinantes. Maria Mirela Poduț nous explique :

« On
l’appelle la région de Codru elle était jadis recouverte de bois de chêne et de
hêtre, même si aujourd’hui ce sont les vallées et les collines qui dominent le
paysage. « Eglises en bois dans la région de Codru – Tours virtuels »
est un projet consacré à la recherche et à la promotion de 18 églises anciennes
en bois classées monument historique et qui
sont préservées dans une zone ethnographique s’étendant sur les départements du
Maramures, de Salaj et de Satu Mare ».

Les
églises en bois de cette région sont des monuments d’architecture
presqu’inconnus du grand public, suscitant jusqu’ici l’intérêt d’un nombre
restreint de spécialistes, affirme Maria Mirela Poduț, responsable du Centre
départemental de conservation et de promotion de la culture traditionnelle
« Liviu Borlan » du Maramures.

« Les informations relatives à ces lieux de culte
sont assez limitées. Certaines n’avaient pas été mises à jour depuis le milieu
des années 70, depuis la date de leur publication. Nous avons souhaité sortir
de l’anonymat les églises en bois du pays de Codru, toujours préservées avec
leur histoire, leurs détails architecturaux, leurs peintures. Des tours virtuels
de ces églises ont déjà été imaginés. Les caractéristiques de ces lieux de
culte les différencient et les intègrent en même temps dans l’ensemble des
églises en bois de Roumanie. Ce qu’il faut retenir, c’est que six autres ont
toujours conservé leur statut de lieux de culte pour les petites, voire très
petites, communautés religieuses. Tout comme pour les années précédentes, le
projet a eu deux composantes principales : la recherche et la promotion.
Pour le travail de recherche, on a utilisé des informations d’archives – études
et articles écrits par des spécialistes du domaine de l’art, de l’histoire et
de l’architecture – complétés par des informations obtenues sur le terrain.
Pour chacun des monuments visés il a fallu réaliser des tours virtuels et des photos
afin de refléter l’état actuel des églises. Toutes les informations – textes et
images – sont visibles dans la section « églises en bois » du
site codru.culturamm.ro. »

Le
caractère novateur du projet réside aussi dans les recherches dendrologiques
menées sur six églises. Maria Mirela Poduț nous raconte :

« Des
informations essentielles relatives à leur construction et à leur évolution ont
été dévoilées. La recherche dendrologique est la méthode la plus précise
utilisée de nos jours pour dater un objet. Il s’agit d’analyser en laboratoire
un échantillon prélevé du mur de l’église. La méthode est utilisée pour
déterminer l’âge de l’arbre coupé pour construire l’église et même l’année
approximative de la construction. Les films et la documentation réalisée
constituent une autre première du projet. Les films présentent la réalité des
églises en bois de la région de Codru dans la même section du site – la section
églises en bois ».

« Lieux perdus » est une autre
nouveauté du projet. Maria Mirela Podut, du Centre départemental de
conservation et de promotion de la culture traditionnelle « Liviu
Borlan » Maramures nous en dit plus :

« Nous
souhaitons recréer, dans la mesure du possible, le patrimoine perdu de la
région de Codru, d’une manière virtuelle, numérique, la seule possibilité à
l’heure actuelle, malheureusement. Nous présentons ainsi une série
d’informations et de photos d’églises en bois qui s’élevaient jadis dans ces
villages, mais qui n’existent plus malheureusement. Vous trouverez aussi des
films immortalisant des gens qui avaient fréquenté ces lieux de culte et qui
parlent de leur importance pour eux. Nous pouvons dire que ces lieux saints
reflètent des centaines d’années d’histoire durant lesquelles de nombreuses
générations ont franchi leur seuil. Dans un tel endroit, on a l’impression
d’être envahi par un sentiment de paix et de chaleur, grâce à la simplicité que
l’on y trouve. Nous vous invitons à les visiter ».

Bref,
les tours virtuels sont utiles tant pour ceux qui ont visité ces églises et
souhaitent revoir certains détails mais aussi pour ceux qui n’ont pas encore eu
l’occasion de s’y rendre.