Les collines de Transylvanie, une destination écotouristique
Eglises fortifiées, sites inscrits au patrimoine de
l’UNESCO, maisons traditionnelles saxonnes, rénovées et transformées en gîtes
ruraux, 600 kilomètres d’itinéraires touristiques balisés pour des randonnées à
pied ou en vélo, le tout dans un cadre naturel préservé depuis des siècles.
Voici les particularités des « Collines de Transylvanie », une nouvelle destination
écotouristique certifiée par le ministère de l’entrepreneuriat et du tourisme
de Roumanie. Cette région s’étend sur le territoire des départements de Brașov,
Mureș et Sibiu, étant délimitée par les rivières Târnave, Hârtibaciu et Olt.
Daniel Onea, 15.12.2022, 11:41
Eglises fortifiées, sites inscrits au patrimoine de
l’UNESCO, maisons traditionnelles saxonnes, rénovées et transformées en gîtes
ruraux, 600 kilomètres d’itinéraires touristiques balisés pour des randonnées à
pied ou en vélo, le tout dans un cadre naturel préservé depuis des siècles.
Voici les particularités des « Collines de Transylvanie », une nouvelle destination
écotouristique certifiée par le ministère de l’entrepreneuriat et du tourisme
de Roumanie. Cette région s’étend sur le territoire des départements de Brașov,
Mureș et Sibiu, étant délimitée par les rivières Târnave, Hârtibaciu et Olt.
Cette nouvelle certification reconnaît l’écotourisme comme
une forme de tourisme assurant la durabilité des communautés locales, affirme Cristina-Ana
Iliescu, manager de cette destination touristique :
« C’est
une reconnaissance que le ministère du tourisme a mise en place il y a
plusieurs années déjà et aux côtés de trois autres destinations, nous
bénéficions amplement de ce statut. Le processus proprement dit repose sur des
critères d’évaluation assez complexes et évalue la destination aussi bien sur
le plan touristique que sur le plan durable et environnemental. Le périmètre des
« Collines de Transylvanie » est connu et reconnu comme le pays des
églises fortifiées saxonnes. Sighisoara, Sibiu et Fagaras sont les principaux
repères de cet espace où la nature, bien qu’altérée par l’Homme, a existé
pendant des siècles en harmonie avec les communautés humaines. Les
habitants des lieux ont bâti leur existence autour de la nature, au même rythme
que celle-ci. En visitant les collines de la Transylvanie, les voyageurs
découvrent une véritable mosaïque de merveilles naturelles. »
Hormis les villages à l’architecture
typique du sud de la Transylvanie, avec leurs églises fortifiés et leurs
maisons saxonnes, ce paysage comporte aussi un aspect multiculturel, sis dans une
région de collines qui semble tout droit sortie d’un conte de fées. C’est ici
que l’on peut retrouver des prairies et des
pâturages, ainsi que des arbres séculaires, des éléments d’une très
grande valeur du point de vue de la biodiversité, puisqu’ils abritent toujours
des espèces presque en voie de disparition dans le reste de l’Europe. Cristina-Ana
Iliescu :
« C’est
ce que nous confient tous les biologistes qui arrivent chez nous. Ils sont
absolument enchantés qu’il existe une telle diversité d’espèces, de plantes et
d’oiseaux. Et si on parle d’itinéraires, le premier auquel je pense est la Via
Transylvanica, dont la section Terra Saxonum passe par le nord de la région des
Collines de Transylvanie, une région à ne pas rater pour tout randonneur
passionné. Je pense aussi aux accros du VTT. Il s’agit de plus de 600
kilomètres d’itinéraires qui peuvent être parcourus aussi à vélo. Il y en a
pour tous les goûts et pour tous les niveaux. Ceux qui ne sont pas trop
habitués au vélo ne devraient pas être découragés, car les chemins sont partiellement
goudronnés et passent par des routes anciennes, qui relient les villages et
même des pistes en terre battue, le niveau de difficulté est donc tout à fait
relatif. Mais il y a aussi des sections spécialement destinées aux grands
amateurs d’aventure, de VTT comme c’est le cas de l’itinéraire de cyclisme qui
part de Viscri et arrive jusqu’à Sighisoara en traversant plusieurs villages. Plusieurs
itinéraires équestres sont aussi accessibles. Toute une série d’opérateurs de
tourisme équestre et de centres d’équitations offrent des expériences équestres
de qualité, de très haut niveau. C’est sur la rivière de l’Olt que l’on peut
pratiquer des sports nautiques : randonnées en canoë, en kayak. A Angofa,
il existe un centre de la biodiversité où l’on peut observer des oiseaux et
découvrir un peu le travail des biologistes, leurs activités qui consiste à
passer en revue les oiseaux, les papillons et la flore de la région. »
Les touristes reviennent
dans la région des « Collines de la Transylvanie » pour des vacances
actives au beau milieu de la nature mais aussi pour découvrir la culture et les
traditions locales. Celles-ci incluent aussi une riche gastronomie. Au cours
des cinq dernières années, le nombre de visiteurs ayant séjourné à plusieurs reprises dans la
région a quadruplé, et la durée des séjours de plus de trois nuitées à
carrément doublé. C’est pourquoi les opérateurs locaux de tourisme qui font la
promotion des normes de qualité les plus élevées sont encouragés à continuer
leur activité et les communautés reconnaissent la valeur de la nature et des
traditions qu’elles préservent, affirme Cristina-Ana Iliescu, manager de ce
site touristique. Peut-on rendre visiter aux artisans traditionnels et les observer
travailler ?
« Ces
visites doivent être prévues à l’avance, parce que l’une
des qualités de l’éco-tourisme que nous souhaitons promouvoir est l’intégration
du tourisme dans un univers entier. Si un artisan est disponible exclusivement
pour recevoir des visiteurs, alors nous risquons de nous transformer tout
simplement en musée, mais « les Collines de Transylvanie » sont une
région vivante. Les artisans et les métiers traditionnels existent
toujours et le côté touristique ne fait que compléter cet univers. C’est
pourquoi, afin de rendre visite aux artisans, nous recommandons toujours aux
touristes de téléphoner avant et de contacter un guide local qui proposera des
séjours adaptés à chacun. L’écotourisme se propose de soutenir la communauté
locale dans son ensemble. Grâce à l’écotourisme, nous souhaitons éviter l’idée
d’un tourisme de masse, nous souhaitons que le visiteur arrive à passer un
certain temps, à découvrir, à sentir, à vivre et à tenter des expériences dans
le calme, comme nous aimons le dire ici. »
Et puisque les fêtes de fin d’année approchent à grands pas,
les « Collines de Transylvanie » peuvent-elles devenir une destination
de vacances hivernales ? Cristina-Ana Iliescu répond :
« On
peut aussi faire des randonnées en hiver. Au cours des dernières années on a eu
la chance de bénéficier de chutes de neige importantes, mais sachez que même dans
le cas contraire, le paysage demeure exceptionnel. Les panoramas du village de
Biertan, de celui de Șeica Mare ou de
la ville de Sighișoara, par exemple, sont à couper le souffle et méritent
d’être admirés afin de découvrir aussi les merveilles de la saison froide. Les
pâturages, les forêts sont extrêmement beaux durant l’hiver, même en l’absence
de neige. S’il neige, tant mieux. Une partie des agences de tourismes ont
imaginé des activités pour les fêtes de fin d’année. C’est dans ces régions que
se déroulent toute une série de traditions locales, telles « l’échappée
des Lole » à Agnita. Prévue le dernier weekend du mois de janvier, cette
tradition mérite bien d’être découverte par davantage de touristes. »
Selon
la légende, la tradition de « l’échappée des Lole » remonte au Moyen-Age.
A l’époque, les envahisseurs turcs auraient assiégé la citadelle d’Agnita et
une jeune femme courageuse, appelée Ursula, se serait déguisée, enfilant un
costume effrayant, pour sortir de la citadelle et à l’aide d’un fouet aurait
fait un bruit tellement assourdissant que les turcs, terrifiés, se seraient
enfuis. De nos jours, cette légende est célébrée par une parade immense ouverte
par le chef de la guilde des bottiers, accompagné par deux enfants qui
symbolisent les anges gardiens. Ils sont suivis par la guilde des tailleurs,
des fourreurs et des tonneliers, chacune de ces guildes présentant au public
des métiers traditionnels, ainsi que des personnages emblématiques.
(Trad :
Alexandru Diaconescu)