Le tour du communisme
Aujourd’hui
nous découvrons une page de l’histoire de la capitale roumaine grâce à un itinéraire
spécial, qui a beaucoup de succès auprès des touristes étrangers. A Bucarest,
le tour du communisme passe par les endroits qui témoignent de la période que
l’on a appelée « L’époque d’Or », achevée subitement en décembre
1989. Parmi les objectifs visités l’on trouve le Palais du Parlement, le
troisième plus large bâtiment administratif du monde, selon World Records
Academy, ou encore la Maison de Ceaușescu, la résidence de l’ancien dictateur
de la Roumanie.
Daniel Onea, 07.09.2023, 11:36
Aujourd’hui
nous découvrons une page de l’histoire de la capitale roumaine grâce à un itinéraire
spécial, qui a beaucoup de succès auprès des touristes étrangers. A Bucarest,
le tour du communisme passe par les endroits qui témoignent de la période que
l’on a appelée « L’époque d’Or », achevée subitement en décembre
1989. Parmi les objectifs visités l’on trouve le Palais du Parlement, le
troisième plus large bâtiment administratif du monde, selon World Records
Academy, ou encore la Maison de Ceaușescu, la résidence de l’ancien dictateur
de la Roumanie.
Andreea
Cosma, guide spécialisé, nous offre des détails sur cet itinéraire pas comme
les autres. En dehors des visites diverses, les touristes apprennent des
informations concernant la vie quotidienne des Roumains, du point de vue social,
économique et culturelle. Ecoutons-la :
« Premièrement, je pense que chaque
touriste de l’étranger doit faire ce tour, grâce auquel il comprendra le
comportement et le style de vie des Roumains. Que ça nous plaise ou non, les
presque 50 ans de communisme nous influencent toujours. A part les étrangers, le
tour est utile aux Roumains aussi, surtout aux plus jeunes, qui ne reçoivent pas
assez d’informations à l’école. Le tour les aidera à mieux comprendre les changements
et l’impact que le régime communiste a eu pas seulement sur la Roumanie et la
ville de Bucarest, mais aussi sur le gens en général. C’est notre objectif
général. Parmi les destinations de notre tour, on retrouve la Maison du People
ou le Palais du Parlement, ensuite l’Eglise « Le Skite des Sœurs »,
qui met en évidence l’histoire émouvante des églises qui ont été déplacées à
l’aide de rails. Ensuite nous visitons une ancienne « alimentara »,
c’est-à-dire un magasin de produits alimentaires, rue Apolodor, et nous
continuons par un des sièges de l’ancienne Securitate, c’est-à-dire de la
Police politique communiste, qui est maintenant le siège de la Police de la
Municipalité de Bucarest. Nous achevons le tour Place de la Révolution. »
En ce
qui concerne son architecture, le Palais du Parlement est toujours l’un des
monuments les plus controversés de Roumanie. Il s’étale sur une superficie
totale de 365 000 mètres carrées et occupe la première position dans le Livre
des Records en ce qui concerne les bâtiments administratifs pour usage civil.
Il est aussi le troisième bâtiment du monde en termes de volume, ainsi que le
plus lourd et le plus cher bâtiment au monde. La construction entière est le
résultat des efforts de plus d’une centaine des milliers de gens, avec presque
20 milliers d’ouvriers qui travaillaient en trois temps de travail, 24 heures
sur 24. Le bâtiment a été construit presque entièrement avec des matériaux
roumains.
Andreea
Cosma, notre guide, recommande aux touristes qui ont assez de temps, d’opter
aussi pour le tour guidé à l’intérieur du Palais. Les visites ont lieu suite à
une réservation faite 24 heures à l’avance, sur le site de l’institution, et le
tarif standardisé pour un adulte est de 60 lei (soit 12 euros).
« Tout au long du tour guidé que
nous organisons, nous racontons des histoires sur les démolitions qui devaient
faire place au symbole le plus important de la mégalomanie de Nicolae
Ceaușescu. En suite, nous expliquons la modalité dont, en presque 5 ans, on a
réussi à construire plus de 360 000 mètres carrés et nous rappelons que c’est
encore un bâtiment en cours d’être finalisé. Nous parlons aussi des tunnels
supposés à exister en-dessous de la Maison du Peuple. Au même endroit nous
pouvons voir un autre objectif intéressant, lié à l’histoire d’Elena Ceaușescu.
Le bâtiment qui est maintenant le siège de l’Académie Roumaine avait été
auparavant La Maison de la Technologie et de la Science. Il devait être
effectivement une sorte de bureau d’Elena Ceaușescu, celle qui, après avoir parachevé
« brillamment » seulement trois années d’école générale, a fini sa
carrière scientifique par sa « thèse de doctorat en chimie », sans
avoir jamais fait d’études. Quand même, c’est intéressant d’observer comment la
propagande communiste réussissait à convaincre que les gens issus des milieux
les plus pauvres de la société pouvaient arriver au sommet de la hiérarchie
sociale. »
Le monument suivant a été construit au milieu des
années 1960 et a été connu à l’époque comme « Le Palais du
Printemps ». Il a été érigé entre 1970 et 1972. C’était la résidence de la
famille dictatoriale. Du bois local, aux couleurs diverses, a été utilisé pour faire
les ornements intérieurs de chaque chambre. La maison dispose d’une collection
impressionnante de tableaux, de beaucoup de tapisseries et de mosaïques faites
à la main. Le guidage est disponible en roumain et en anglais et le prix
standardisé st de 55 lei (soit 11 euros).
Ecoutons encore notre guide Andreea Cosma, qui nous
en offre des détails :
« Le Palais du
Printemps est extrêmement intéressant. La résidence principale des époux
dictateurs Ceaușescu est désormais un musée et c’est très intéressant de voir
leur mode de vie. On y voit le luxe et l’opulence dans lesquels vivait la famille
entière, contrairement au reste de la population. Ca vaut le coup de vous balader
dans tout le Quartier du Printemps, idéalement avec un guide qui pourra vous
raconter des histoires sur chaque maison et sur la famille qui y habitait,
ainsi que sur la dynamique au sein de chaque famille, y compris en ce qui
concerne la relation avec les époux Ceaușescu. »
Andreea Cosma nous a aussi parlé d’un autre édifice,
autre témoignage de la période communiste. Aujourd’hui on le connait sous le
nom de Dâmbovița Center, alors qu’avant 2015 on l’appelait La
Maison de la Radio. Sa construction a débuté en 1986 à la place d’un hippodrome
et il aurait dû accueillir le Musée National de l’Histoire de la République
Socialiste de Roumanie. Puis, il aurait dû devenir le nouveau siège de la radio
publique roumaine. Malheureusement, sa construction n’a jamais été achevée et
aujourd’hui c’est plutôt une immense ruine pas loin du centre-ville. C’est là une
autre histoire écrite à une époque dont beaucoup se souviennent avec tristesse,
mais qui aujourd’hui est tellement fascinante. Andreea Cosma ajoute :
« Le tour est conçu
comme une histoire qui nous nous fait passer par tous les changements
importants que le communisme a apportés et il décrit l’impact de cette époque sur
nos vies, sans exception. A chaque fois, tous les touristes sont vraiment
impressionnés et comprennent mieuxl a mentalité des Roumain, chacun ayant, bien
sûr, sa propre expérience des relations avec les Roumains. En ce qui concerne
le pays d’origine des touristes, en 2022, nous en avons eu beaucoup provenant
des Etats Unis, ce qui m’a étonnée un peu. Avant la pandémie, il n’y avait
aucun tour sans au moins un touriste de Grande Bretagne. La situation a quand
même changé l’année dernière, lorsqu’au moins un touriste des Etats Unis était
présent à chaque tour. D’ailleurs, la plupart des touristes viennent d’Europe Occidentale,
il y en a très peu d’Asie, d’Amérique de Sud ou d’Afrique. »
Le prix de cette visite intitulée « Le Vrai
Tour du Communisme » (en anglais « The Real Tour of Communism »)
varie de 90 à 150 lei (soit entre 18 et 24 euros). Les plus chers sont les
billets des tours privés. En général, les tours sont publics, réunissant un
maximum de 15 personnes, afin de pouvoir offrir l’attention appropriée à
chacun. (trad. Andra Juganaru)