Le musée de l’art traditionnel de Constanta
Chaque mois, cet établissement présente sur son profil Facebook et sur son site Internet l’image d’un tissu accompagnée d’une fiche analytique. Et pour vous convaincre de franchir le seuil de cette institution muséale au moment de votre retour sur la côte roumaine de la mer Noire, RRI vous propose aujourd’hui un tour guidé virtuel. Ioana Tompe, muséographe au Musée d’art traditionnel de Constanta, affirme que les visiteurs ont l’occasion de découvrir une institution qui présente les traditions et l’histoire non seulement de la région de Dobroudja, mais de tout l’espace roumain : « Nous avons conféré un caractère national à l’exposition permanente. Nous présentons toutes les zones ethnographiques du pays : Transylvanie, Moldavie, Valachie, Olténie, Dobroudja ainsi que les principaux métiers traditionnels qui définissent notre civilisation. L’immeuble qui accueille le musée est la première mairie de la ville de Constanta, le Palais communal, érigé en 1826, d’après les plans de l’architecte Ioan Socolescu. Cet architecte a conçu de nombreux immeubles qui font actuellement partie du patrimoine architectural roumain, des bâtiments de style néo-roumain. C’est un mélange d’architecture ancienne, avec des colonnes et chapiteaux et le style brancovan. La mairie a fonctionné dans cet édifice pour un court laps de temps, puis il fut transformé en Palais des postes. Le musée fut ouvert avec une première exposition présentant l’art de la Dobroudja en 1971. Nous avons réussi à composer une collection visant la Dobroudja, les Roumains de la contrée qui ont peuplé les rives du Danube, les villages d’Ostrov à Hârsova, en respectant le caractère multiculturel de la région. »
Daniel Onea, 30.04.2020, 15:15
Chaque mois, cet établissement présente sur son profil Facebook et sur son site Internet l’image d’un tissu accompagnée d’une fiche analytique. Et pour vous convaincre de franchir le seuil de cette institution muséale au moment de votre retour sur la côte roumaine de la mer Noire, RRI vous propose aujourd’hui un tour guidé virtuel. Ioana Tompe, muséographe au Musée d’art traditionnel de Constanta, affirme que les visiteurs ont l’occasion de découvrir une institution qui présente les traditions et l’histoire non seulement de la région de Dobroudja, mais de tout l’espace roumain : « Nous avons conféré un caractère national à l’exposition permanente. Nous présentons toutes les zones ethnographiques du pays : Transylvanie, Moldavie, Valachie, Olténie, Dobroudja ainsi que les principaux métiers traditionnels qui définissent notre civilisation. L’immeuble qui accueille le musée est la première mairie de la ville de Constanta, le Palais communal, érigé en 1826, d’après les plans de l’architecte Ioan Socolescu. Cet architecte a conçu de nombreux immeubles qui font actuellement partie du patrimoine architectural roumain, des bâtiments de style néo-roumain. C’est un mélange d’architecture ancienne, avec des colonnes et chapiteaux et le style brancovan. La mairie a fonctionné dans cet édifice pour un court laps de temps, puis il fut transformé en Palais des postes. Le musée fut ouvert avec une première exposition présentant l’art de la Dobroudja en 1971. Nous avons réussi à composer une collection visant la Dobroudja, les Roumains de la contrée qui ont peuplé les rives du Danube, les villages d’Ostrov à Hârsova, en respectant le caractère multiculturel de la région. »
Après la création des collections sur la Dobroudja, l’attention s’est portée vers les autres zones ethnographiques du pays, affirme Ioana Tompe. Ecoutons-la : « Par conséquent, nous avons une collection de pièces vestimentaires de toutes les régions du pays, qui illustrent la typologie des vêtements roumains traditionnels. Nous avons des objets de décoration intérieure, des tissus de toutes les régions ethnographiques, alors que l’exposition permanente présente la spécificité de chaque région roumaine. Il y a des tissus en coton, des serviettes, des nattes de table, du linge. S’y ajoutent des bijoux portés par les Roumains, ou plutôt par les Roumaines. Au rez-de-chaussée, l’espace est réservé à l’exposition d’icônes paysannes peintes sur verre. C’est une collection d’icônes de très grande valeur, provenant des plus importants centres d’artisans qui fonctionnaient jadis en Transylvanie. Nous présentons ce métier dans une évolution chronologique et stylistique. Une autre salle est réservée aux objets de culte, aux icônes peintes sur bois, aux icones réalisées par des peintres de Dobroudja et influencées par la minorité lipovène et par les icones grecques. »
La peinture sur verre, très appréciée, est spécifique à la Transylvanie. Cette principauté roumaine a fait partie de l’Empire des Habsbourg, puis de l’Empire d’Autriche-Hongrie, explique Ioana Tompe, muséographe au Musée d’art traditionnel de Constanta, qui nous aide à comprendre l’origine de ce métier. « Les Roumains n’appartenaient pas à la religion d’Etat et leur langue n’était pas la langue officielle de l’empire. Leurs églises étaient démolies et c’est pourquoi ils ont été obligés de peindre leurs propres icônes dans leurs foyers. C’est ainsi qu’est apparu en Transylvanie ce phénomène de la peinture des icônes paysannes sur verre. Le métier a commencé à être pratiqué dans les villages de Nicula et de Gherla, près de Cluj, en même temps que le développement de la manufacture du verre. Afin d’obtenir le verre, il faut que l’atelier se situe à proximité d’une zone boisée, parce que le bois est nécessaire à la fonte du sable de silice pour obtenir manuellement des plaques de verre. Si on les regarde dans la lumière, on observe que les icônes ont toute sorte d’imperfections – bulles d’air, dénivellations – ce qui témoigne du fait qu’il s’agit de plaques de verre obtenues manuellement. Le phénomène des icônes sur verre est constaté uniquement en Transylvanie. Ces centres se sont répandus à travers la Transylvanie à partir des villages autour de Cluj, l’épicentre de l’icône paysanne sur verre. »
Plusieurs sections du musée reconstituent le foyer paysan avec des objets et des outils d’origine. Une riche section du musée est consacrée aux récipients – certains en terre cuite, d’autres en métal. Ioana Tompe, muséographe du Musée d’art traditionnel de Constanta : « La poterie a connu en Dobroudja un développement moindre que dans les autres régions du pays. Même si paradoxalement, nous avons une longue tradition de la poterie avec les Grecs et les Romains, elle a pu se développer dans la mesure où ces villes littorales ont été gouvernées par des administrations sûres : romaine et grecque. Au Moyen-Age, à l’époque moderne, lorsque le territoire de la Dobroudja a été ravagé par des guerres, lorsque la province a été incluse dans l’Empire Ottoman, la poterie n’a plus été pratiquée, puisque ces produits sont périssables. Un peuple qui peut présenter une évolution temporelle de la poterie est un peuple qui fait preuve de stabilité et de continuité. Les récipients métalliques que nous présentons dans l’exposition sont les mêmes à travers l’espace balkanique, qui a partagé le même sort économique et politique que la Dobroudja. Ils sont en métal pour une raison évidente : ils sont ainsi incassables. Le matériau utilisé est le laiton. Nous avons recueilli dans le cadre de cette demeure idéale les différents récipients des Roumains, des Aroumains, des Turcs et des Tatars. Et c’est ainsi que l’on peut observer les différences en termes de décoration entre les différents groupes ethniques. »
Le Musée d’art traditionnel de Constanta a accueilli des touristes de tous les coins du monde. Ils ont eu l’occasion de suivre des présentations détaillées dans les principales langues de circulation internationale dans le cadre de tours guidés d’environ 30 minutes. A présent, votre visite peut durer tant que vous le désirez, puisque le musée a ouvert ses portes virtuellement. Sur sa page Internet, mais aussi sur les réseaux sociaux, vous aurez l’occasion de découvrir plusieurs pièces de ses collections, accompagnées d’une description. N’y manquent pas non plus les traditions que l’équipe du musée décrit en détail, les illustrant avec des objets traditionnels.