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Le Musée d’art de la Roumanie

Le
Musée national d’art de la Roumanie dispose de trois autres musées satellites :
le Musée des collections d’art, le Musée Zambaccian et le Musée Theodor
Pallady. Tous ces musées attendent désormais leurs visiteurs en ligne, pour des
tours virtuels complexes. Notre guide est aujourd’hui Georgiana Iacob du Musée
national d’art de la Roumanie, Section Education, Communication et Projets
culturels. Nous accéderons à un univers des créations d’art roumain et européen
ancien, mais aussi contemporain.

Daniel Onea, 07.05.2020, 14:09

Jusqu’à la réouverture
des musées, nous sommes invités à découvrir l’art depuis chez nous, par les
tours virtuels, avec des interprétations et des descriptions audios des œuvres
sélectionnées. Le message des organisateurs de ces tours virtuels, c’est que
cette période peut être mise à profit pour connaître une partie du patrimoine
de valeur de l’humanité. Georgiana Iacob nous propose de commencer la visite au
siège central du plus grand musée d’art de Roumanie. « Il s’agit de
l’ancien palais royal, un palais avec une histoire très riche, à compter du
XIXe siècle. Il se transforme successivement à partir d’une maison
impressionnante pour l’époque respective : la Maison Dinicu Golescu. Dès que la
Roumanie obtient son indépendance, sous le règne de Carol Ier, il
devient un palais prestigieux. Malheureusement, la partie centrale de l’édifice
a brûlé dans un incendie en 1926. Suite à cela, le bâtiment a été refait durant
le règne de Carol II, dans les années ’30, à peu près sous sa forme actuelle.
Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, le palais allait être gravement
endommagé par les bombardements. Heureusement, c’est le même architecte,
Nicolae Nenciulescu, secondé par l’ingénieur Emil Prager, qui s’occupe de la réfection
de l’édifice tout de suite après la guerre, et aussi de sa transformation en
musée d’art. Pratiquement, dès lors qu’il ne fonctionne plus aux fins pour
lesquelles il a été créé, le Palais royal devient le plus grand musée d’art de
la Roumanie. Il abritait principalement la collection d’art roumain à compter
du XIVe jusqu’au milieu du XXe siècle. Bien entendu, la Galerie d’art européen
est également créée ; elle est notamment fondée sur la collection du roi Carol
Ier, qui l’a offerte au musée. »

La Galerie d’art européen illustre les écoles artistiques les
plus importantes, à commencer par le XVIe siècle et les œuvres d’artistes
consacrés, tels le Tintoret, Cranach le Vieux, Brueghel le Jeune, Le Gréco,
Rembrandt ou Rubens. Georgiana Iacob, de la Section Education,
Communication et Projets culturels du Musée national d’art de la Roumanie,
précise : « La collection est
exposée par écoles, telle qu’elle a été conçue initialement. Nous commençons
par l’école italienne, poursuivons par les écoles allemande, espagnole,
flamande et ainsi de suite, pour arriver enfin à l’école française. Il est
ainsi possible d’admirer même des travaux du XIXe siècle, de la période
impressionniste. Je mentionnerais des artistes tels que Claude Monet ou Auguste
Rodin. Dans cette période, ce tour virtuel peut être complété, de manière
exceptionnelle, par le catalogue de l’exposition. Dans ce catalogue, les écoles
sont présentées en détail. L’illustration est de qualité et les œuvres d’art
les plus importantes sont marquées. »

Par ailleurs,
la Galerie d’art roumain est formée de deux galeries, poursuit Georgiana Iacob. « Nous
avons la galerie d’art médiéval, avec des pièces à compter du XIVe siècle. Elle
est complétée de manière chronologique par la Galerie d’art roumain moderne.
Ces galeries peuvent être visitées virtuellement, mais ceux qui le souhaitent
peuvent même accéder à un tour des chefs d’œuvre sur le site du musée, où ils ont
l’occasion d’en apprendre davantage sur les œuvres les plus importantes et
peuvent écouter des dramatisations. La variante en anglais du site présente
elle aussi des informations importantes sur les trois galeries, pour ceux qui
ne connaissent pas le roumain. »

Un des
tours thématiques virtuels proposés dernièrement par le Musée national d’art de
la Roumanie, c’est celui où l’on peut admirer des tableaux dans lesquels
figurent des animaux de compagnie. Ce sont des œuvres qui peuvent être vues
jusqu’au 31 mai. Le public peut ainsi admirer des peintures signées par Geldorp
Gortzius – « La fillette au chat », Francisc Şirato – « Femme au
chat », Gheorghe Petraşcu – « Mariana au chat » ou Theodor Aman
– « Femme au chien », entre autres.

Georgiana
Iacob, du Musée national d’art de la Roumanie, Section Education, Communication
et Projets culturels, nous propose maintenant un autre tour virtuel, à travers
l’art roumain moderne, mais aussi ancien. « La
Galerie d’art roumain ancien présente une très grande variété d’objets, religieux
notamment. On peut également voir des broderies, des fresques, dont le célèbre
ensemble de Curtea de Argeș, mais aussi des pièces impressionnantes, comme
l’iconostase du Monastère de Cotroceni. La Galerie d’art roumain moderne
commence par des toiles de Theodor Aman, un des premiers artistes roumains
importants. Mentionnons aussi Nicolae Grigorescu, le peintre national de la
Roumanie. Vous pourrez voir les transformations intervenues dans son art au fil
du temps et les œuvres qui ont fait sa renommée. Les fleurs du peintre Ștefan
Luchian sont un autre repère important de cette galerie. N’oublions pas non
plus les œuvres portant la signature de Theodor Pallady, Gheorghe Petrașcu ou
Nicolae Tonitza, de l’entre-deux-guerres. »

Un autre tour virtuel intéressant proposé par le Musée
national d’art de la Roumanie s’appelle « Mesures contre la propagation de
l’infection au COVID-19 ». Ainsi, sous le message « Ne sortez de la
maison que pour aller au travail, acheter des aliments, si vous avez une
urgence médicale ou une autre situation urgente », vous verrez le tableau
de Nicolae Dărăscu « L’Avenue de la Victoire sous la pluie ». Le deuxième
message, c’est « Essayez d’acheter assez d’aliments pour ne pas devoir
sortir tous les jours faire vos courses ». La peinture qui illustre ce
message appartient à David Teniers le Jeune : « Intérieur flamand ».
Le message de distanciation sociale est illustré par une œuvre de Bartholomäus
Spranger : « Noli me tangere » (« Ne pas me toucher »).

Nous
reviendrons avec d’autres tours virtuels du monde des arts la semaine
prochaine, quand nous visiterons les musées satellites du Musée national d’art
de la Roumanie. (Trad. :
Ligia Mihăiescu)