La citadelle de Fagaras, parmi les plus belles au monde.
Nous
faisons halte aujourd’hui dans le centre de la Roumanie, dans le département de
Brasov, pour une incursion dans l’un des monuments historiques les mieux
conservés de Roumanie. De nombreuses publications l’ont classée parmi les plus
belles forteresses médiévales du monde. En effet, la citadelle de Făgăraș, dont la construction s’est
achevée au 17e siècle, a été assiégée à plus de 26 reprises, mais
n’a jamais été conquise.
Daniel Onea, 17.08.2023, 13:02
Nous
faisons halte aujourd’hui dans le centre de la Roumanie, dans le département de
Brasov, pour une incursion dans l’un des monuments historiques les mieux
conservés de Roumanie. De nombreuses publications l’ont classée parmi les plus
belles forteresses médiévales du monde. En effet, la citadelle de Făgăraș, dont la construction s’est
achevée au 17e siècle, a été assiégée à plus de 26 reprises, mais
n’a jamais été conquise.
Aujourd’hui elle accueille le musée du pays de Făgăraș « Valer Literat »,
dont la directrice Elena Băjenaru ouvre les portes aux visiteurs :
« La
citadelle de Făgăraș, le
monument historique le plus important de la région de Făgăraș, est un édifice historique érigé il y a plus de 600 ans
par les princes régnant de la Valachie. C’est une cité dont le projet de
restauration par le biais de fonds européens est en train d’être achevé.
L’entrée se fait par un pont levis en bois reconstruit à l’identique avec celui
du 17e siècle. Cette citadelle est l’une des forteresses médiévales les
mieux conservées de Roumanie, entourée d’une douve datant également du 16e
siècle. C’est une cité entourée de deux murailles massives de défense et
de quatre bastions. D’ailleurs, son système de défense est si bien pensé
qu’elle n’a jamais été conquise par les armes. Par contre, elle a été saccagée
à plusieurs reprises. »
Avant d’accéder au musée et de visiter le
château-fort, les touristes sont invités à faire un tour extérieur :
« On
peut découvrir les bastions, les deux murailles défensives, on peut aussi se
promener sur le chemin de la garde reconstruit et restauré tel qu’il était au
17e siècle. Et d’ailleurs, l’un des bastions accueillera une
exposition consacrée à la garde de la Citadelle de Făgăraș. Nous reconstituons d’ailleurs toute la cérémonie d’ouverture
et de fermeture des portes, tel qu’elle se déroulait au 17e siècle,
à l’époque d’Anna Bornemisza, l’une des princesses de la citadelle. Puis on
accède à une très belle cour intérieure, au milieu de laquelle se trouve une
fontaine du 17e siècle qui vient d’être restaurée. En montant les
escaliers on accède au musée qui se trouve au premier étage. Ici, nous
présentons toute l’histoire du pays de Făgăraș, qui est extrêmement riche. Le visiteur
peut découvrir aussi des reconstitutions d’époque à travers l’exposition. Nous
avons reconstitué la Salle de la diète, le gouvernement et le parlement de la
Transylvanie de l’époque, nous avons reconstitué la chambre à coucher de l’une
des princesses de Transylvanie, Anna Bornemisza. On peut admirer des
expositions d’art décoratif, d’artisanat paysan, des expositions temporaires.
Au deuxième étage quatre pièces sont aménagées. C’est ce que nous appelons la
salle du trône. Dans les inventaires de la citadelle du 17e siècle, pn parlait
de Grand Palais, là où les princes de Transylvanie recevaient les émissaires
des ambassades des grandes puissances européennes. Le chroniqueur moldave Miron
Costin, mais aussi le roi de la Pologne Sobieski, ont franchi le seuil de ces espaces.
A l’heure actuelle, ils sont aménagés à des fins purement culturelles. Nous y
organisons des événements, des concerts de musique classique ou médiévale, des
activités culturelles généralement très spectaculaires. »
Le
projet de restauration devrait s’achever fin mai, puis, à compter du 1er
juin, le cérémonial de l’ouverture et de la clôture des portes reprendra. Vous
aurez l’occasion d’admirer la garde de la citadelle, constituée de 12 soldats,
vêtus d’armures datant du 17e siècle, aux côtés de l’une des
princesses de la citadelle qui lira un document émis vers 1678.
Elena Băjenaru,
directrice du musée du pays de Făgăraș
« Valer Literat », décrit aussi en détail les mécanismes de torture
utilisés dans la citadelle au Moyen-Age.
« Un mécanisme de torture a été apporté dans
la citadelle, après 1700 : « La vierge en fer ». Ce mécanisme a vu le jour en
Espagne, vers 1515, lorsque les personnes condamnées à mort devaient embrasser
une image de la Vierge Marie attachée à ce mécanisme, comme une sorte de
dernier hommage. Au moment où le condamné s’en approchait, des couteaux transperçaient
son corps. Son corps tombait alors dans un canal rempli de lances dont les
pointes étaient orientées vers le haut. Le canal communiquait avec la rivière de
l’Olt, située à 700-800 mètres de distance. Et puis la citadelle de Făgăraș
dispose aussi d’une Tour qui a servi de prison médiévale assez rude, avant
d’être transformée en prison communiste, entre 1950 et 1960. Environ 5 000 prisonniers
politiques y ont séjourné. »
De nos
jours, durant l’été, la forteresse de Făgăraș
accueille des événements à ne pas rater :
« A part les projets culturels, les expositions
temporaires et les lancements de livres, nous organisons aussi un festival
médiéval le dernier weekend du mois d’août. Des ordres de chevaliers de
Transylvanie et de toute la Roumanie y participent. Il y a des spectacles de
théâtre médiéval, des concerts de musique médiévale et classique, des
démonstrations de lutte, des ateliers de forgerons – bref, toutes les activités
qui avaient lieu jadis autour de la cité y sont représentées. Puis, en sortant
du circuit des expositions, vous tomberez sur un magasin de souvenirs bien rempli.
On y trouve des guides touristiques de la citadelle en anglais et en hongrois et
des livres en anglais sur la Transylvanie ou sur les principaux monuments de
Roumanie. »
Deux
autres monuments sont à retrouver près de la citadelle de Făgăraș. Elena
Băjenaru, directrice du Musée du Pays de Făgăraș les recommande vivement aux
touristes qui passent plusieurs jours dans cette zone :
« Premièrement, je leur recommande d’aller voir
l’église bâtie par Constantin Brancovan à la fin du 17e siècle, vers 1697. Il y
a au moins deux bonnes raisons de le faire. D’abord, pour sa peinture exceptionnelle,
réalisée par Preda Zugravul. Et puis, parce que l’iconostase de cette petite
église est peut-être le plus beau de tout l’art bracovan. En plus, c’est tout
près de la cité, alors cela vaut vraiment le détour. Je recommande aussi aux
touristes de visiter l’Eglise romano-catholique, autrefois monastère
franciscain, qui est tout aussi près. Elle est considérée comme l’une des
premières églises de Transylvanie peintes en style baroque. »
Voilà
donc, une destination médiévale très intéressante à découvrir en Roumanie cet
été. (Trad.
Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)