Escapade au Pays de Buzău
Vastes forêts, volcans de boue, collines et sources rapides font du pays de Buzău le paradis des amateurs d’adrénaline. Si les sports extrêmes ne sont pas forcément votre point fort, sachez que la région abrite aussi des monastères anciens, des sites rupestres ou encore des musées des plus divers. Pour les Roumains, le nom de Buzău s’associe invariablement aux fameux bretzels — « covrigi » – secs du même nom, au vin de Pietroasele, aux saucisses de Pleşcoi ou à la saucisse sèche connue sous le nom de « babic » ou encore à la fameuse « tzuica », une eau-de-vie de prunes. Que vouloir de plus? Peut-être un peu de calme et de tranquillité, surtout pour les pauvres citadins, obligés à faire face à la pollution sonore presque quotidiennement. Eh bien, de ce point de vue aussi, le pays de Buzău est privilégié, puisque les touristes qui s’y rendent seront surpris de constater à quel point ce bout de terre est-il à l’abri du vacarme des grandes agglomérations urbaines. Aux dires de Florina Florea, à la tête du Centre national de tourisme de Nehoiu, le pays de Buzău regorge de légendes et d’histoires anciennes qui charment les visiteurs de tout âge.
Daniel Onea, 10.11.2019, 13:14
Vastes forêts, volcans de boue, collines et sources rapides font du pays de Buzău le paradis des amateurs d’adrénaline. Si les sports extrêmes ne sont pas forcément votre point fort, sachez que la région abrite aussi des monastères anciens, des sites rupestres ou encore des musées des plus divers. Pour les Roumains, le nom de Buzău s’associe invariablement aux fameux bretzels — « covrigi » – secs du même nom, au vin de Pietroasele, aux saucisses de Pleşcoi ou à la saucisse sèche connue sous le nom de « babic » ou encore à la fameuse « tzuica », une eau-de-vie de prunes. Que vouloir de plus? Peut-être un peu de calme et de tranquillité, surtout pour les pauvres citadins, obligés à faire face à la pollution sonore presque quotidiennement. Eh bien, de ce point de vue aussi, le pays de Buzău est privilégié, puisque les touristes qui s’y rendent seront surpris de constater à quel point ce bout de terre est-il à l’abri du vacarme des grandes agglomérations urbaines. Aux dires de Florina Florea, à la tête du Centre national de tourisme de Nehoiu, le pays de Buzău regorge de légendes et d’histoires anciennes qui charment les visiteurs de tout âge.
« Je voudrais commencer par vous raconter l’histoire de l’aigle Ilie sculpté juste en face de la gare de Buzau. La légende dit que dans les années 1924-1942, un aubergiste, Adam de son nom, aurait caressé cet aigle qui se plaisait à descendre du ciel, sur les quais de la gare. Mais, en 1942, un soldat allemand tue l’oiseau qui se verra par la suite consacré aussi bien une sculpture, qu’un recueil de poèmes portant la signature du poète local, Bucur Chiriac. Une fois à la gare, vous pourriez rejoindre facilement le centre-ville avec son Hôtel de ville, l’un des plus beaux édifices communaux de Roumanie, selon le grand historien roumain, Nicolae Iorga. Ce Palais c’est l’emblème même de la ville et le plus grand édifice de l’ancienne province roumaine de Valachie. Toujours au centre-ville, il y a une petite place appelée le Plateau Dacia, entièrement couverte de plaques de granite avec différents modèles de blouses roumaines. Et puis, on ne saurait oublier la petite église patronnée par les Saints Anges déclarée monument historique. Elle offre au beau milieu de la ville un oasis de calme. »
Connu pour la multitude de foires et d’événements mis en place toute au long de l’année, le pays de Buzău est à visiter notamment en juin, à l’occasion de deux fêtes particulièrement intéressantes: la Drăgaica, le 24 juin, et Buzău Fest, accueilli en début d’été, par la station de Sărata Monteoru. Florina Florea revient au micro:
« Réputée pour ses bassins remplis d’eau salée, la station de Sărata Monteoru s’est vu doter en 2016, d’un parc d’aventure et de loisirs, aménagé au cœur de la forêt. La localité détient, depuis trois ans déjà, le statut de station balnéaire, ce qui la rend encore plus intéressante. Après avoir profité des bénéfices des eaux de cure, je vous propose de faire halte à 35 km de Buzău, pour y découvrir une curiosité géologique: les Volcans de boue. Là-bas, le paysage semble lunaire, et on observe partout des remontées de gaz à la surface des cratères. Le site est sur la liste des « monuments naturels » depuis 1924. Après cet incontournable de la région, la prochaine destination serait le site des Vieilles femmes de Ulmet. Ce sont, en fait, des pierres nommées trovants, dont les formes bizarres nourrissent l’imagination des ceux qui les regardent. »
Notre visite se poursuit dans la contrée dite de Buzioru, qui doit sa renommée aux sites rupestres servant jadis de lieux de culte. Florina Florea à la tête du Centre national de tourisme de Nehoiu, raconte:
« Je voudrais préciser que notre centre collabore étroitement avec le géographe et professeur des universités Cezar Buterez, qui mène depuis dix ans déjà des recherches dans la région. D’ailleurs, il s’apprête à réaliser une carte des vestiges rupestres de Buzioru, surtout que la région est moins connue du grand public et qu’il faut prévoir un guide agréé, pour la visiter. Sur l’ensemble des vestiges, le plus connu est celui de l’Eglise en pierre d’Aluniş, creusée dans un rocher par deux bergers, en 1274. Cette église n’est pas le seul vestige, il y en a d’autres aux noms tout aussi révélateurs. »
Florin Burgui, guide de haute montagne, nous propose un trajet en altitude, à travers cette région de mégalithes, avec pour point de départ un endroit magnifique nommé Poiana Cozanei.
« Un premier objectif à découvrir est la cellule de Dionisie Torcătorul, le Filateur. Creusée dans le rocher, la grotte lui a servi d’abri une trentaine d’années. Il n’y sortait qu’une fois par semaine, pour se rendre à l’église et se confesser. Le reste du temps, il travaillait la laine qu’un de ses proches lui ramenait. Pas très loin de cette cellule, il y a l’Ermitage dit du Bout de la Grotte. Même si les touristes se voient interdire l’accès à l’intérieur, l’endroit reste un des plus importants de la région puisqu’il renferme 137 gravures par incision, représentant différentes armes et datant des années 4000 avant J.C. Un autre vestige à ne pas rater est celui dit de l’Eglise de Joseph. Le trajet dure huit à dix heures pendant lesquelles on est censé grimper vers le sommet de la montagne avant de redescendre à travers la forêt. Le balisage des sentiers laisse à désirer, mais bon, avec un bon guide, ça ira. »
Et pour clôturer la visite dans la région en toute beauté, Florina Florea du Centre national de tourisme de Nehoiu, nous conseille une poussée d’adrénaline:
« Personnellement, je recommande aux touristes de finir leurs vacances du côté de Nehoiu, au bord de la rivière Buzău, idéale pour pratiquer le rafting presque toute au long de l’année, à l’exception des mois de l’hiver, bien-sûr. Nous avons organisé en mars dernier, la deuxième édition du Championnat de rafting avec des participants venus de plusieurs pays tels la Serbie, la Bulgarie et la Grande Bretagne. Du coup, on vous attend nombreux à Nehoiu! Pour mieux connaître les incontournables de la région, je vous suggère de consulter la Carte du visiteur, que notre centre a lancée l’année dernière, avec le soutien du professeur Cezar Buterez. »
Sur ce prend fin notre visite dans le Pays de Buzău, une destination de vacances à explorer en toute saison. (Trad. Ioana Stăncescu)