Buzias, la station du cœur
Aujourd’hui, nous mettons le cap sur l’ouest de la Roumanie. Nous allons nous arrêter dans le département de Timis. Buziaş est la seule station d’intérêt national de l’ouest du pays pour les affections cardio-vasculaires, mettant à profit les facteurs naturels de cure.
Daniel Onea, 23.03.2017, 13:53
Aujourd’hui, nous mettons le cap sur l’ouest de la Roumanie. Nous allons nous arrêter dans le département de Timis. Buziaş est la seule station d’intérêt national de l’ouest du pays pour les affections cardio-vasculaires, mettant à profit les facteurs naturels de cure.
Tout premièrement, l’eau minérale est utilisée dans la cure externe sous forme de bains à l’eau minérale réchauffée et en cure interne comme buvette dans le parc. Il y a ensuite les mofettes, émanations de dioxyde de carbone, bénéfiques pour la circulation périphérique, qui sont très appréciées aussi. Et non dernièrement, l’air ionisé. Il s’agit d’une concentration de l’air similaire à celle d’une altitude de 1000 m, bien que la station ne soit qu’à 128 m d’altitude. Son bioclimat est propice au traitement et au repos.
Sorin Munteanu, le maire de la ville de Buziaş, met en avant quelques-uns des atouts de notre destination du jour : « Je pense aux eaux minérales pétillantes, aux facteurs naturels de cure, découverts il y a des centaines d’années. En dehors de cette cure miraculeuse pour la santé dont vous pouvez profiter à Buziaş, nous avons quelques nouveautés. Je mentionnerais tout premièrement la Route du vin. Les Collines de Silagiu, qui appartiennent à la ville de Buziaş, ont été bien connues jusqu’en 1989. Elles sont malheureusement entrées dans un cône d’ombre jusqu’en 2012. Nous pouvons maintenant parler d’une Route du vin, et en tant qu’édile, je souhaiterais la relier aux programmes de ce secteur du sud du pays et jusqu’en Serbie. Ajoutons aussi qu’en dehors de la partie traitement, détente, nous avons aussi des offres de loisirs et de sports extrêmes. Il existe à Buziaş une école unique dans l’ouest du pays, celle de parachutisme et de pilotes d’avions utilitaires, pour de petits avions donc, et pourquoi pas pour des vols de loisirs. »
La tradition viticole sur la Colline de Silagiu (324 m) est ancienne. Différentes sources mentionnent des activités agricoles dès le début du dernier millénaire. Il y a plus de 14.000 ha de terrains agricoles couverts de vignobles à hauteur de 9%. C’est de là que proviennent les vins de pays supérieurs, rouges et blancs, reconnus à l’international.
Vu le potentiel des deux formes de tourisme, viticole et balnéaire, l’infrastructure d’hébergement de la station de Buziaş a connu un développement sans précédent, affirme Sorin Munteanu, maire de la ville de Buziaş : « De 2006 à 2013, les hôtels ont ajouté des étoiles, passant de 2 à 3 et même à 4 étoiles. Plus de 6 millions d’euros ont été investis dans l’infrastructure, pour leur modernisation. Le potentiel est grand aussi par le positionnement de la ville, à 30 km de Timişoara et à 35 de l’aéroport. Le tourisme soutenu par la Caisse nationale de retraites a toujours fonctionné ici. Notre ville est visitée par des gens de tout le pays. Pour ce qui est des touristes étrangers, nous avons des coopérations avec Israël, une source ancienne de touristes pour la Roumanie, et notamment pour Buziaş. Nous avons également des partenariats avec les stations similaires proches, Mako et Oroshaza, de Hongrie. En 2013, nous avons également eu un projet de partenariat pour la promotion en Europe Occidentale et en Europe du sud-est et dans l’ouest de la Roumanie. »
Le Musée balnéaire de Buziaş, le premier de ce type de Roumanie, n’est ouvert que le samedi et le dimanche, de 14 à 17h00. Il présente l’historique de la station et met l’accent sur l’effet thérapeutique des eaux minérales de Buziaş, sur les affections cardiovasculaires, circulatoires et sur l’hypertension artérielle. Une autre attraction touristique inédite, c’est la colonnade, lieu de promenade préféré de l’impératrice Sissi. La colonnade sera refaite à l’identique, d’après les plans originels. Cette attraction a été construite en 1875, à la demande de l’empereur François Joseph.
Sorin Munteanu: « Ces allées uniques en Europe, colonnades, comme on les appelle, longues de 533 m, couvertes de bois, en style néogothique, sont en train d’être refaites, et seront prêtes à accueillir le public dès le mois de juin. Nous avons aussi un projet déposé fin novembre, spécialement conçu pour financer les stations balnéo-climatiques de Roumanie. Nous avons un projet de réhabilitation du parc. Il y a 34 ha de parc et de forêt qui, à l’instar de la colonnade et des édifices la bordant, sont apparus du temps de l’Empire d’Autriche-Hongrie. C’est là que venaient l’empereur François Joseph et l’impératrice Sissi. Nous souhaitons faire revivre la tradition, mais en relation avec le Banat historique. Et quand on fait référence au Banat historique, nous incluons aussi les régions de Serbie et de Hongrie. La réhabilitation du casino commence aussi. Il sera transformé en salle d’événements et de spectacles. Il se prête surtout pour les concerts de la Philharmonie. »
Lucia Pârvu dirige une société commerciale ; elle est experte en dégustation et représente une association formée de quatre producteurs de vin. Elle dit que Buziaş est une région qui a été oubliée 30 années durant. Pourtant, depuis 2008, un revirement se fait sentir. La création de cette association des producteurs de vin est aussi un pas vers un revirement.
Lucia Pârvu: « Elle essaie de mettre en rapport les amateurs de tourisme, de vin, de gastronomie, de traditions. Dans chaque région viticole du pays, nous avons des produits spécifiques. C’est très bien de s’être groupés dans cette association, parce que l’on souhaite faire une promotion d’ensemble, une image dont la région a été privée pendant beaucoup d’années. En ce moment, nous avons promu à l’étranger la qualité de nos vins, inscrits à des compétitions tant nationales qu’internationales. Les vins ont reçu des médailles, et cela en dit long. Nous avons des caves à vin prêtes à accueillir les touristes. Nous ne voulons pas appeler cela tourisme viticole, mais un tourisme de la beauté, de la nature, des produits naturels, du vin. C’est magnifique d’aller chez le producteur. C’est complètement différent que de le rencontrer sur un salon. Chacun a son histoire attrayante. Je voudrais beaucoup que nous ayons aussi les offres oeno-touristiques que font les étrangers. Ils passent des vacances allant d’une cave à l’autre. Ils voyagent, dégustent, mangent, s’amusent, ce qui est très beau. »
Lucia Pârvu dit qu’il n’est pas facile de combiner, dans un même tour, le tourisme balnéaire et le tourisme viticole, vu que pour le premier, au moins 18 séances de thérapie sont nécessaires, tandis que pour le second, il y a trop de caves à vin à visiter et d’expériences à vivre. Au sujet de Buziaş, à vous de choisir : santé du cœur par les eaux curatives ou par les vins très prisés. (Trad. Ligia Mihaiescu)