Bienvenue au Musée d’ethnographie de Braşov
Daniel Onea, 05.05.2022, 12:24
Nous mettons le cap aujourdhui sur le centre de la Roumanie pour pousser la porte du Musée dethnographie de Braşov. Cest sous son égide que fonctionne le
Musée de la civilisation urbaine de Braşov, le Musée ethnographique Sacele et le Musée Ethnographique « Gheorghe Cernea » de Rupea. Tous regroupent un important patrimoine très divers, avec de riches expositions et des événements uniques, qui offrent une alternative aux activités touristiques habituellement proposées dans cette région montagneuse. Notre invitée du jour est Bogdana Balmuș, cheffe du bureau des relations publiques du Musée dethnographie :
« Le Musée a été inauguré en 1908, à linitiative de cinq collectionneurs saxons de Braşov, qui ont constitué à lépoque le patrimoine du Musée de lAssociation des collectionneurs de Braşov. Le fondateur du musée était un certain Iulius Teutsch. Linstitution sest développée et, en 1912, a changé de nom pour prendre celui de Musée saxon du pays de Bârsa. Elle a temporairement fermé ses portes à la fin de la deuxième guerre mondiale, et une partie de ses collections a été répartie entre lUniversité et le Musée régional de Braşov, fondé en 1950. A compter de 1967, dans le cadre du Musée départemental, une section dethnographie est inauguré, pour devenir ensuite, en 1990, une institution autonome avec un statut juridique spécifique. En analysant cet historique, nous nous rendons compte de la richesse du patrimoine du Musée dethnographie de Braşov. Celui-ci est visible aujourdhui tant dans les locaux de son siège principal que dans ses filiales de Sacele et de Rupea, et il est consacré à lethnographie régionale du sud-est de la Transylvanie. Il illustre le mode de vie de la communauté rurale des régions ethnologiques de Bran, Rupea, de la contrée de lOlt, de la Vallée du Hârtibaci et du pays de Bârsa. »
Au musée ethnographique de Sacele, les touristes auront loccasion de voir toute une série dobjets appartenant au patrimoine régional, qui illustrent les traditions pastorales des habitants des lieux appelés « mocani », mais aussi lidentité des communautés de « ceangai », un autre groupe ethnique de la région. Bogdana Balmuș nous en dit plus :
« Le musée est ouvert dans un immeuble classé monument historique, datant de 1543. Dans le cadre de lexposition permanente vous aurez loccasion de voir comment vivaient les gens de lépoque, quelles étaient leurs activités, leurs métiers, quelles était les installations techniques quils avaient mises en place. Vous aurez aussi loccasion de découvrir leur lieu dhabitation et leurs vêtements traditionnels. Nous avons accentué le côté multiculturel de la région de Sacele et présenté les traits communs partagés entre les « mocani » et les « ceangai » »
Le Musée ethnographique « Gheorghe Cernea » de Rupea présente aussi les communautés mixtes des Roumains et des Saxons, précise Bogdana Balmuș, responsable du Bureau des relations publiques du Musée dethnographie de Brasov.
« Y sont représentés les us et coutumes, les métiers, les objets, les habitations. Je souligne le fait que le musée porte le nom du spécialiste en folklore Gheorghe Cernea. Il est une véritable personnalité locale qui a publié dinnombrables recueils folkloriques. Le patrimoine exposé est le reflet des recherches systématiques réalisées par les spécialistes du musée depuis sa création. Ces collections ont été enrichies durant plusieurs dizaines dannées à partir dun noyau de pièces de valeur, réunies dès le début du 20e siècle par des collectionneurs passionnés. »
Poursuivons notre visite pour découvrir le plus récent des musées, inauguré dans le cadre du Musée dEthnographie. Il a vu le jour après la Révolution de 1989, il sagit du Musée de la Civilisation Urbaine de Braşov. Bogdana Balmuș nous raconte :
« Cest un musée qui accueille des collections uniques en Roumanie. Sa thématique invite à une incursion dans lhistoire urbaine de Braşov. Le musée se trouve dans un bâtiment très ancien, classé monument historique en 2004. Sa première attestation archéologique remonte aux 13-14ème siècles et il a été reconstruit en 1566. Cest pourquoi, dans la cave, vous pouvez voir des encadrements de portes et de fenêtres en pierre, découverts lors des restaurations les plus récentes, mais qui datent en fait de 1566. La maison a été aménagée de sorte à mettre en lumière les préoccupations des propriétaires, qui étaient à lépoque de riches marchands. A la fin du 19e siècle, elle a appartenu à la famille Closius. Ses membres faisaient partie de lélite saxonne de Braşov et ont détenu des fonctions importantes à la tête de la ville. La famille habitait à létage, alors que le rez-de-chaussée était loué par des forgerons et des marchands qui vendaient des poissons ou des pots en cuivre ».
Tous ces espaces accueillent de nos jours des expositions et des événements en tout genre. Par conséquent, chaque visite dans un de ces musées peut savérer être une surprise très agréable. Bogdana Balmuș, cheffe du Bureau des relations publique du Musée de Braşov nous donne quelques exemples :
« Nous accueillons une très belle exposition temporaire intitulée « Icônes du sud-est de la Transylvanie », ouverte jusquà fin juin au Musée du Pays de Fagaraş « Valer Literat ». Puis, le Musée de la Civilisation urbaine accueillera, à compter de début mai, une exposition importante consacrée aux « Costumes des Juni et vêtements roumains de Scheii Braşovului ». (ndr. Les juni sont un groupe de jeunes cavaliers qui ont la mission de préserver les traditions du quartier de Schei, le berceau de la ville de Braşov). Dailleurs, le calendrier des activités culturelles de 2022 est tout aussi riche que celui des années précédentes et comporte de nombreux projets et expositions temporaires. Voici un autre exemple : « Jouets, poupées et jeux » – une surprise pour les petits et les grands au Musée de la civilisation urbaine. Puis, il y aura aussi lexposition « La pêche le long de la rivière de lOlt » à Rupea et plein dautres surprises encore. Enfin, à Pâques, nous avons organisé plusieurs ateliers de peinture sur bois avec les élèves du département de Braşov, avec le soutien des maîtres artisans traditionnels. Par ces ateliers nous souhaitons transmettre aux futures générations la richesse de notre patrimoine culturel ».
Comme dhabitude, chaque musée met à la disposition de ses visiteurs un livre dor dans lequel ils peuvent écrire leurs impressions. En le parcourant, on constate que les touristes des 4 coins du monde se disent ravis de tous les objets exposés et de tous les événements auxquels ils ont pu participer. Leurs mots témoignent de la reconnaissance du public pour leffort continu de mettre en valeur le riche patrimoine de ces institutions.
(Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)